Dépérissement de la syrah
Implication avérée du matériel végétal
Dépérissement de la syrah
Les recherches menées pour lutter contre le dépérissement de la syrah ont mis en évidence l´impact du porte-greffe et du clone de syrah sur l´expression du syndrome.
Le dépérissement de la syrah s´étend chaque année, depuis 1993, date de la découverte des premières souches atteintes. Elle est actuellement observée sur toute la zone d´implantation de ce cépage, y compris, les Côtes-du-Rhône septentrionales.
Le groupe interrégional (1) coordonné par l´Entav (Établissement national technique pour l´amélioration de la viticulture) mène des recherches sur l´origine de ce problème très complexe, aucune cause simple n´ayant à ce jour pu être identifiée. Toutefois, en l´état actuel des connaissances, de premiers résultats ont été acquis sur l´impact du porte-greffe et du clone dans l´expression des symptômes de la maladie. Au vu des essais étudiés entre 2001 et 2003, il ressort que tous les porte-greffe sont concernés. Tous ont présenté au moins 30 % de crevasses et la mortalité varie de 2 à 10 %. A noter que le 99R et le 110R se distinguent par une sensibilité accrue : dans les champs d´essais observés, moins de 25 % des souches étant sans symptômes et 70 % laissant apparaître des crevasses. Le groupe inter-régional incite donc à la prudence quant au choix de ces deux porte-greffes lors d´une plantation dès lors que d´autres porte-greffes sont envisageables. Le groupe souligne toutefois que ces tests ont été réalisés sur un petit nombre de parcelles et doivent encore être poursuivis.
Aucun clone de syrah n´est épargné
De nombreuses observations ont, en revanche, été réalisées en 2003 et 2004 afin de déterminer l´impact potentiel du clone de syrah choisi (13 parcelles expérimentales et 27 de vignes-mères de greffons réparties dans sept départements). Le nombre et la reproductibilité des résultats obtenus ont permis de constater qu´aucun clone de syrah n´est totalement épargné par le phénomène, mais qu´il existe une gradation dans l´expression des symptômes.
Trois catégories de comportement ont été identifiées. Ainsi les clones 470, 471, 524 et 747 présentent peu de symptômes avec 75 à 95 % de plants indemnes de crevasses et de rougissements et une mortalité relativement faible : 3 à 6 %. A contrario, les clones 73, 99, 301, 381, 382 et 383 ont des taux de symptômes plus élevés et une mortalité supérieure ; le groupe interrégional estime donc préférable d´éviter ces derniers. Les autres clones ont des comportements intermédiaires ou irréguliers. Reste à savoir lequel de l´effet clone ou de l´effet porte-greffe domine. Même si les premières observations semblent indiquer que le premier serait plus important que le second. L´implantation d´essais croisés multisites est d´ailleurs programmée pour 2006. Les autres facteurs possibles responsables de cette maladie (virus et phytoplasmes, mode de greffage, hormonage.) continuent également d´être étudiés. Trois pistes ont toutefois été écartées quant à l´origine de la maladie : la greffe en oméga, les bactéries et les champignons du bois, bien que ces derniers puissent avoir un rôle aggravant.
Le rougissement du feuillage pourrait être la conséquence d´une perturbation du trajet de la sève par le développement des crevasses. ©Groupe interrégional |
En savoir plus sur les symptômes du dépérissement
Le dépérissement de la syrah se traduit par l´apparition de rougissements foliaires intenses, à l´automne ou à la fin de l´été et d´un bourrelet de greffe crevassé. C´est la présence de ces crevasses verticales ou obliques, qui caractérise le dépérissement. Beaucoup d´autres facteurs pouvant par ailleurs induire un rougissement foliaire. Un cep présentant ces deux symptômes risque de mourir plus ou moins rapidement, en ne repartant pas après la taille hivernale. L´apparition des crevasses précède toujours le rougissement du feuillage. Beaucoup de souches crevassées restent vertes et productives pendant de nombreuses années. Le rougissement pourrait être lié à une perturbation des trajets de la sève par le développement des crevasses sans que l´on puisse savoir si un autre facteur est nécessaire à cette évolution vers le rougissement et la mort.
(1) Ce groupe, coordonné par l´Entav, rassemble les chambres d´agriculture (Ardèche, Aude, Bouches-du-rhône, Drôme, Gard, Hérault, Pyrénées-Orientales, Var et Vaucluse), le groupement de recherche en agriculture biologique, le syndicat général des côtes-du-rhône et le syndicat des producteurs de bois et plants de vigne du Vaucluse.
d´après la note de synthèse du groupe interrégional.