Vautours : "une nouvelle menace pour nos troupeaux"
Samuel Maymard, producteur laitier en Gaec avec son épouse Gabrielle à Vézins-de-Lévézou dans l’Aveyron, voit depuis deux ans de plus en plus fréquemment des vols d’une cinquantaine de vautours. Ce changement de comportement inquiète.
Samuel Maymard, producteur laitier en Gaec avec son épouse Gabrielle à Vézins-de-Lévézou dans l’Aveyron, voit depuis deux ans de plus en plus fréquemment des vols d’une cinquantaine de vautours. Ce changement de comportement inquiète.
"Je vais avoir 50 ans et cela fait près de 35 ans que j’observe très régulièrement les vautours. Nous n’avions au départ aucun problème avec ces oiseaux au vol majestueux. Notre exploitation est proche du Pont de Millau et il y a quelque 750 couples qui nichent dans les falaises calcaires bordant les grands Causse. Depuis deux ans on voit de plus en plus fréquemment des vols d’une cinquantaine d’individus. C’est impressionnant, presque effrayant. Et ils étendent leur périmètre de prospection sur le plateau de l’Aubrac et les monts du Cantal et du Sancy. Notre crainte est que ces oiseaux affolent nos troupeaux avec le risque de voir des animaux paniqués courir, glisser, tomber et se faire attaquer une fois à terre.
C’est arrivé ce printemps chez un de mes voisins avec une jument de trait âgée dans une pâture pentue. Comme elle était très en état, elle n’a pas pu se relever et la bande de vautours s’est abattue sur elle. Ses propriétaires ont cherché à la sauver, mais trop tard. Il y avait au moins 200 vautours. On m’a également rapporté le cas d’un poulain d’une semaine et d’une génisse limousine qui ont connu le même sort, mais quand il ne reste que le squelette, difficile de savoir précisément de quoi les animaux sont morts. En cas d’attaque, on conseille aux éleveurs de prendre des photos ou des vidéos pour apporter des preuves aux dossiers.
Les vautours ne nous dérangent pas tant qu’ils ne s’attaquent pas à nos animaux. Mais c’est ce changement de comportement qui nous inquiète. Et il est difficile de dire précisément d’où ils viennent ? Des gorges du Tarn ? Des Pyrénées ? D’Espagne ? À titre personnel, je pense que certains charniers ont été supprimés en France ou en Espagne et comme tout animal qui a faim, ils cherchent à se nourrir. On veut comprendre pourquoi ces oiseaux avec qui on vivait jusque-là sans problème deviennent une menace. On n’arrive pas à avoir de discussions constructives avec la LPO qui réfute ce problème malgré les images que nous avons porté à leur connaissance. On a l’impression que l’on nous cache quelque chose…"