L'application Agricivis favorise la communication entre viticulteurs et riverains
Outil numérique ayant l’ambition de développer les relations entre viticulteurs, agriculteurs et riverains soucieux de leur environnement, l’application Agricivis lancée en Saône-et-Loire vise la simplicité d’utilisation. Elle pourrait bien faire école dans l’ensemble du vignoble.
Outil numérique ayant l’ambition de développer les relations entre viticulteurs, agriculteurs et riverains soucieux de leur environnement, l’application Agricivis lancée en Saône-et-Loire vise la simplicité d’utilisation. Elle pourrait bien faire école dans l’ensemble du vignoble.
Constatant l’inquiétude croissante des riverains à l’égard des produits phytosanitaires et la montée des tensions avec les producteurs, la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire, en concertation avec les syndicats viticoles, a souhaité mettre à la disposition de tous un outil maniable et accessible grâce à un smartphone. La start-up SafyCity a été sollicitée pour ce projet, après le succès de son application de prévention et d’alerte des faits d’insécurité, destinée aux touristes et citadins.
Un fonctionnement basé sur la géolocalisation
Téléchargeable gratuitement sur smartphone depuis janvier 2021, Agricivis vise la simplicité. Les viticulteurs géolocalisent leurs parcelles et indiquent en cliquant dans une liste prédéfinie l’intervention qu’ils vont réaliser. C’est l’activité elle-même qui est notifiée par les produits utilisés. En temps réel, l’application permet aux particuliers qui se géolocalisent, de recevoir des notifications 24h avant l’épandage. Anthony Bernigaud, habitant à Collongette, en bord de parcelles, apprécie d’avoir « plus de transparence sur les jours et les types d’épandage (produits phytosanitaires, fumier) et quelques conseils au niveau des risques ». « On a accès à une carte interactive, on sait ce qui se passe dans un rayon d’environ 10 km ». Seul bémol, que les notifications interviennent « uniquement quand l’application est ouverte ». La possibilité d’une notification automatique est à l’étude pour une prochaine version.
Mieux informer pour désamorcer les tensions
L’idée est de « travailler sur les exploitations dans un climat plus serein avec les habitants, d’atténuer les tensions », résume Marc Sangoy, viticulteur et président de la cave coopérative de Lugny.
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Dans ce département, qui figure parmi ceux les plus agricoles de France, Agricivis a pour mission de favoriser le « mieux vivre ensemble », selon la Charte riverains mise en place dans le cadre des ZNT. Et de contribuer à une meilleure compréhension des travaux effectués par les agriculteurs et viticulteurs en milieu rural. « Les riverains y ont porté une plus grande attention lors des confinements », observe Marc Sangoy.
Un gain de temps en évitant d’informer par textos
Les viticulteurs ont été informés du lancement d’Agricivis via la chambre d’agriculture, les syndicats et les caves coopératives. Les maires ont été invités à en informer leurs administrés. À ce jour, elle a été téléchargée plus d’une centaine de fois. Marc Sangoy admet manquer encore de recul concernant son utilisation, mais il constate que « d’après les premiers retours de riverains, l’indication du vent serait un facteur important à préciser lors des jours de traitements. La géolocalisation est parfois laborieuse dans les zones blanches. » Mais il se réjouit de voir que « les développeurs sont attentifs et très réactifs pour effectuer les améliorations et mises à jour de l’application ». « Certains trouvent l’outil très pratique, car leur faisant gagner du temps au lieu d’envoyer des textos à certains riverains comme ils le faisaient précédemment. Parfois des liens se tissent entre eux. D’autres témoignent de plus de réticence, mais j’ai bon espoir que l’outil se démocratise pour faciliter les choses », confie le viticulteur.
D’autres fonctions de l’appli peuvent trouver un écho aux préoccupations des viticulteurs. Une option pro permet d’être informé sur d’autres types de risques : les vols de matériels, les crues ou inondations ou encore les accidents climatiques.