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Volailles reproductrices : « Je m’installe avec un bâtiment dernier cri »

Avant d’accueillir son premier lot, Nicolas Boche a ouvert les portes de son bâtiment flambant neuf à Val en Vignes dans les Deux-Sèvres. L’éleveur produira des œufs à couver pour Galina Vendée, groupe LDC.

Nicolas Boche s’installe dans un bâtiment neuf de 3 060 m2, une dimension économique qui devient la norme en poule de reproduction.
Nicolas Boche s’installe dans un bâtiment neuf de 3 060 m2, une dimension économique qui devient la norme en poule de reproduction.
© S. Huet

« Les poules repro, je connais cela depuis que je suis petit ! C’est un métier contraignant mais la technicité et le côté pointilleux me plaisent. » Nicolas Boche, 33 ans, a grandi dans l’élevage familial de 7 000 poules de reproduction à Val en Vignes dans les Deux-Sèvres.

 

 
Nicolas Boche : « Je suis fier de construire cet élevage multiplicateur sur les terres familiales. »
Nicolas Boche : « Je suis fier de construire cet élevage multiplicateur sur les terres familiales. » © S. Huet

Aujourd’hui, Nicolas s’installe à proximité, dans un bâtiment neuf de 3 060 m2, en partenariat avec Galina Vendée. Son élevage de 21 000 poules Ross 308 et 2 000 coqs devrait produire 100 000 poussins par semaine, soit 10 % de la production de Galina Vendée. Nicolas Boche n’a pas choisi le même couvoir que ses parents. « C’était plus simple pour moi car je connais tout le monde à Galina Vendée. » Il a en effet travaillé cinq ans pour les Établissements Daviet (devenus Galina Vendée) puis pour BGB avicole, un prestataire de ramassage, entretien et lavage de poulaillers. « Je suis toujours resté en contact avec Galina. Il y a une relation de confiance. »

Un bâtiment au top technique

Visites d’élevages et réflexions avec le couvoir ont forgé le choix de la taille, du type de bâtiment et de ses équipements. « Je me suis appuyé sur des retours d’expérience d’éleveurs. » Un bâtiment unique, nouvelle génération, équipé du matériel de pointe Big Dutchman l’a emporté.

 

 
FACULTATIF
À l'intérieur : les chaînes plates d’alimentation relevables, jalousies pour les entrées d'air en période chaude. © S. Huet

Il répond aux exigences du cahier des charges Nature d’éleveurs repro de LDC, en termes de biosécurité, de bien-être animal, d’impact environnemental et de conditions de travail. « Le confort de travail est extraordinaire et les poules ont un maximum de confort ! », s’exclame Nicolas Boche. La lumière naturelle pénètre par les fenêtres tout le long des façades, le vitrage équivalant à 3 % de la surface au sol. Les caillebotis de 1,50 mètre laissent davantage d’espace au sol pour les volailles. Des volets à jalousie associés à des brumisateurs et ventilateurs en pignon atténueront les coups de chaud l’été.

 

 
La ventilation dynamique courante est réalisée par des cheminées en toiture. Le confort d’été est prévu avec une circulation d’air en tunnel entre les volets à ...
La ventilation dynamique courante est réalisée par des cheminées en toiture. Le confort d’été est prévu avec une circulation d’air en tunnel entre les volets à jalousie et les ventilateurs en pignon. © S. Huet

Le nombre de points d’eau et le linéaire de mangeoire par poule sont supérieurs aux normes en usage. L’aliment sera distribué aux poules et coqs dans des lignes spécifiques, avec précision grâce à la trémie peson. Les mangeoires à chaînes plates et les lignes d’abreuvement sont relevables pour faciliter le nettoyage. « Ce sont deux semaines de démontage et remontage de gagné lors des vides sanitaires. » Pour alléger la charge de pesée des poules, des pesons automatiques sont installés dans les nids. Les œufs sont pesés et calibrés automatiquement. Pour gagner du temps, Nicolas Boche a opté pour une emballeuse à 9 000 œufs par heure. La biosécurité est renforcée avec des douches, un portique de désinfection et une clôture. Et pour avoir toujours un œil sur l’élevage, Nicolas Boche pourra surveiller et piloter le site à distance sur son téléphone.

 

 
L’emballeuse automatisée Sanovo pèse, trie, calibre et pose les œufs dans les alvéoles.
L’emballeuse automatisée Sanovo pèse, trie, calibre et pose les œufs dans les alvéoles. © S. Huet

Un projet sécurisé économiquement

L’investissement s’élève à 1 500 000 euros (soit 490 €/m2), dont 800 000 euros pour le bâtiment, 630 000 euros pour les équipements intérieurs et 70 000 euros pour l’emballeuse. S’ajoutent 380 000 euros pour les 500 kilowatts crête (kWc) de panneaux photovoltaïques installés en toiture. « L’idée est d’autoconsommer la moitié de l’énergie produite et de revendre le surplus. Le bâtiment sera autonome en énergie le jour. »

La production photovoltaïque, le contrat Galina établi sur vingt ans, le soutien financier du couvoir en cas d’influenza aviaire et le prévisionnel prudent sécurisent l’opération. « Nous nous sommes basés sur des hypothèses basses alors que ce genre de bâtiment génère de très bons résultats », assure Julien Pineau, directeur de Galina Vendée.

Les animaux et les charges vétérinaires et d’alimentation sont pris en charge par le couvoir. L’éleveur assume le coût du bâtiment, l’eau, l’électricité et la litière. Pendant le mois de préparation des poulettes, le couvoir verse une rémunération fixe à la poule, les volailles étant présentes 41 semaines, dont 36 en ponte. Ensuite, un paiement à l’œuf livré (deux collectes par semaine) est augmenté d’une prime à l’éclosion en fin de bande. S’ensuit un vide sanitaire de six à huit semaines. À Val en Vignes, le premier lot est arrivé le 26 septembre.

 

Galina développe son parc de production

Filiale du pôle amont du groupe LDC, et deuxième opérateur français après BD France, Galina produit chaque semaine 4,1 millions de poussins.

 

 

Jour d'éclosion au couvoir Galina de Troguéry
Jour d'éclosion au couvoir Galina de Troguéry © P. LE DOUARIN

Le parc de production s’est étoffé en mai dernier avec la reprise des activités du couvoir Orvia de Volnay (Sarthe), rebaptisé Galina Maine, dont la production atteint 600 000 poussins par semaine. En 2020, LDC avait fait l’acquisition des Établissements Daviet devenus Galina Vendée.

La troisième entité d’accouvage, Galina Perrot issue du rachat des couvoirs Perrot en 2017, compte deux unités, à Pontivy (Morbihan) et à La Roche-Jaudy (Côtes-d’Armor).

Les quatre sites fournissent des poussins « poulets du quotidien » autrement dit standard, qui représentent 75 à 80 % des volumes. Galina Maine et le site costarmoricain de Galina Perrot produisent aussi des poussins certifiés (20 %) et label (5 %).

« L’enjeu de la société était de rééquilibrer le parc de production en Vendée. L’installation de Nicolas Boche et la reprise d’Orvia s’inscrivent parfaitement dans cette perspective », expliquait Dominique Perrot, sur le départ.

« Étendre le rayon d’activité dans une zone à faible densité d’élevage permet de réduire les risques en cas de contamination d’influenza aviaire. Ce maillage participe aux efforts de l’ensemble de la filière », ajoute Bastien Godfrain, directeur de Galina.

Au total, Galina compte 200 salariés et 120 éleveurs multiplicateurs qui œuvrent pour alimenter les élevages producteurs de volailles de chair, à parts quasi égales entre les organisations de producteurs de LDC et des clients extérieurs répartis sur l’ensemble du territoire français.

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