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Entretien des vignes
Passer du désherbage chimique au travail du sol en douceur

Sur une vigne qui n´a jamais connu le travail du sol, le passage à cette technique doit s´opérer progressivement pour permettre à la vigne de s´adapter.


Sur vignoble désherbé chimiquement, le système racinaire se développe plutôt superficiellement, sur les dix premiers centimètres de sol. Pour ne pas le détruire, il faut se limiter dans un premier temps à un travail très superficiel, un « coup de griffe ». Et descendre les outils progressivement. Sur une vigne connaissant le travail du sol, le problème ne se pose plus. Les racines superficielles sont régulièrement détruites, la plante s´adapte. Le développement racinaire s´établit sous la zone de travail jusqu´à un horizon limitant, s´il existe. Aussi, explique Robert Martin de la cave coopérative de Baixas, « toute reprise au travail du sol nécessite un temps d´adaptation pour que le réseau superficiel soit compensé par la création, si possible, d´un réseau plus profond ». Si tel n´est pas le cas, « on peut rapidement avoir des problèmes de vigueur « , explique Eric Chantelot de l´ITV.

Reprendre avec des côtes de melon
Les outils de reprise les mieux adaptés sont des pointes (type côtes de melon) qui vont permettre de restructurer le sol en surface sur 7 à 8 cm et donc amener l´air et l´eau sous-jacents. « Ces côtes de melon seront montées de préférence sur des dents vibrantes (canadiennes lourdes) et effaçables (type actisol, fersol) qui éviteront la rupture des grosses racines. » Il est préférable d´effectuer les travaux sur sol propre. « Dans le cas inverse, il faudra prévoir des ailes avec un angle plus ou moins grand suivant le volume à brasser. » En sol avec horizon limitant proche de la surface (60 cm environ), la création d´un réseau profond peut s´avérer difficile voire impossible. « Sur ce type de sol, l´élimination des racines superficielles peut s´avérer très grave et doit être compensée par la création d´une nouvelle zone d´exploitation des racines. » Cette zone sera créée par un passage sur sol sec et un rang sur deux avec un outil à une dent en passant sous l´horizon (d´où le nom de sous-soleuse). « Cette technique donne de bons résultats sur dalle d´argile, mouillère et tuf. Par contre, sur roche mère, le résultat est aléatoire », précise Robert Martin.
J. Huchette

Eliminer les racines superficielles peut parfois s´avérer grave.

Tenir compte de l´âge de la vigne
Pour Eric Chantelot, le retour au travail du sol doit aussi se raisonner en fonction de l´âge de la vigne : il est idéal sur vigne moyennement âgée. « Sur vigne âgée de 50 ans et plus, le système racinaire n´est plus capable de se développer. Les ceps sont plus sensibles plus fragiles, la circulation de la sève étant perturbée par les blessures et les attaques. Sur vigne jeune (moins de 25 ans), il faut favoriser avant tout l´implantation racinaire ». Christophe Gaviglio de l´ITV de Montpellier estime que, sur vignes sensibles comme sur vignes jeunes, « on peut se limiter à un effet nivellement par un passage au cover-crop pour casser la croûte superficielle puis ensuite utiliser un outil à dents. » Ce travail superficiel sur vignes jeunes favorisera ainsi un développement racinaire en profondeur.
Calendrier des travaux ©Source Itab

Anticiper avant la plantation
Dans tous les cas de figure, « c´est l´implantation du vignoble et donc la préparation du sol à ce moment qui va déterminer le volume de sol exploitable », explique Robert Martin. Ce volume permettra au vignoble de subir les aléas extérieurs comme la sécheresse hivernale, le recépage, le travail du sol, les tassements tout en réagissant favorablement par la suite. Jean-Pierre Argilier précise : « il ne faut pas exagérer le travail du sol avant plantation. En cas de travail trop intense et mal réalisé, le sol peut se désagréger. Les particules du sol se dispersent puis floculent entraînant la création d´une couche d´argile imperméable. Il faut savoir raisonner son action et pour cela creuser un profil paraît indispensable. »

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