Chez Unéal, des dindonniers polyvalents pour mieux coller au marché
Dans les Hauts de France, Unéal a lancé un programme d’aide à l’investissement pour développer de nouveaux poulaillers et améliorer la rentabilité du parc existant. Elle encourage ses éleveurs de dindes à rendre leurs poulaillers polyvalents.
Dans les Hauts de France, Unéal a lancé un programme d’aide à l’investissement pour développer de nouveaux poulaillers et améliorer la rentabilité du parc existant. Elle encourage ses éleveurs de dindes à rendre leurs poulaillers polyvalents.

Dans les Hauts-de-France, la coopérative Unéal a démarré en juillet 2024 un plan d’aides à l’investissement pour relancer sa filière volaille et mettre un frein à l’érosion de son parc.
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L’objectif est double : construire de nouveaux bâtiments pour augmenter le potentiel de production et pérenniser les outils existants en augmentant la rentabilité des ateliers avicoles. « Cela intègre tout investissement visant à améliorer les performances technico-économiques, explique Jean-Michel Reigner, président d’Aviplus. Il s’agit par exemple de l’incorporation de blé entier pour réduire le coût alimentaire mais aussi de la transformation en poulailler polyvalent des bâtiments qui étaient spécialisés en dinde. L’enjeu est de gagner en agilité pour mieux s’adapter à la demande des marchés », illustre-t-il. Une réorientation pour le groupement avicole de la coopérative Unéal, producteur historique de dindes et qui s’est adapté à la production de souche alourdie ces dernières années. « On constate peu de dynamiques sur le marché de la dinde alors que la demande est importante en poulet lourd, d’autant plus que nous nous situons près d’un bassin de consommation important en découpe, relève-t-il. Malgré l’augmentation des charges variables, l’élevage de dinde reste rémunérateur mais l’écart de rentabilité se creuse avec le poulet, qui bénéficie d’un prix de reprise (1) et d’un marché actuellement porteurs. En passant en polyvalent nos bâtiments de dindes, nous préparons l’avenir. Nous serons en mesure de basculer plus rapidement en poulet si besoin. »
Investir pour gagner en performances économiques
Le dispositif d’aides à l’investissement « Fonds de développement » prend la forme d’un prêt à taux 0 % jusqu’à 6,50 euros par mètre carré et par an sur cinq ans, soit 32 500 euros pour un bâtiment de 1 000 m2 (dont un pourcentage d’aide directe). « L’enveloppe attribuée doit représenter au maximum 50 % du montant investi, précise Sylvain Dumortier, responsable de l’activité volailles d’Unéal. Ce fonds concerne également les constructions de bâtiments en poulet. Nous visons cinq poulaillers neufs par an, avec l’ambition d’aider l’installation de jeunes et de proposer une diversification aux exploitations céréalières. » Face à une concurrence exacerbée des intégrateurs belges, l’enjeu pour la coopérative est aussi de convaincre ses agriculteurs d’investir dans la volaille, alors que pour cette région dominée par les grandes cultures, c’est plutôt la production de pomme de terre qui a actuellement le vent en poupe. « À nous de communiquer sur nos atouts », souligne le président d’Aviplus : « performances techniques, appui de la coopérative, synergie entre les productions de grandes cultures et avicoles (valorisation des céréales et des effluents organiques), source de rémunération pour l’exploitation… ». Jean-Michel Reigner prend sa situation pour exemple. « Je n’ai jamais perdu d’argent en volailles. C’est cet atelier qui assure la rentabilité de l’exploitation », assure l’éleveur installé à Gentelles dans la Somme et à la tête d’un atelier bovin, de 180 hectares de grandes cultures et de 6 000 m2 en dindes (une poussinière et trois bâtiments d’engraissement). Il a prévu d’investir 150 000 euros dans l’un de ses bâtiments de 1 200 m2 pour l’adapter au poulet, les autres étant déjà équipés pour élever du poulet.
Une production avicole destinée aux marchés allemands et belges
Basé à Saint-Laurent-Blangy dans Pas-de-Calais, le groupement des éleveurs de volailles Aviplus de la coopérative Unéal (groupe Advitam) représente un parc avicole de 100 000 m2, répartis pour moitié entre la dinde et le poulet. La production de dindes est destinée aux deux tiers au marché allemand (souche lourde, mâles de 21 kg et femelles de 10 kg, abattoir Heidemark) et le tiers restant en Belgique (souche médium pour Voly Star). Le poulet est à 80 % commercialisé par le groupe Plukon (abattage à 95 % en Belgique, poulet lourd tout-venant de 2,8 kg (avec desserrage à 1,9 kg) ainsi qu’en France par l’abattoir Lionor du groupe LDC (poulet standard de 2,2 kg).
La majorité des éleveurs ont un contrat de reprise indexé sur les cours du marché de Deinze. Il est composé pour moitié du cours de la semaine et de la moyenne des 52 semaines précédentes, ce qui permet de lisser les variations dans le temps.
Près de la moitié des éleveurs sont équipés d’un système d’incorporation de blé entier. La céréale est mélangée dans l’aliment complémentaire fourni par Unéal. « L’éleveur comme la coopérative sont gagnants, avec un gain final de 25 euros par tonne d’aliment pour la filière », estime Sylvain Dumortier.