Heat Ranger, un nouveau candidat pour lutter collectivement contre le gel dans les vignes
Toute nouvelle sur le marché, la solution de lutte antigel Heat Ranger se montre tout à fait adaptée à un projet collectif. Explications.
Toute nouvelle sur le marché, la solution de lutte antigel Heat Ranger se montre tout à fait adaptée à un projet collectif. Explications.
L’an dernier, le tout premier matériel néozélandais de lutte antigel Heat Ranger investissait le vignoble français grâce à la détermination d’un viticulteur charentais. De nombreux curieux sont venus le voir fonctionner, parmi lesquels Louis-Marie Stollsteiner, de la société Debernard. L’entreprise angevine s’est positionnée pour importer le matériel. Elle est entrée en contact avec le constructeur, et assurera la distribution du Heat Ranger en France. « La machine est vendue pour une couverture d’une vingtaine d’hectares, relate Louis-Marie Stollsteiner. Cela me paraît beaucoup, je tablerais plutôt sur une dizaine. Mais il n’empêche que c’est une solution qui est tout à fait adaptée à un potentiel projet collectif. » D’autant plus que des études en situation en Nouvelle-Zélande ont montré de bons résultats dans des contextes alignant trois à cinq Heat Rangers, à la manière dont on aligne les tours antigel sur nos coteaux. « J’ai eu déjà plusieurs demandes. Cela intéresse notamment ceux qui sont dans un environnement classé, car c’est une solution mobile que l’on rentre au hangar une fois l’opération terminée. De plus il y a très peu de nuisance sonore, ça fait le bruit d’une voiture au ralenti », observe le distributeur français. Le tarif de cette solution incite lui aussi à l’investissement collectif : l’appareil est commercialisé au prix de 125 000 euros l’unité. « C’est un ratio qui est finalement similaire aux tours antigel pour lesquelles il faut compter environ 40 000 euros pour couvrir 3 hectares », fait remarquer Louis-Marie Stollsteiner.
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Le Heat Ranger est une tour de 5,5 m de haut, équipée d’un gros ventilateur et d’un brûleur à gaz de 1 400 kW relié à une cuve de GPL. Ainsi elle tourne à 360° et souffle de l’air chaud, à environ 30 °C. Cette température n’est pas choisie par hasard, puisqu’elle répond à des dynamiques de masses d’air. Le système est également composé de cinq mâts disposant de trois capteurs à 70 cm, 3 m et 5 m, qui donnent les informations sur le risque de gel, déclenchent automatiquement la protection et contrôlent la puissance.
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François Cornette, viticulteur sur 43 ha à Chantillac, en Charente
« Avec les gels successifs de 2016, 2017 et 2019, plus possible de compter sur l’assurance. J’ai alors décidé de m’équiper d’une solution antigel, d’autant plus que j’ai le bas-fond d’une parcelle qui gèle tous les ans. J’ai voulu tester le Heat Ranger, dont j’avais entendu parler mais qui n’existait pas en France. J’ai donc directement contacté l’entreprise en Nouvelle-Zélande, qui a été partante pour m’équiper. Et ça n’a pas manqué, j’ai eu à l’utiliser au printemps 2020. C’est difficile de conclure de façon catégorique sur l’efficacité d’un matériel tellement de facteurs entrent en jeu lors d’un gel, mais ce que je peux dire c’est que j’ai vendangé très correctement sur l’îlot protégé alors que la température est descendue à -4°C sur le thermomètre de référence situé hors de portée du Heat Ranger. Je vais donc poursuivre avec cette solution, d’autant plus que tout est relié et paramétré, les capteurs sont connectés avec la Nouvelle-Zélande et c’est l’entreprise qui gère. On ne s’occupe pour ainsi dire de rien, c’est très confortable. »