Climatiser sans effort le démarrage des volailles de chair
Lancé en 2019, l’appareil Lead Exp’air combine chauffage à combustion indirecte, ventilation et récupération d’énergie. Il a convaincu ses premiers utilisateurs, séduits par la simplification qu’il apporte et par son efficacité.
Lancé en 2019, l’appareil Lead Exp’air combine chauffage à combustion indirecte, ventilation et récupération d’énergie. Il a convaincu ses premiers utilisateurs, séduits par la simplification qu’il apporte et par son efficacité.
Pris séparément, les services rendus par l’appareil Lead Exp’air n’ont rien d’innovants. Ce qui le rend unique, c’est d’associer intimement le chauffage et la ventilation jusqu’à présent raisonnés séparément par les fabricants.
Cet appareil apporte de l’air en qualité (hygrométrie, température) et en quantité (débit) partout dans le bâtiment. Et cela pendant la phase d’élevage dite « endothermique », c’est-à-dire pour couvrir les besoins d’air chaud jusqu’aux environs de 12-15 jours d’âge en poulets et 30 jours pour des dindes.
Selon ses concepteurs, Anthony Gobin et Nicolas Le Roy (société Lead Le Roy Concept), « Lead Exp’air est le fruit d’un hasard. Nous étions en train de travailler en atelier sur l’amélioration de notre échangeur de chaleur. Un appareil de chauffage industriel se trouvait juste à côté. Et c’est comme ça qu’est venue l’idée de les associer. »
Assurer tout le chauffage et la moitié de la ventilation
Le caisson Lead Exp’air est prioritairement un module de chauffage tout ou rien d’une puissance de 40 kW (version gaz) ou 50 kW (version eau chaude) implanté dans la paroi des longs pans. Il est couplé à un ventilateur progressif (de 500 à 3 500 m3/h) qui pousse l’air extérieur réchauffé. À cela s’ajoute un second ventilateur progressif (de 500 à 6 000 m3/h) qui aspire l’air intérieur vers la partie récupération de chaleur, fonctionnant avec ou sans chauffage.
« L’échange de chaleur diminue l’écart de température de l’air et fait économiser de la puissance. Nous estimons donc qu’une capacité de 105-110 watts installée par mètre carré est suffisante (130-140 W/m2 en statique), détaille Anthony Gobin. En volume extrait, on se situe entre 2,4 et 2,7 fois le renouvellement horaire du volume d’air intérieur. »
Le Lead Exp’air est pilotable par presque toutes les régulations du marché pouvant tenir compte des différemment modes de fonctionnement, notamment de l’extraction hors chauffage.
Lire aussi : Trois éleveurs donnent leur retour d'expérience sur le Lead Exp'air
Ne plus se préoccuper de la veine d’air
Pour un bâtiment de 1 500 m2 faisant 5 600 m3, Anthony Gobin préconise quatre appareils répartis sur les deux côtés. L’air intérieur est renouvelable 2,5 fois par heure. Ces quatre ventilateurs font office de premier palier de ventilation.
Les 14 000 m3/h fournis progressivement assurent le besoin d’air de 19 poulets Ross 308 logés par m2 jusqu’à 14 jours (avec 1 m3 d’air/h/Kg et 480 g de poids vif). L’éleveur n’a plus à se soucier de régler les trappes d’air pour obtenir le bon circuit de la veine d’air. Avec des caissons bien répartis, les oiseaux sont ventilés de manière homogène sur au moins un rayon de 15 mètres, sans vitesse d’air car sans dépression.
Au-delà de 3 500 m3/h de besoin par appareil, les trappes d’admission d’air du bâtiment s’ouvrent ; le ventilateur d’extraction du Lead Exp’air (jusqu’à 6 000 m3/h) et les autres ventilateurs du bâtiment entrent progressivement en jeu.
Améliorer le confort et moins impacter l’environnement
Un point que tient à souligner Le Roy-LLC, c’est l’amélioration de la qualité de l’air intérieur, grâce à la combustion indirecte (ni CO2 ni vapeur d’eau émis à l’intérieur) et à l’échangeur. « L’air extérieur entré plus chaud est capable d’absorber plus d’eau. De sorte que l’hygrométrie peut se retrouver en dessous des niveaux habituels. » Ce point peut être un sujet de controverse, certains étant favorables à une hygrométrie d’au minimum 50 %.
Selon Paul Robin, chercheur en climatologie des élevages à l’Inrae, l’hygrométrie minimale peut varier de 50 % à 40 % pour des températures allant de 20 à 30 °C (maximum de 70 % à 60 %). « Souvent, on ne veut pas descendre en dessous, de crainte d’irriter les muqueuses », souligne-t-il. Il faut donc trouver un compromis, car la baisse d’hygrométrie impacte très positivement la qualité de la litière, qui est moins humide et fermente moins, donc provoque moins d’inconfort animal et de pododermatites.
Quant à l’air excrété, il est de meilleure qualité (émission d’ammoniac réduite) et est moins poussiéreux si le filtre à poussières Clean’air a été installé. Enfin, souligne Nicolas Le Roy, « le nettoyage des blocs échangeurs ne doit pas rebuter les éleveurs. Les deux modules de 14 kg sont compacts et faciles à extraire. Pour les nettoyer, un bon trempage suffit, suivi d’un décapage. Au Canada, un client a bricolé un bac dans lequel il insuffle de l’air pour brasser l’eau détergente. Il faut préciser qu’il a 45 échangeurs. »
Les quatre modes de fonctionnement du Lead Exp’air
MODE PRECHAUFFAGE AVANT LA MISE EN PLACE
MODE CHAUFFAGE
MODE ECHANGEUR DE CHALEUR
MODE EXTRACTION D'AIR
Évolutions du conditionnement de l’air
Depuis vingt ans, le conditionnement de l’air des bâtiments de volailles de chair est passé par quatre étapes importantes.
- à la fin des années quatre-vingt-dix, avec l’arrivée des premiers appareils à combustion extérieure à gaz pour réduire les risques d’incendies. Parallèlement, les premiers aérothermes à eau chaude et l’air chaud pulsé n’émettent ni gaz brûlés, ni vapeur d’eau dans le bâtiment, mais ils se développent peu car liés au développement des chaudières à biomasse ;
- au milieu des années 2000 arrivent les premiers échangeurs-récupérateurs de chaleur. En réchauffant l’air entrant, ils économisent du gaz et l’air réchauffé se charge plus en vapeur d’eau, donc minimise l’absorption d’eau par la litière ;
- en 2016, l’appareil CBX (Systel) est le premier chauffage extérieur à gaz à combustion indirecte ;
- en 2019, l’appareil Lead Exp’air (Le Roy LLC) marque la fusion du chauffage et de la récupération de chaleur.