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Restitution de l’enquête avicole
Des résultats 2017 stables en volailles de chair

L’enquête annuelle des chambres d’agriculture du Grand Ouest constitue l’unique référence nationale permettant de suivre l’évolution des performances technico-économiques des élevages de volailles de chair.

Ironie du sort. Alors que la filière export réduit fortement la voilure en 2018, c’est celle qui a connu la meilleure progression de marge brute l’an dernier. C’est ce que montre la dernière édition de l’enquête avicole qui collecte et synthétise chaque année les résultats des lots fournis par les éleveurs de volailles de chair du Grand Ouest. En 2017, elle représente 333 aviculteurs soit 680 000 m2 de poulaillers. Les élevages de plus de 4 000 m2 approchent désormais 10 % du parc enquêtés. « À l’exception des effets de l’Influenza aviaire les premiers mois, 2017 aura été une année calme, marquée par une quasi-stabilité des marges », souligne Élodie Dezat, en charge de l’enquête avicole. Les charges fixes des ateliers spécialisés se stabilisent autour de 20 euros/m2/an. À noter toutefois, la part des annuités et de l’autofinancement qui marque le pas après plusieurs années d’augmentation. Faut-il y voir un coup de frein aux investissements de construction et de rénovation ? Le solde disponible, calculé en euros constants par l’enquête, c’est-à-dire en tenant compte de l’inflation, ressort à 11,7 euros/m2/an, pratiquement stable par rapport à l’année précédente.

Voici le détail par production :

En poulet export, la marge brute bondit de plus de 2 euros à 38,2 €/m2/an grâce à l’augmentation de la productivité qui avoisine les 350 kg/m2/an. « Les éleveurs ont gagné leur vie en faisant beaucoup de lots. Les vides sanitaires ont duré 11,7 jours en moyenne, un niveau bas jamais atteint en export. » Les performances progressent (IC, viabilité) malgré un taux de saisies toujours élevé. Pour les bâtiments spécialisés, l’écart entre le premier et le dernier quartile continue de se creuser à 24 €/m2/an pour la marge brute. Elle s’explique surtout par la différence de rotation de 2,5 lots par an. Les auteurs de l’enquête alertent toutefois sur le risque sanitaire à long terme induit par des vides courts (5,4 jours pour les 25 % meilleurs).

En poulet standard, les marges annuelles ont légèrement progressé. Les performances techniques se sont améliorées (GMQ et indice de consommation) tandis que la rotation a diminué et que les charges variables sont restées stables. La encore, l’écart entre bâtiments spécialisés est important (près de 22 €/m2/lot). Il s’explique en partie par les charges (frais de santé), l’indice de consommation et le taux de saisies.

Le poulet lourd est la production qui décroche cette année. L’écart entre les catégories tout venant et sexé se réduit. Pour cette dernière, la marge PA est restée quasiment stable mais ce sont surtout les charges variables qui ont pesé sur la marge brute. Plusieurs postes ont augmenté dont le gaz et la litière, probablement à mettre en relation avec la lutte contre les pododermatites qui incite les éleveurs à chauffer et à recharger davantage leur litière. C’est d’abord le type de contrat et la rotation qui expliquent l’écart de marge brute des premier et dernier quartiles.

La dinde standard a été moins pénalisée par le stockage sur pied qu’elle ne l’avait été en 2016. Au niveau technique, le GMQ et la viabilité progressent tandis que l’IC se dégrade légèrement. La marge brute annuelle croît malgré l’augmentation des charges variables, en particulier le gaz et la main-d’œuvre. L’écart entre élevages s’explique notamment par la productivité mais aussi pour les taux de pertes et de saisies (4 % d’écart au total). Plusieurs gros soucis sanitaires ou enlèvements tardifs ont été rapportés pour le quart inférieur.

Le canard de Barbarie renoue avec de bonnes performances techniques (viabilité, IC, GMQ) grâce notamment à une diminution de la pression sanitaire (parvovirose). « Un fait qui peut être mis en lien avec le renforcement des mesures de biosécurité. » Pour cette même raison, les charges variables ont fortement progressé, en particulier les frais de santé (vaccins) et de désinfection.

En poulet label, la marge brute progresse légèrement sous l’effet de gains techniques (amélioration de l’IC, du GMQ mais baisse de la viabilité) malgré une nette hausse des charges variables (frais de santé et main-d’œuvre).

Les investissements marquent le pas

Le saviez-vous

Les bâtiments de poulets lourds sont davantage équipés qu’en standard et export. L’échantillon en poulet sexé indique un taux d’équipement de 45 % en sol cimenté (contre seulement 10 % en 2010), de 92 % en brumisation et de 30 % en éclairage naturel.

« Des résultats à mettre en perspective »

Pour les responsables professionnels présents lors de la restitution de l’enquête annuelle, les résultats plutôt satisfaisants de l’année 2017 ne doivent pas occulter « les deux-trois prochaines années qui risquent d’être plus difficiles à passer ». Avec la baisse de l’activité export, c’est 450 000 m2 de surfaces qu’il va falloir absorber et moderniser. « Il y aura des répercussions pour tous sur la durée du vide sanitaire, même si cela n’est pas encore visible car les marchés d’été en poulets sont traditionnellement bons. » Ils se disent toutefois optimistes du fait de la volonté affichée par l’ensemble de la filière pour reconquérir des parts sur le marché intérieur et du dynamisme dans la construction de poulaillers. « Il faut que les éleveurs en bénéficient également avec un niveau de rémunération qui convaincra les jeunes à s’installer. »

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