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4 points clés pour assurer un bon accès à l'eau des volailles, sans gaspiller

Bien régler la hauteur et la pression des pipettes est essentiel, en particulier au démarrage, pour assurer un bon accès à l’eau, tout en évitant de gaspiller l’eau et de dégrader les litières.

La ligne d'eau est à la bonne hauteur. Une ligne trop basse pousse le poussin à se contorsionner ou à boire sur le côté, avec le risque de gouttes tombant dans la ...
La ligne d'eau est à la bonne hauteur. Une ligne trop basse pousse le poussin à se contorsionner ou à boire sur le côté, avec le risque de gouttes tombant dans la litière.
© A. Puybasset

Répondant à un besoin physiologique, l’eau de boisson est vitale pour les volailles et non pas un élément de confort. 

Lire aussi : Hygiène : L’eau de boisson, un des leviers de la performance des volailles

« La bonne gestion des consommations d’eau dépend essentiellement des volumes qui ne sont pas bus par les oiseaux : soit parce qu’ils sont gaspillés, soit parce qu’ils sont utilisés pour le rinçage et la purge des systèmes d’abreuvement », explique Frédéric Sénéchal, directeur de Lubing France. Pour les poulaillers équipés de pipettes, respecter ces 4 points clés garantit un bon l’accès à l’eau tout en évitant le gaspillage, deux objectifs allant souvent de pair.

1. Relever très régulièrement la hauteur des lignes

« Le gaspillage ou le mauvais abreuvement dépendent essentiellement d’une hauteur de pipettes inadaptée », insiste l’équipementier. Au-delà des hauteurs théoriques selon l’âge et l’espèce, c’est surtout l’observation des volailles qui est la plus pertinente pour ajuster la hauteur, tous les deux jours environ. Le sujet doit boire dans une position confortable avec le cou tendu sous la pipette afin que l’eau soit ingérée intégralement et naturellement. « La hauteur ne doit surtout pas obliger les volailles à se dresser sur leurs pattes (risque de fatigue et de difficulté à s’abreuver). »

 

 
La hauteur des lignes est ajustée tous les deux jours : le cou doit toujours être tendu, en extension, mais sans effort.
La hauteur des lignes est ajustée tous les deux jours : le cou doit toujours être tendu, en extension, mais sans effort. © Lubing

À l’inverse, une ligne trop basse (par exemple avec le godet touchant la litière au démarrage) pousse le sujet à se contorsionner ou à boire sur le côté. En sollicitant le pointeau de côté uniquement et non verticalement, il ingère moins de gouttes et une partie tombe sur la litière. « Le pointeau étant plus sensible sur le côté et le débit beaucoup plus fiable, l’action latérale seule n’a d’intérêt que durant les 2 à 3 premiers jours pour faciliter l’accès à l’eau des poussins. »

2. Vérifier la pression des pipettes

Une litière dégradée s’explique souvent par un mauvais débit au démarrage, avec une hauteur mal réglée et une pression trop forte. La pression se règle avec la molette du régulateur de pression faisant varier la hauteur de la bille rouge dans la colonne d’eau (1 cm égale 1 gramme de pression).

 

 
Au démarrage, la bille rouge dans la colonne d'eau est décollée de 1 à 2 cm, correspondant à une pression de 10 g ou 10 cm par rapport au niveau réel de la ligne d'eau.
Au démarrage, la bille rouge dans la colonne d'eau est décollée de 1 à 2 cm, correspondant à une pression de 10 g ou 10 cm par rapport au niveau réel de la ligne d'eau. © Lubing

Au démarrage, la pression est réglée à 10 grammes, soit 10 cm. La base de la colonne d’eau n’étant pas au même niveau que les pipettes, il faut tenir compte d’un décalage de 6 à 8 cm. En pratique, la bille doit être décollée de 1 à 2 cm au démarrage équivalent à 10 grammes de pression, de 7 à 8 cm à 15 grammes et 16 à 18 cm à 25 grammes.

Par ailleurs, la longueur de ligne ne doit pas dépasser 60 mètres par régulateur, pour garantir une pression et un débit homogènes ou 20 mètres si le régulateur est en position centrale (longueurs divisées par deux en canard).

3. Ajuster le nombre et le type de pipettes

La majorité des élevages sont équipés de pipettes multidirectionnelles avec godet récupérateur (prohibé en caille). La gamme varie avec l’espèce et la conduite, de très faible débit (30-40 ml/min) à très haut débit (230-280 ml/min : dindes en engraissement). Selon la pression, le débit peut passer du simple au double. Il dépend aussi du mode d’actionnement du pointeau, latéral et vertical, et de la capacité de la volaille à le relever (âge, espèce). Sur le terrain, le type de pipette est qualifié en fonction de son débit maximal à 25-30 grammes de pression. En poulet de chair, la demande a basculé d’une pipette à 110-130 ml/min de débit maximal (modèle 4022) à une version à 70-90 ml/min (4077). « L’objectif est d’obtenir des débits encore plus faibles au démarrage à pression minimale (10 grammes) pour gagner en tenue de litière et limiter le gaspillage. Cela nécessite plus de vigilance en fin de lot ou lors de coup de chaleur pour assurer une pression et un débit d’eau suffisant. Il est possible de pousser la pression jusqu’à 30-35 cm pour obtenir un débit de plus de 100 ml/min. » En parallèle, le nombre de sujets par pipette a été revu à la baisse, passant de 15-18 volailles (modèle 4022) à 10-14 (4077). Avoir suffisamment de points d’eau facilite le démarrage des poussins et évite la compétition, entraînant un abreuvement nerveux et précipité, source de gaspillage.

 

 
Graphique : À pression égale, le débit varie avec la capacité de la volaille à enfoncer plus ou moins le pointeauCourbes de débit d’eau en fonction de la pression et ...
Graphique : À pression égale, le débit varie avec la capacité de la volaille à enfoncer plus ou moins le pointeauCourbes de débit d’eau en fonction de la pression et du relevage du pointeauLe débit d’eau varie avec la pression ajustée sur le régulateur des lignes et le mode d’actionnement du pointeau (latéral ou vertical). Avec une pression de quelques grammes, le pointeau est très sensible, facile à activer et le débit faible, idéal pour un poussin. Avec une pression forte de 20 à 30 cm, le pointeau est plus difficile à soulever. Le débit élevé, est adapté à des sujets plus grands et plus âgés, qui boivent plus et plus rapidement.Exemple du modèle 4077 couramment utilisé en poulet (pipettes 80 ml/min) © Source : Lubing

4. Adapter les durées de rinçage

La purge régulière des lignes a deux fonctions : au démarrage, elle maintient une eau fraîche qui stimule la consommation et limite le développement de biofilm (renouveler deux à trois par jour la première semaine) ; puis tout au long du lot, elle est essentielle pour l’hygiène des canalisations et limiter l’encrassement (rinçage une fois par semaine). « Des pipettes encrassées peuvent finir pas fuir, entraînant du gaspillage. » La consommation nécessaire d’une purge dépend de l’objectif : un seul volume de canalisation pour un renouvellement d’eau au démarrage, contre deux à trois en cas de rinçage, ce dernier nécessitant davantage de pression et de temps d’écoulement pour évacuer le biofilm et les impuretés. Pour éviter du gaspillage, il est conseillé de chronométrer le temps de vidange d’une ligne et de mesurer le volume utilisé, sachant que trois mètres de canalisation standard contiennent un litre d’eau. « Le rinçage doit être fait ligne par ligne pour un effet chasse d’eau suffisant (avec une pression de réseau minimale de 2,5 bars). »

À retenir

Des repères simples pour vérifier la hauteur d’eau

– Le cou doit toujours être tendu, en extension, mais sans effort
– Les sujets ne doivent pas se contorsionner
– Ils doivent circuler facilement sous les rampes, sans bousculer les abreuvoirs (risque de débordement)

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