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Agroforesterie : Les clés pour assurer un bon taux de reprise des arbres
Quelles précautions prendre pour que les arbres plantés dans le cadre de l'instauration d'un système agroforestier s'épanouissent ? Jérôme Courgey, consultant viticole en transition agroécologique, fondateur de l’association Arbres et paysages en Champagne, distille ses recommandations.
Quelles précautions prendre pour que les arbres plantés dans le cadre de l'instauration d'un système agroforestier s'épanouissent ? Jérôme Courgey, consultant viticole en transition agroécologique, fondateur de l’association Arbres et paysages en Champagne, distille ses recommandations.
Si certaines précautions à prendre lors de la plantation d'arbres correspondent à celles indiquées dans le cas de la plantation de vigne, il existe toutefois certaines spécificités à l'agroforesterie. Jerôme Courgey recense six étapes à ne pas manquer pour assurer un bon taux de reprise des arbres.
- Planter à l’automne
« À la Sainte-Catherine, tout bois prend racines », dit le dicton. L'automne s'avère être le moment idéal pour planter car l'arbre est au repos, et la sève est descendante. "Il bénéficie également des pluies hivernales, or les végétaux ont besoin d'eau juste après la plantation", précise Jerôme Courgey.
- Préférer les jeunes arbres aux arbres adultes
Les arbres tout droit sortie des pépinières ont plus de chances de s'accoutumer à leur nouvel environnement que ceux qui ont grandit pendant plusieurs années sur un autre territoire. " L'ararchage et le transport peuvent constituer un traumatisme et empêcher la bonne reprise", affirme Jerôme Courgey.
- Privilégier les essences qui partagent les mêmes mycorhizes que la vigne
Le système mycorhizien serait, d'après les experts de l'agroforesterie, le moyen par lequel les végétaux communiquent entre eux. C'est le résultat de l'association symbiotique entre les champignons et les racines des plantes. Ce sytème existe sous deux formes. Les ectomycorhizes se caractérisent par un simple contact entre les champignons et les racines, formant un " manteau de mycélium et un réseau entre les parois des cellules de la racine". Les endomycorhizes, qui sont la forme la plus répandue, résultent du fait que les champignons pénètrent dans les cellules de la racine " Pour un compagnonnage naturel, mieux vaut privilégier les arbres qui sont sur le système endomycorhizien, comme la vigne " expose Jerôme Courgey. Les arbres fruitiers notamment appartiennent à cette catégorie
- Pailler autour de chaque plant
Pour Jérôme Courgey cette étape est nécessaire pour empêcher les herbes de pousser pendant environ trois ans, et éviter de créer une concurrence pour l'eau et les nutriments entre les végétaux. « Je conseille par ailleurs d'apporter environ 150 litres de BRF ou de paille par arbuste », indique le consultant.
- Entourer les arbres d’un manchon de protection
Une précaution indispensable pour éviter les attaques d’animaux sauvages, qui raffolent des jeunes poussent.
- Bien choisir la partie de l'arbre à enterrer
« Le collet de l’arbre ne doit pas être enterré, il doit être au ras du sol", explique Jérôme Courgey. Il faut également penser à dégager l’excès du paillage autour du collet, cela évitera beaucoup de complications à l’arbre ».