Bourgogne
Limiter les dégâts de la grêle
Après l’assaut des grêlons de l’été 2013, 9000 hectares de vignoble bourguignon seront protégés avec des générateurs d’iodure d’argent et de cuivre.
Après l’assaut des grêlons de l’été 2013, 9000 hectares de vignoble bourguignon seront protégés avec des générateurs d’iodure d’argent et de cuivre.
Peut-on limiter les dégâts occasionnés par la grêle ? Le Comité des associations viticoles de bourgogne (CAVB) va tenter l’expérience en côte chalonnaise et côte de beaune. Il s’est rapproché de l’Anelfa qui promeut l’utilisation de générateurs d’iodure d’argent. Le dispositif proposé par cette association toulousaine vise à ensemencer les nuages à partir du sol, une traque qui demande un maillage étroit de générateurs (tous les dix kilomètres) et une certaine disponibilité des viticulteurs pour les allumer : dans cette lutte contre les grêlons, l’organisation est presque militaire. Des responsables de générateurs sont nommés, chacun d’eux aura deux suppléants pour pallier une indisponibilité. Un service de Météo France, Keraunos, lance l’alerte par SMS quatre heures avant le passage du nuage de grêle. Une heure plus tard, les responsables ou leurs suppléants doivent être sur le pied de guerre et mettre en action les 34 générateurs en même temps. Coût du dispositif : dix euros par hectare qui seront prélevés avec la cotisation à l’ODG. “ La participation financière des viticulteurs sera peut-être inférieure si nous recevons l’appui des collectivités locales ou territoriales ”, précise Séverin Barioz, directeur du CAVB. Les générateurs bourguignons, qui devraient être opérationnels à la mi-mai, diffuseront un nouveau mélange d’iodure d’argent et de cuivre. “ L’efficacité est la même que pour une diffusion d’iodure d’argent pur mais pour un coût inférieur ”, explique Séverin Barioz.
24 ODG mobilisées
Pour mettre en place ce dispositif, 24 ODG ont été mobilisées afin de valider le projet. Ce dernier n’a pas manqué de susciter quelques débats. Certains vignerons n’étaient pas forcément convaincus par la technique : une lointaine expérience d’ensemencement de nuages par avion ayant laissé des traces douloureuses dans les consciences. Elle avait provoqué des précipitations importantes. “ Ce risque n’est pas à redouter avec les générateurs. L’expérience montre qu’au maximum les précipitations augmentent de 10 % ”, rassure Séverin Barioz. Quant à l’efficacité du système, il ne faut pas s’attendre à éradiquer la grêle. La technique permet surtout de limiter la taille des grêlons et les dégâts provoqués. Ainsi Claude Berthet, directrice de l’Anelfa, indique : “ Nous avons mis en évidence qu’avec les générateurs, l’intensité des dégâts est diminuée de 50 % ”. La directrice fait également référence à une étude datant des années 1980, montrant que le montant des indemnités versées par les assurances est diminué de 40 % dans les zones équipées. De quoi susciter l’intérêt. Après la Bourgogne, l’Indre-et-Loire envisage de s’équiper en 2015.