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Ceva innove dans la vaccination au couvoir

Qu’il s’agisse de vaccins, d’équipements ou de services, le laboratoire Ceva a présenté ses dernières innovations pour accompagner les défis de démédication et de santé animale, lors de son dernier congrès mondial.

Insignifiante il y a deux-trois années, la part des poulets de chair américains Antibiotic Free (ABF), c’est-à-dire n’ayant reçu aucun traitement antibiotique, représenterait désormais près de 40 % de la production. Loin d’être la norme au niveau mondial, la production de poulets ABF touche toutefois de plus en plus de régions de production. Y compris la Thaïlande, par exemple, qui s’y intéresse pour ses marchés d’exportation. Le terme ABF n’a pas toujours la même signification selon la législation propre à chaque pays. Aux États-Unis, il englobe également les coccidiostats ionophores. Au Canada, il va jusqu’à l’interdiction des coccidiostats chimiques. « Avec l’arrêt des antibiotiques, le défi majeur est de maîtriser la santé intestinale des volailles. Il oblige à développer de nouvelles stratégies et à raisonner différemment la croissance des volailles », a résumé Richard Bailey, d’Aviagen. « Le principal enjeu est de maîtriser la coccidiose », a complété John Cline, de l’entreprise américaine Wayne Farms LLC, engagée dans la démarche ABF. Tous deux sont intervenus lors du Symposium aviaire organisé en mars à Miami par le laboratoire français Ceva santé animale.

Une vaccination au couvoir de meilleure qualité

Réunissant près de 350 participants du monde entier, le fabriquant de vaccins y a présenté ses nouvelles solutions pour accompagner le défi du « sans antibiotique » et faire face aux enjeux de performances. Pour Sylvain Comte, directeur de la franchise volaille de Ceva, cela passe d’abord par le renforcement de l’innovation autour de la vaccination au couvoir. « Elle permet de mieux maîtriser la qualité de la vaccination et de favoriser une immunité plus précoce du poussin. » Le transfert de l’administration des vaccins de l’élevage vers le couvoir s’est accéléré au cours des cinq dernières années. Quelques chiffres pour le prouver. « En 2017, 100 % des poulets de chair ont été vaccinés par nébulisation au couvoir. 85 % d’entre eux ont reçu un vaccin par injection, dont 65 % à un jour en sous cutanée et 25 % in ovo », détaille Sylvain Comte. Il s’appuie sur une enquête réalisée par Ceva auprès de plus de 1300 couvoirs, représentant 85 % de la production mondiale de volailles. Ce constat s’explique par le déploiement des vaccins de nouvelles générations (vaccin vecteur ou immun-complexe). « L’an dernier, six poulets sur dix en ont reçu au moins un au couvoir, 45 % contre la maladie de Gumboro, 25 % contre Newcastle et la laryngotrachéite. »

Une offre de vaccins couvrant huit maladies majeures

Visionnaire sur le développement de la vaccination au couvoir, Ceva a lancé ses premiers vaccins immun-complexe en 2003 (contre la Gumboro) et recombinant en 2007 (Newcastle). Son offre de vaccins au couvoir couvre désormais huit maladies majeures en volailles. Il vient d’obtenir l’autorisation de l’USDA pour commercialiser aux États-Unis son vaccin vecteur à double insert Ultifend protégeant contre les maladies de Gumboro, Newcastle et Marek. « En une seule injection, il est désormais possible de protéger contre ces trois maladies majeures. » Il faudra toutefois attendre quelques années avant qu’il soit autorisé sur le marché français. De même pour sa nouvelle gamme de vaccins contre la coccidiose : Immucox 3, Immucox 5 mais également Immucox T, premier vaccin dédié à l’espèce dinde. Son fabricant VTech, racheté par Ceva, a reformulé sa gamme de vaccins vivants sporulés pour la rendre plus immunogène. « Sa nouvelle présentation administrée à l’aide d’un gel favorise la mise en suspension des oocystes du vaccin et permet une vaccination plus uniforme. » Il est pulvérisé de façon homogène sur les poussins d’un jour par l’équipement Desvac Duo, conçu par sa filiale en équipement de vaccination. Pour le marché français, le laboratoire a annoncé l’arrivée de nouveaux vaccins immun-complexe Gumboro congelés pour pondeuses (Novamune) et poulets (Nextmune).

Des outils d’analyses de données

En parallèle, Ceva développe son offre de services. Dans la continuité de son programme Chick de suivi de la qualité de vaccination au couvoir, qui vient d’obtenir la reconnaissance qualité par le Bureau Véritas, le laboratoire veut aller plus loin dans l’exploitation des données de traçabilité. Il a lancé le programme de monitoring GPS (Global Protection Services) qui permet de suivre les performances des lots vaccinés jusqu’à l’abattage. « Outil d’aide à la décision pour les vétérinaires, il permet d’évaluer l’impact d’un programme vaccinal et de suivre l’évolution des performances à l’échelle de plusieurs troupeaux. »

Enfin, Ceva a présenté le nouveau système de mirage développé par sa filiale E-Cat, spécialisée dans les équipements d’automatisation au couvoir (voir ci-contre). Par rapport au système de mirage laser classique qui détecte uniquement les œufs clairs, Laser Life permet de déceler les œufs pourris et les embryons morts tardivement, contribuant ainsi à réduire le risque de contamination en éclosoir, d’améliorer le taux d’éclosion et la qualité du poussin… et par conséquent de diminuer le recours aux antibiotiques.

Le mirage Laser Life favorise la qualité des poussins

L’entreprise finistérienne E-Cat a mis au point une nouvelle technologie de mirage pour améliorer la qualité du tri des OAC lors du transfert. Laser Life combine deux analyses consécutives : la technologie du laser pour détecter les œufs clairs (non fertiles) est précédée d’une caméra infra-rouge qui mesure l’émission de chaleur par l’embryon. « Un œuf en phase exothermique signifie que l’embryon est en croissance », explique Carlos Gonzalez, directeur des services et des équipements de vaccination de Ceva. « Réalisé juste avant le transfert des OAC à 18 jours d’incubation, le Laser Life permet de déceler les œufs pourris mais également d’identifier des OAC non conformes à des stades d’incubations plus tardifs qu’avec un mirage classique : les embryons morts ou de mauvaise qualité. En retirant les œufs pourris, on diminue le risque de contamination bactérienne dans les casiers d’éclosion. En résultent une moindre incidence de mortalité embryonnaire tardive (après 17 jours), un meilleur taux d’éclosion et une meilleure qualité de poussin." L’intérêt est d’autant plus important pour des OAC de reproducteurs en fin de ponte, pour qui le taux d’œufs pourris et de mortalité embryonnaire tardive sont naturellement plus élevés. Par ailleurs, réalisé en amont de l’injecteur in ovo Egginject, le mirage Laser Life permet de ne vacciner que les œufs viables et d’économiser du vaccin. Des mesures réalisées en 2017 dans des couvoirs à l’étranger équipés des deux technologies ont montré une amélioration de 0,55 % de taux d’éclosion, une économie de vaccin de 3,5 % et une meilleure viabilité des poussins à 10 jours (+ 0,23 %). En France, deux couvoirs en sont équipés.

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