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Une éleveuse aux petits soins pour ses truies

Parler, toucher, caresser, gratter… un véritable programme de thalassothérapie attend les cochettes et les truies de Cindy Da Silva. Dès leur arrivée, les jeunes animaux sont mis en confiance grâce aux soins apportés par cette éleveuse passionnée.

Installée depuis 2011 hors cadre familial, Cindy Da Silva gère un atelier naisseur engraisseur à Clesles dans la Marne. Elle s’occupe de 240 truies qu’elle bichonne dès leur arrivée sur le site. « Toutes les six semaines, je reçois 12 nouvelles cochettes, explique-t-elle. Elles sont mises en quarantaine pendant cinq semaines. Durant cette période, je fais tout mon possible pour instaurer une relation de confiance entre elles et moi. »

 

Lire aussi : La relation homme-animal se construit chaque jour dans les élevages de porcs

 

Être aux petits soins des animaux

« Je nourris deux fois par jour mes cochettes, précise Cindy Da Silva. Je veux être présente le plus souvent possible pour qu’elles s’habituent à ma présence. Je leur parle calmement et souvent. Pour les attirer, je leur donne à boire de l’eau et du sirop à différents parfums. Surprises les premières fois, elles s’habituent très vite à cette gourmandise. Elles en redemandent, dit en souriant l’éleveuse. Elles viennent à moi. Je peux facilement les toucher, les gratter et les vacciner car elles sont moins craintives. » Au bloc saillie comme en maternité, les cochettes choisissent elles-mêmes leur emplacement. « Je ne suis pas une source de stress pour elles. Si j’en vois une qui a un blocage, j’essaie de comprendre ce qui ne lui convient pas, le tout dans le calme. Huit jours avant la mise bas, les truies sont shampooinées pour rentrer en maternité. Ce traitement ne les effraie pas. » Les porcelets ont droit, eux aussi, à un traitement de faveur. Tout est prévu pour leur assurer du confort. « Dans les premiers jours qui suivent leur naissance, j’observe l’endroit où ils aiment dormir. Ensuite, je leur installe un nid composé d’un tapis et d’une lampe chauffante. C’est pour leur bien-être et cela évite qu’ils se fassent écraser sous leur mère. » En post-sevrage, ils disposent d’un complément alimentaire aromatisé à l’eucalyptus. « C’est une sorte de tisane qui leur apporte du bien-être et évite des traitements systématiques et inutiles. » Habitués à la présence de Cindy et de son équipe, les verrats peuvent être approchés et dorlotés. « Une fois par jour, nous les brossons et les caressons sans difficulté même pendant qu’ils se nourrissent. Nous attachons surtout de l’importance au confort des truies et des verrats que nous conservons deux à trois ans. Pour éviter les infections urinaires des truies, nous leur donnons une boisson à base de plantes. En période estivale, les porcs à l’engraissement s’hydratent avec un mélange de plantes et de propolis pour mieux supporter les fortes chaleurs. »

Plus de sérénité et moins de stress

Depuis trois ans, l’équipe est stable au sein de l’élevage porcin. C’est confortable pour Cindy qui se sent détendue dans son travail quotidien. Chacun adopte les mêmes gestes. « Nous gagnons du temps sur les activités liées au sevrage et à la maternité. Lors des soins effectués sur les petits, les truies ne sont pas craintives et nous laissent approcher. Nous nettoyons les cases deux fois par jour pour qu’elles restent propres. Je leur fais une légère caresse ou un petit bruit significatif et automatiquement elles se lèvent. La relation de confiance est visible. » Les résultats de l’élevage sont très bons. Les truies sont fertiles à 96 %. Elles produisent 15,5 porcelets en moyenne dont 13,92 arrivent au sevrage. « Ce sont de bonnes performances techniques. Le calme des truies contribue à ces résultats. C’est bénéfique pour nous et pour les bêtes. » Diplômée d’un BTS en productions animales, l’éleveuse a ensuite tout appris sur le terrain. « Ce qui m’intéresse dans l’élevage porcin, c’est avant tout la relation que l’on peut entretenir avec ses animaux. La partie technique s’avère aussi très intéressante et complète. Avec l’équipe, il nous faut 45 minutes pour passer 28 truies du bloc saillies au bloc gestation. C’est assez efficace. Nous manipulons les animaux dans le calme et dans une ambiance détendue. Ils nous le rendent bien. »

Fiche d’élevage

Earl du paradis à Clesles (Marne)
8 UTH dont 3 associés et 5 salariés à temps plein dont 2 pour l’élevage
240 truies naisseur engraisseur
Génétique : truie Youna et verrat Stargen (Axiom)
360 hectares de grandes cultures : céréales, betteraves, maïs ensilage
Un magasin de vente directe (10 % de la production est transformée, le reste est vendu à la coopérative Cirhyo).
Unité de méthanisation : production en cogénération et vente d’électricité en intégralité. La chaleur produite est valorisée comme chauffage de la porcherie à 22 °C. La ration du méthaniseur comprend du maïs ensilage, des pulpes de betteraves et du lisier.

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