L’export joue sur le prix des terres
Plus les vins se vendent loin, plus le foncier viticole prend de la valeur.
Selon les derniers chiffres de la Safer, de 2011 à 2012, le prix du vignoble a connu une augmentation de 13,5 % poursuivant une croissance régulière depuis plusieurs années. Derrière cette variation à deux chiffres, se cache une forte disparité avec une ligne de fracture entre les terroirs qui produisent pour le grand export et ceux dont les vins se destinent au marché européen. L’hectare de champagne effectue un bond de 21,5 % (19,6 % hors inflation), celui des Charentes-Cognac de 12 %, après sa croissance de 13 % en 2011 pour atteindre 35 200 €/ha. Plus globalement, l’hectare en AOP hors champagne se négocie à 58 700 € (+ 2,6 %), en y intégrant le Champagne : 131 700 €/ha.
1 088 700 euros l’hectare de champagne
En AOP hors champagne aussi, les disparités s’expriment suivant les vignobles. Ceux qui bénéficient d’une cote au grand export avec des structures commerciales capables de les valoriser se distinguent : Champagne, 1 088 700 €/ha (+ 21,6 %) ; Alsace-Est, 139 900 €/ha (+ 5,5 %) ; Bordeaux, 82 000 €/ha (+ 3,3 %), Bourgogne-Beaujolais-Savoie-Jura 135 000 €/ha (+ 2,5 %), Val de Loire-Centre 27 700 €/ha (+ 2,2 %), Vallée du Rhône-Provence 37 600 €/ha (+ 0,8 %) quand d’autres terroirs enregistrent des baisses comme le Languedoc-Roussillon à 11 800 €/ha (- 1,7 %) et le Sud-Ouest à 13 500 €/ha
(- 1,5 %). Les terres destinées aux eaux de vie s’échangent sur la base de 35 200 €/ha, celles hors AOP (70 % en Languedoc-Roussillon) à 11 900 €/ha (+6 % contre +4 % en 2011). L’hectare Corse reste relativement bas (17 600 €/ha) mais progresse fortement (+ 11,5 %). De 2000 à 2010, tous les bassins connaissent une baisse de leurs surfaces (-11 %) à l’exception de la Champagne (+ 8 %) et d’Alsace-Est (+ 5 %).
Quant aux transactions foncières, elles ont particulièrement crû en Bordeaux-Aquitaine (118 % en valeur contre seulement 20 % en volume), suivi de Val de Loire-Centre (34 %, 28 %) et de Bourgogne-Beaujolais-Savoie-Jura (32 %, 8 %) quand le marché s’est contracté en Alsace-Est (-27 %, -19 %) et en Languedoc-Roussillon (-16 %, - 14 %).