Etude BASF-ICV
Lutte contre l'oïdium : ne pas lésiner sur la prévention
L'oïdium est une maladie qui nécessite une lutte préventive active tant elle demeure invisible durant sa phase d'installation dans le vignoble.
“Quand on détecte l’oïdium visuellement au vignoble, cela signifie que la contamination a eu lieu il y a déjà deux ou trois semaines. ” Bernard Molot, de l’IFV estime ainsi que quels que soient les cépages et les régions, la phase la plus sensible est celle de la fin floraison-début de la nouaison. “ Mais à ces stades, poursuit-il, il est très difficile de repérer le champignon. ” Jacques Rousseau, de l’ICV, enfonce même le clou: “ les dégâts invisibles, les plus précoces, qui se traduisent par des attaques sur les pédicelles et la chute des bouquets floraux, sont les plus préjudiciables notamment sur le rendement ”. Aussi, s’en tenir à une stratégie de traitement anti-oïdium qui démarrerait par le seul constat visuel reviendrait à prendre beaucoup de risque. “ Il faut donc intervenir tôt et fort ”, affirme Philippe Raucoules de BASF.
La solution de sécurité est payante
L’ICV et BASF ont d’ailleurs fait les comptes en se basant sur les données fournies par la coopérative Les vignerons d’Alignan du vent (IGP côtes de thongue). Ont été ainsi comparées en 2009 et 2011 (2010 étant une année de faible pression de la maladie, les résultats ne sont pas tangibles), trois modalités : la première dite de sécurité comportant huit traitements, la recherche de la performance étant l’unique objectif, une modalité économique avec sept traitements et utilisant des produits bas de gamme et enfin une modalité raisonnée avec 5 à 6 traitements et un démarrage de la protection au stade 5-6 feuilles étalées et un arrêt à la fermeture de la grappe. Le tout sur la base d’une rémunération à l’hl de 65 euros en catégorie A et 59 euros en catégorie B. En 2009, le coût du traitement anti-oïdium a été de 253 euros Lutte contre l’oïdium : ne pas lésiner sur la prévention ETUDE BASF-ICV ! L’oïdium est une maladie qui nécessite une lutte préventive active tant elle demeure invisible durant sa phase d’installation dans le vignoble. pour la modalité économique contre 295 euros pour la stratégie de sécurité. Sauf que la différence de revenu net entre les deux modalités atteint 1018euros, au bénéfice de celle dite de sécurité. “ Ainsi, un euro investi a rapporté 16 euros de revenu supplémentaire ”, souligne Christian Leray, de BASF. En 2011, les résultats sont encore plus nets. La différence de coût de traitement entre les modalités économique et sécurité est de 42 euros pour un différentiel de revenu de 1 861 euros. “ Cette fois-ci, un euro investi a rapporté 44 euros de revenu supplémentaire. Il s’agit donc d’un investissement rentable car dès 5% de dégâts d’oïdium, les pertes de revenu sont supérieures au coût total de la protection. ” Et, en plus d’affecter le rendement, l’oïdium nuit également à la qualité des vins. Comme l’indique Jacques Rousseau. “Des arômes indésirables peuvent ainsi être détectés dès lors que 8 % de la vendange est touché. ” CLAUDINE GALBRUN