Des barriques sauvées du feu
Installé en Charente-Maritime, Jean-Luc Chaillou récupère des vieilles barriques menacées de destruction pour leur redonner une nouvelle vie sous forme d’objets ou de mobilier. Une façon créative de pratiquer l’économie circulaire.
Installé en Charente-Maritime, Jean-Luc Chaillou récupère des vieilles barriques menacées de destruction pour leur redonner une nouvelle vie sous forme d’objets ou de mobilier. Une façon créative de pratiquer l’économie circulaire.
Voir des barriques devenues inutiles finir au bûcher a toujours contrarié Jean-Luc Chaillou. Il y a une dizaine d’années, il a donc décidé de mettre son goût pour le travail du bois au service de fûts abandonnés. Les barriques, il les connaît intimement puisqu’il a été auparavant tonnelier dans plusieurs tonnelleries charentaises. Il sait combien d’heures de travail ont déjà vu passer les morceaux de bois qu’il récupère.
Il a baptisé sa petite entreprise Barrique à brac, parce qu’il vit à Saint-Germain-de-Vibrac, mais aussi parce qu’il est capable de transformer des douelles en une multiplicité de choses. Tabouret de bar, table basse, banc, siège, porte-bouteilles, Vespa en bois pour décorer la vitrine d’une épicerie italienne, horloge, présentoir à bouteilles en forme de trottinette, couverts à salade, abeille pour un marchand de miel… Jean-Luc Chaillou ne manque jamais d’idées.
Des barriques de cognac de préférence
Ce récupérateur inspiré n’achète rien ou presque. Il débarrasse les chais et les maisons des barriques indésirables. Il arrive que des personnes lui en apportent directement, avec même souvent une idée pour les transformer, croquis à l’appui.
S’il trouve des barriques assez variées et dans tous les états, il a tout de même ses préférences. Il affectionne celles de cognac, un peu par fidélité à sa région mais surtout parce qu’à la différence de celles de vin, elles sont dépourvues de gravelle. "L’éliminer désaffûte les outils". Tomber sur une vieille pièce d’avant les années 50/60 le comble parce qu’elle offre encore plus de possibilités. "Ce qu’on fait aujourd’hui, c’est calibré. Avant ils prenaient le bois qu’ils avaient. Les épaisseurs variaient".
Tous les éléments de la barrique retrouvent une seconde vie
Son défi est d’utiliser tous les éléments des barriques. Pour valoriser les cercles, il a donc appris à souder. Il aime travailler sur commande. Cet été, il a ainsi réalisé à la demande d’un viticulteur, des panneaux gravés issus de fonds de barriques pour décorer un chai lors des journées portes ouvertes. Il collabore aussi à des aménagements de boutiques, ou de bars à vins qui apprécient ses tabourets de bar. Il invente des objets ou du petit mobilier qu’il vend sur des foires, fêtes ou brocantes le week-end. "Les gens qui ne connaissent pas les barriques ne peuvent pas soupçonner que tout le bois des objets en provient", s’amuse-t-il.
S’il devait citer une source d’inspiration, ce serait l’Afrique. Il trouve fascinant que l’on y "fasse des objets beaux à partir de rien". "Je ne me donne pas de limites, j’aime faire des trucs nouveaux", lance-t-il avec malice. Certaines de ses créations sont tout de même devenues des sortes de standard comme ses petits tabourets ou ses tables basses. Il les refait volontiers… mais cherche toujours un petit détail à modifier, comme pour prouver l’infinie créativité que recèle un simple fût !