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De la paille broyée en farine de paille pour la litière des poulets

Plus économique que la sciure ou le copeau, la farine de paille est un bon compromis pour les élevages sur terre battue cherchant à améliorer la qualité de leur litière pour réduire les pododermatites.

Entrepreneur de travaux agricoles à Saint Thégonnec dans le Finistère, Olivier Plougastel a testé plusieurs types de broyeurs avant de trouver le modèle lui permettant d’obtenir un résultat satisfaisant pour ses clients éleveurs de poulets de chair, en termes de longueur de brins, d’homogénéité, de pouvoir absorbant et de débit de broyage. Il a investi dans un broyeur à marteaux Haybuster H1130 de l’Américain Duratech. « Nous l’avons détourné de son utilisation d’origine, le défibrage de foin en brins de 5 à 10 centimètres, et demandé au fabricant d’y ajouter des grilles de calibrage spécifiques pour les élevages de volailles. Le produit obtenu plaît également aux éleveurs laitiers pour les tapis de logettes. » La cinquantaine d’éleveurs du Gaevol invité début mars à une démonstration de broyage au Gaec Gallouedec à Pleyber-Christ ont pu constater (((d’elle-même))) la finesse du broyage : des brins défibrés très finement (jusqu’à moins de 10 mm) avec plusieurs granulométries possibles et une proportion de très fines particules, d’où son appellation de farine de paille.

Une baisse de la fréquence des pododermatites

Incités par des primes de qualité à réduire la prévalence des pododermatites, les éleveurs de poulets lourds du Gaevol doivent être très attentifs à la tenue de la litière et privilégier des matériaux fins, meubles et un peu abrasifs. « La farine de paille est une solution intermédiaire pour les éleveurs qui n’ont pas de sol bétonné, indique Philippe Lepage responsable développement de Sanders Bretagne. Elle permet aux éleveurs céréaliers de continuer à valoriser leur paille. » En témoignent les premiers retours d’éleveurs qui l’ont testée. Après deux lots, Daniel Laurent exploitant à Plouider sur 2 500 m2 en sol bétonné confirme l’amélioration sur la propreté et le confort des poulets. Le dernier lot d’hiver est sorti à 31 % de pododermatites contre 100 % habituellement sur paille broyée. « La farine de paille apporte une amélioration certaine mais il n’y a pas de révolution, tempère-t-il. Le repaillage reste nécessaire mais il démarre plus tard, à 21 jours au lieu de 5-6 jours auparavant. » Producteur de paille, l’éleveur avoue ne pas lésiner sur les ajouts de litière. « Je démarre à 1,5 kilo au démarrage puis apporte 2,5 kilos par la suite. » Chez Guy Le Bihannic à Saint Gilles Pligeaux, la farine de paille a permis de passer en dessous de la barre fatidique des 30 % de pododermatites sur son dernier lot sur terre battue. Le taux de 5 % de pododermatites à 20 jours a atteint 22 % en fin de lot contre 40-60 % habituellement sur paille broyée. « Je démarre à 4,5 kilos/m2 de farine de paille puis ajoute du granulé de paille à partir de 21 jours (deux tonnes pour 1 800 m2 à raison de 250 euros/tonne)."

Producteur de dindes à Pleyber-Christ, le Gaec Gallouedec utilise la farine de paille depuis trois lots en remplacement du copeau. « Je fais des ajouts à partir de six semaines à l’aide d’un quad et d’une remorque », précise David Gallouedec. Testé cet hiver sur un lot de poulets, ce matériau a donné de bons résultats les premières semaines mais après un arrêt trop précoce du chauffage, la litière s’est vite dégradée. « C’est un bon support mais cela ne compense pas un défaut de ventilation », souligne l’éleveur. Ce que confirme Philippe Lepage. « Avant l’effet litière, les premiers facteurs influençant la fréquence des pododermatites sont la maîtrise de l’hygrométrie (réglages de la ventilation) et la gestion de l’abreuvement : un même modèle de pipettes sur toutes les lignes, présence de godets, absence de fuites… »

Entre 25 et 50 euros la tonne pour le broyage

Le coût de la prestation de broyage proposée par la SARL Plougastel varie suivant la granulométrie et la qualité de la paille, entre 25 et 50 euros la tonne. « Le débit de la machine peut osciller entre 4 et 15 tonnes par heure selon le niveau d’humidité de la paille, indique Olivier Plougastel. L’idéal est d’avoir un taux d’humidité de 10 %, au-delà le débit est impacté. En tenant compte d’un coût d’achat de paille de 80 euros la tonne rendu en Bretagne, l’éleveur dispose d’une farine de paille pour environ 110-130 euros la tonne. Un prix qui reste compétitif par rapport à la sciure (autour de 170 euros/tonne) ou au copeau (180-200 euros). " Ce matériau très fin présente également un intérêt agronomique (fertilisation) et pour la méthanisation. » ???? guillemet ?? L’entreprise se déplace jusqu’à environ 50 km de Saint Thégonnec. Deux autres entrepreneurs bretons sont également équipés du broyeur, à Malgoar dans les Côtes-d’Armor et à la Chapelle du Lou en Ille-et-Vilaine.

Un broyeur défibreur à haut débit

Le broyeur à bol Haybuster H1130 dispose d’une trémie tournante pouvant recevoir des balles rondes comme rectangulaires. La paille est aspirée par le rotor équipé de 88 marteaux, entraîné par la prise de force du tracteur. Deux grilles de calibrage ont été ajoutées à l’entrée et à la sortie du rotor pour gagner en finesse de broyage (trois finesses de broyage possibles). La vitesse du bol est régulée automatiquement en fonction de la difficulté du broyage. En conditions optimales, le débit peut atteindre 15 tonnes/heure. Le coût du broyeur dépasse 100 000 euros et nécessite une puissance d’au moins 300 chevaux. Les brins défibrés et coupés ressortent par un convoyeur de 8 mètres, pour être stocké idéalement dans un hangar ou bien directement dans le poulailler (beaucoup de poussières lors du broyage).

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