En Bretagne, Bruno Le Mené investit dans des bâtiments label performants
Éleveur chez Volailles de Bretagne, Bruno Le Mené diversifie son exploitation avec un atelier label de deux poulaillers de 400 m2. Deux autres vont suivre.
Éleveur chez Volailles de Bretagne, Bruno Le Mené diversifie son exploitation avec un atelier label de deux poulaillers de 400 m2. Deux autres vont suivre.


À Saint-Jean Brévelay — précisément dans la commune où a démarré le poulet breton sous label rouge au milieu des années 70 — Bruno Le Mené vient d’inaugurer ses deux bâtiments neufs de 400 m2. Nouvel éleveur label, il est loin d’être néophyte en aviculture puisqu’il a développé depuis 2003 une activité de vente directe, soit quelque 6000 volailles de chair et un millier de poulettes par an. « J’ai toujours eu le goût pour le poulet élevé en plein air. Avec l’atelier label, mon objectif est de pérenniser l’exploitation et de faire en sorte qu’elle soit viable pour être reprise à terme », explique l’éleveur de 47 ans. « Deux 400 m2 supplémentaires sont prévus à court terme, ce qui correspondra à une UTH, tandis que l’atelier lait est arrêté. » Son organisation de production, Volailles de Bretagne (VDB), filiale d’Huttepain Aliment (LDC Amont), recherche des éleveurs pour renouveler et développer son parc. « Nous prévoyons la construction de 20 bâtiments en 2016 et de 20 supplémentaires l’an prochain, détaille Pierre-Yvon Thomas, responsable de VDB. Le cas de figure de Bruno Le Mené correspond au profil type pour un nouvel élevage : deux 400 m2 pour commencer, suivi de deux autres. Notre objectif est de davantage professionnaliser les élevages avec des producteurs qui restent animaliers et passionnés pour les produits d’excellence. »
Des bâtiments « suréquipés » pour du label
Terminés en début d’année, les deux bâtiments ont sorti leur premier lot en mai. Leur bon niveau de performances, notamment en termes d’indice de consommation (2,800 kg/kg pour un poids de 2,29 kg à 81 jours), conforte les choix d’équipement de l’éleveur. « J’ai souhaité un bâtiment performant, plus rapide à rentabiliser. Il devait aussi être capable d’élever tout type de volailles de chair, par sécurité vis-à-vis de l’évolution des marchés», explique Bruno Le Mené. Le bâtiment de 9 mètres de large est conçu pour être moins énergivore : hauteur des côtés réduite à 2,2 m, coque Coquelin habillée de panneaux sandwich (5 cm d’isolant sur les parois et 6 cm en sous toiture), longrines isolées… Les deux longues trappes d’entrée d’air sont en partie translucides. Grâce à des trappes coulissantes, le bâtiment peut être assombri pour faciliter l’enlèvement. Concernant la quantité du matériel d’alimentation, Bruno Le Mené a suivi les préconisations de Volaille de Bretagne et a ajouté une deuxième ligne d’abreuvement et d’alimentation, soit deux lignes de pipettes Lubing et deux de mangeoires Multibeck Le Roy. Un peson automatique est relié au boitier de nouvelle génération Label box de Tuffigo-Rapidex, avec une précision de pesée de 80 g. « C’est un bâtiment un peu suréquipé pour du label, admet Pierre-Yvon, mais on peut ainsi mieux maîtriser les consommations d’aliment, et atteindre avec plus de précisions les objectifs de poids et d’homogénéité. » Ces équipements font grimper la facture. Le coût par bâtiment est de 95 000 euros soit environ 10 000 euros de plus que la norme. Toutefois les aides perçues (PCAEA et OP) permettent d’alléger de façon conséquente les annuités des bâtiments jumeaux, financés sur douze ans : elles totalisent 46 000 euros soit plus de 24% de l’investissement.
Armelle Puybasset
« Une croissance de 20% d’ici 2020 pour le label de Bretagne »
Partenaire de l’ODG Fermiers d’Argoat, l’organisation de production Volailles de Bretagne met en place 65 000 volailles par semaine. Anciennement « Aviculteur Briochin », la structure a été rachetée à la coopérative UKL par LDC en 2013. Elle compte 110 éleveurs et 225 bâtiments répartis sur les quatre départements bretons (90 000 m2). « Les perspectives de croissance d’ici 2020 atteignent 20% sur le marché label rouge Bretagne, souligne Pierre-Yvon Thomas. « La marque Bretagne est vendeuse, sur le secteur de la GMS et de plus en plus en RHD. » Pour accompagner le développement de ses clients (notamment l’abattoir LDC à Lanfains), VDB recherche de nouveaux éleveurs. Elle propose un plan d’aides bâtiments 2015/2018 pour la reprise, la rénovation (7,5 €/m2, plafonnée à 3000 €) ou la construction de 400 m2 (20 €/m2).
A. P.