Antispécisme : Red Pill (ex DxE France) renonce aux vidéos clandestines en élevage
Contacté par Agra Presse le 9 novembre, William Burkhardt annonce que l'association Red Pill (ex-DxE France) qu'il a co-fondée avec Léa Dubost va cesser son activité de vidéos clandestines en élevage.
Contacté par Agra Presse le 9 novembre, William Burkhardt annonce que l'association Red Pill (ex-DxE France) qu'il a co-fondée avec Léa Dubost va cesser son activité de vidéos clandestines en élevage.
S’inspirant de l’organisation américaine antispéciste Direct Action Everywhere (DxE), William Burkhardt ancien vidéaste de L214 avait cofondé la branche française fin 2018 et s’est fait connaître du grand public par des vidéos qui n’hésitaient pas à impliquer des témoins comme un journaliste et un député.
«Nous avons arrêté les vidéos », a-t-il déclaré à Agra Presse, qui l'a contacté le 9 novembre pour réagir à la condamnation prononcée le 3 novembre par la Cour d’appel à Rennes . « J'ai fait ce que je pouvais, mais tout est figé, le système nous dépasse, les gens se moquent de ce qu'ils mangent», explique-t-il. «Certes, les procès ont ralenti notre travail, mais c'est aussi tout un tas d'autres choses qui nous fait arrêter.»
Poursuivie pour au moins quatre vidéos clandestines, son association vient donc de perdre un second procès en appel, pour une vidéo dans un élevage de poules pondeuses dans le Morbihan. William Burkhardt annonce que Red Pill ne se pourvoira pas en cassation, l'ayant déjà fait au printemps après une condamnation en appel concernant un élevage de porcs des Côtes-d’Armor. L’audience est attendue pour le mois de janvier.
«Je peux admettre que les intrusions dans les élevages n'étaient pas la bonne manière de faire changer les pratiques agricoles, mais c'était la seule que j'avais eu à l'époque», conclut William Burkhardt, qui se consacrerait désormais à la photographie, et souhaite même «bonne chance» à la FNSEA dans son combat pour le manger français.
Troisième revers pour DxE
La décision de la Cour d'appel de Rennes marque une troisième « victoire » contre DxE. En mars 2020, la Cour d’appel de Rennes a condamné DxE pour une intrusion dans un élevage des Côtes d’Armor ; en juin 2020 c’était le tribunal de Saint Malo condamnant DxE et le média Kombini pour intrusion dans un élevage avicole, lui aussi dans les Côtes d’Armor.
Le juge d’appel a reconnu que la violation de domicile et la diffusion d’images réalisées sans le respect des règles sanitaires, constituaient un trouble manifestement illicite.
DxE est condamné à restituer l’ensemble des supports (photos et vidéos) ; à ne plus les utiliser ou les diffuser ; à publier l’arrêt rendu pendant 4 mois sur la page d’accueil de son site internet, dans un quotidien national et un quotidien régional au choix du producteur ; à payer les dépends et la somme de 3000 euros au titre des frais de justice.