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Utiliser les données du robot de traite pour soigner les vaches

Pour le vétérinaire Jean-François Labbé, les données fournies par les robots de traite peuvent être une aide précieuse pour soigner les vaches.

De nombreuses données fournies par les robots sont pertinentes en complément d’un examen clinique.
De nombreuses données fournies par les robots sont pertinentes en complément d’un examen clinique.
© V. Bargain

« Quand une vache est malade, l’examen clinique débute par un échange avec l’éleveur sur ses observations et la date de survenue des symptômes, a rappelé Jean-François Labbé, vétérinaire, lors des journées nationales des groupements techniques vétérinaires. Pour une pathologie d’apparition brutale comme une fièvre de lait ou une mammite suraiguë, l’historique des symptômes modifie peu l’approche thérapeutique. Mais pour nombres pathologies infectieuses ou métaboliques, il occupe une place prépondérante dans la thérapeutique et le pronostic. »

Les données fournies par les robots de traite, dont on peut suivre l’historique, peuvent être très utiles pour dater le début des symptômes et améliorer le diagnostic. Elles peuvent aussi servir à vérifier l’efficacité d’un traitement, dater la mise en œuvre d’un protocole de synchronisation, avoir une approche plus fine du statut des quartiers ou encore permettre la téléconsultation, par exemple pour le suivi post-opératoire d’une opération de déplacement de caillette ou d’une césarienne.

Production laitière

L’historique du niveau de production d’une vache permet de connaître précisément la date de début d’un problème. Le nombre de passages de l’animal dans le robot peut faciliter la détection précoce d’une baisse de mobilité liée à une boiterie ou le début d’une affection. L’observation de la reprise de production est également pertinente pour évaluer l’efficacité d’un traitement. La destination du lait peut permettre d’expertiser un problème, par exemple d’inhibiteur.

Activité, rumination, ingestion

Ces données ne sont pas fournies par tous les robots, mais sont présentes dans beaucoup d’élevages équipés d’outils de détection des chaleurs. L’observation des courbes permet de dater assez précisément le début des symptômes, par exemple une chute brutale de l’ingestion, mais aussi de voir si l’animal répond bien au traitement médical ou chirurgical. Une autre donnée pertinente pour évaluer la baisse d’état général d’un animal est le reste d’aliment, à savoir la quantité d’aliment programmée que le robot n’a pas distribuée à la vache parce qu’elle n’a pas assez fréquenté le robot ou n’y est pas restée assez longtemps.

Concentration cellulaire individuelle et conductivité

 

 
De nombreuses données fournies par les robots sont pertinentes en complément d’un examen clinique.
De nombreuses données fournies par les robots sont pertinentes en complément d’un examen clinique. © GEA

Les données de conductivité et de concentration cellulaire individuelle (CCI) sont essentielles dans le traitement des mammites. En cas de mammite aiguë, où la problématique est d’identifier la bactérie impliquée, une conductivité et une CCI montrant que la vache est infectée depuis quatre ou cinq jours limitent fortement le risque que la mammite soit due à E. coli. Des données montrant qu’il n’y a pas eu de retour à la normale entre un premier traitement et ce nouvel épisode clinique révèlent une non-guérison.

« La consultation de ces données permet d’améliorer l’efficacité des traitements et de mieux cibler les examens bactériologiques », note Jean-François Labbé. Des critères simples peuvent également être inclus dans le protocole de soins pour adapter les traitements selon l’historique de l’animal ou du quartier. L’examen des données de conductivité et CCI peut aussi être utilisé pour les traitements hors lactation, pour détecter les animaux sains sur les quatre quartiers ou ceux infectés dans un ou plusieurs quartiers. « Il est alors possible de prescrire un traitement curatif pour les quartiers dont la CCI est élevée et un traitement préventif pour les autres », indique le vétérinaire.

Reproduction

La mesure de l’activité des vaches permet de détecter les chaleurs. Sur des animaux en anoestrus, la consultation de ces données peut permettre de mieux positionner la date de mise en œuvre d’un protocole de synchronisation. D’autres données, comme le dosage de la progestérone, la note d’état corporel ou encore le poids, peuvent aussi être utilisées pour évaluer la date d’apparition d’une affection et mieux cerner la date des chaleurs.

Qualité du lait

L’historique des données de qualité du lait permet d’évaluer l’efficacité d’un traitement. En lactation, si un quartier est toujours infecté deux semaines après traitement, c’est qu’il y a échec de traitement. Si le quartier a été soigné mais que la vache refait une mammite trois semaines après, c’est qu’il y a réinfection. En période sèche, la consultation du nombre de jours de lactation et des données avant et après la période sèche permet de définir les efficacités préventive et curative des traitements.

À retenir

Les données du robot de traite permettent d’établir le début et l’historique de symptômes ainsi que de suivre l’efficacité d'un traitement. Pour les mammites, elles peuvent permettre de mieux cibler les quartiers.

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