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Miscanthus : Bien conduire la culture les deux premières années

La culture du miscanthus n’est pas exigeante, mais il ne faut pas rater sa plantation et l’entretien des deux premières années.

Il existe plusieurs variétés de miscanthus, mais c’est uniquement l’hybride Miscanthus x giganteus importé qui est utilisé en agriculture. Cette plante étrangère n’est pas invasive. Elle se multiplie par bouturage de rhizomes formant une galette d’environ un mètre de large. Sa période de plantation varie d’avril à juillet au plus tard, l’idéal se situant en avril-mai sur des terres réchauffées mais encore humides (éviter les conditions asséchantes) qui vont permettre au rhizome de reprendre dans de bonnes conditions. Dans les régions à gelées tardives, il peut s’avérer prudent d’enfouir à plus de 10 cm. La pousse est meilleure dans les bonnes terres qui gardent l’humidité, celle-ci conditionnant le rendement, compte tenu de l’absence de fertilisation. Les feuilles tombées au sol se décomposent et à l’automne les nutriments migrent dans le rhizome.

Bien préparer son sol et désherber

Au préalable, le sol a été ameubli sur une quinzaine de centimètres comme pour une plantation de pommes de terre. Sachant que le miscanthus est une graminée et qu’il couvre très peu le sol la première année, une attention extrême doit être portée à la prévention des adventices et notamment des graminées. Le traitement herbicide (type Roundup) est quasiment incontournable. En matière de nuisibles, le taupin est de loin le plus préoccupant, devant la mouche blanche du maïs. Il peut faire des ravages le premier mois d’implantation. Un traitement à base d’insecticide (type téfluthrine) devrait limiter ce risque, voire une culture de maïs ou céréales s’il s’agit d’une prairie. « Un précédent de colza est idéal », note Karel Kaptein, fournisseur de rhizomes installé à la pointe de la Torche dans le Finistère. Après la plantation, un traitement de prélevée est aussi conseillé (type Dakota).

Régularité de l’implantation à soigner

Pour le fournisseur finistérien, la qualité du plant est essentielle. Il le récolte sur un champ pépinière âgé de 2 à 3 ans. Le rhizome doit être frais et humide, avec au moins trois bourgeons bien visibles. « L’idéal est de le récolter quelques jours avant sa transplantation, de le trier et le préparer, puis de l’arroser et de le conserver au réfrigérateur. Plus on le stocke, plus il perd en capacité de reprise. » La densité varie de 10 000 à 20 000 par hectare, en interligne de 75 cm. Novabiom propose 18 à 20 000 pieds. Moyennant un surcoût, Karel Kaptein propose jusqu’à 30 000 pieds, de manière à mieux remplir la parcelle et améliorer le rendement dès la première récolte. La régularité de l’implantation est très importante car un espace non planté (ou un rhizome non développé) ne sera pas colonisé par le pied voisin. D’où la plantation à la main avec laquelle il faut compter une cadence d’un demi-hectare à l’heure. C’est ce que propose Novabiom (location d’une planteuse) et Karel Kaptein qui fournit la prestation avec une planteuse à pommes de terre modifiée et son équipe.

Récolte à partir de la deuxième ou troisième année

Après la plantation, il est important de bien tasser le sol pour chasser l’air qui dessèche les rhizomes. Un traitement de prélevée est aussi conseillé (type Dakota). Les pointes de miscanthus émergent dans les deux à trois semaines qui suivent. Martin Pichon de Novabiom souligne que la levée est hétérogène et s’échelonne sur deux mois. La fertilisation est déconseillée car elle profite plutôt aux adventices. « J’ai en mémoire un miscanthus surfertilisé au lisier de porc qui est resté vert tout l’hiver, ce qui a empêché sa récolte », rapporte le pépiniériste finistérien. Avant la repousse printanière des rhizomes, un traitement antigraminée est conseillé les deux premières années afin de nettoyer le terrain insuffisamment rempli. « On peut le faire tant que les feuilles vertes n’apparaissent pas », précise Karel Kaptein. La récolte commencera vraiment la troisième année. « J’ai essayé sur une deuxième année, rapporte l’éleveur Jean-Paul Madec, mais je n’ai pas obtenu plus de 1,5 tonne/hectare. » Après la deuième année, plus aucun traitement chimique ni apport organique ne sera nécessaire, ce qui devrait même permettre de revendiquer l’appellation bio.

LE SAVIEZ-VOUS

Cinq points pour réussir la plantation

1 Des rhizomes de qualité

2 Une terre adaptée avec une bonne réserve en eau

3 Une parcelle propre et bien préparée

4 Une intervention ni trop tôt (gel) ni trop tard (sécheresse)

5 Une répartition homogène des rhizomes

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