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Des astuces d'éleveurs de volailles pour faciliter le lavage

Les éleveurs utilisent des équipements astucieux pour réduire la pénibilité du travail tout en maintenant un lavage efficace.

Très physique et réalisé dans une période chargée, le lavage des poulaillers est considéré par les éleveurs comme la tâche la plus pénible, devant celle de l’enlèvement et du paillage. Beaucoup font donc preuve d’ingéniosité pour faciliter le travail. Cela passe par l’utilisation de matériels spécifiques ou l’adaptation d’équipements, grâce à leur savoir-faire en mécanique et avec un peu d’huile de coude. Voici une sélection d’astuces d’éleveurs de volailles de chair, dont une grande partie est extraite du recueil Trucs et Astuces, récemment édité par les Chambres d’agriculture de Bretagne.

 

1. Un automoteur avec bras articulé

 

Le bras hydraulique à l'avant de l'automoteur sert au lavage en hauteur des lignes de pipettes et d'alimentation (photo d'archive de 2014).  © A. Puybasset

Le bras hydraulique à l'avant de l'automoteur sert au lavage en hauteur des lignes de pipettes et d'alimentation (photo d'archive de 2014). © A. Puybasset

Dominique et Marc Cornec, dans le Finistère, ont transformé un tracteur enjambeur de vigne en un automoteur de lavage avec cuve et pompe haute pression embarquées. Il reste très maniable grâce à son rayon de braquage de 90°, ses roues ont été remplacées par un plus petit modèle pour l’abaisser à 2,35 mètres. Un bras hydraulique avec deux buses en face-à-face a été ajouté pour laver les lignes de pipettes et de mangeoires. Il est dirigé par des manettes près du volant. Il pivote de 90° vers la gauche et la droite et verticalement pour atteindre le matériel jusqu’à 3,5 mètres de haut. Le reste du bâtiment est nettoyé avec la lance par l’éleveur restant sur l’engin. La pompe est entraînée par la prise de force du tracteur. Des détergents et désinfectants peuvent être ajoutés. La cuve de 2 500 litres est remplie rapidement grâce à une cuve de réserve extérieure avec vanne à gros débit. La consommation d’eau moyenne de l’automoteur est de 50 l/min. Pour les éleveurs qui réalisent toutes les étapes du vide sanitaire, ce dispositif améliore le confort de travail et réduit la fatigue. « On n’a plus à traîner des longueurs de tuyaux sur des journées de 10-12 heures." L'ensemble a coûté 17 000 euros, hors main-d’œuvre, dont 9000 euros pour le tracteur d’occasion. « Sa mise en œuvre nécessite de très bonnes connaissances en mécanique ou de se faire aider d’un professionnel, souligne l’équipe avicole des Chambres d’Agriculture de Bretagne. Il faut aussi veiller aux règles de sécurité lors de sa réalisation et lors de son utilisation. »

 

 

 

2. Une pompe à poste fixe

 

La double pompe placée dans un local central alimente les poulaillers par des tuyaux en inox fixés sur chaque mi-longueur de long-pan. © Chambres d'agriculture de ...

La double pompe placée dans un local central alimente les poulaillers par des tuyaux en inox fixés sur chaque mi-longueur de long-pan. © Chambres d'agriculture de Bretagne

Julien Brignou, dans le Finistère, est équipé d’une pompe de lavage centralisée qui dessert 4 poulaillers. Située dans un local dédié, la double pompe de 180 l/min est reliée à l’entrée des bâtiments par des tuyaux souples enterrés (jusqu’à 70 m de longueur pour le plus éloigné), eux-mêmes reliés à des tuyaux en inox amenant l’eau jusqu’à deux connexions à mi-longueur de la salle d’élevage. Il suffit d’y brancher le tuyau de lavage. L’eau est projetée dans le réseau à une pression de 80 bars. 

 

 

 
La double pompe placée dans un local central alimente les poulaillers par des tuyaux en inox fixés sur chaque mi-longueur de long-pan. © Chambres d'agriculture de ...

La double pompe placée dans un local central alimente les poulaillers par des tuyaux en inox fixés sur chaque mi-longueur de long-pan. © Chambres d'agriculture de Bretagne

Cet équipement, idéal pour des poulaillers proches, réduit les déplacements de matériel et fait gagner du temps. « Il y a juste à tirer le tuyau sur chariot enrouleur et la lance », précise l’éleveur. « Deux laveurs peuvent nettoyer en même temps. » « Il nécessite une pompe de lavage puissante pour couvrir les pertes de charges générées par le réseau enterré », ajoutent les Chambres d’agriculture de Bretagne. L’ensemble a coûté 8500 euros, hors main-d’œuvre.

 

 

3. Un groupe de lavage mobile

 

Le groupe de lavage a coûté 400 euros (hors pompe) et a été réalisé à partir de matériel de récupération. © Chambres d'agriculture de ...

Le groupe de lavage a coûté 400 euros (hors pompe) et a été réalisé à partir de matériel de récupération. © Chambres d'agriculture de Bretagne

Chez Jérémy Fillon, dans le Morbihan, tout le matériel nécessaire pour le lavage et la désinfection des poulaillers est regroupé sur un plateau mobile. Attelé à un automoteur et placé au milieu du bâtiment, il évite des allers-retours et limite les ports de charge. Il est conçu à partir d’un châssis d’un ancien épandeur à fumier sur lequel sont installés une cuve à eau de 3m3, deux bidons de 60 et 200 litres pour le détergent et le désinfectant, 100 mètres de tuyaux et une pompe de lavage haute pression de 180 bars. Cette dernière est fixée sur un plateau métallique, lui-même vissé sur le châssis de l’épandeur avec des amortisseurs en caoutchouc pour éviter les vibrations de la pompe. Un flotteur contrôle le niveau d’eau dans la cuve. L’éleveur prévoit d’ajouter un jeu de vanne en T, pour éviter de monter sur le chariot, lors du branchement du tuyau vers le détergent ou le désinfectant.

Lire aussi : Des astuces pour faciliter le travail en volailles de chair

 

 

Retrouvez ces solutions d’éleveurs en détail dans le recueil Trucs et Astuces, disponible sur le site Synagri des chambres d’agriculture de Bretagne

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