Trois solutions pour réduire les émissions d’ammoniac en élevage de porc
Les élevages de porcs soumis à la directive relative aux émissions industrielles (IED) disposent de trois catégories de meilleures techniques disponibles (MTD) pour réduire les émissions d’ammoniac en bâtiment d’engraissement : la gestion des lisiers, la modification de son état et le traitement de l’air sortant des bâtiments d’élevage.
Les élevages de porcs soumis à la directive relative aux émissions industrielles (IED) disposent de trois catégories de meilleures techniques disponibles (MTD) pour réduire les émissions d’ammoniac en bâtiment d’engraissement : la gestion des lisiers, la modification de son état et le traitement de l’air sortant des bâtiments d’élevage.
1-Gérer le lisier différemment
Une meilleure gestion des lisiers permet de réduire les émissions d’ammoniac en bâtiment en modifiant le système d’évacuation ou les caractéristiques de la préfosse. L’apport de balles flottantes sur le lisier est également reconnu comme une technique de réduction efficace des émissions.
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Dans cette catégorie, seules deux techniques sont fréquemment utilisées en élevage : l’évacuation gravitaire et par racleurs. Le système d’évacuation par chasse est peu utilisé du fait des risques de colmatage. Les tapis de collecte permettant une séparation de phase sont rarement rencontrés au sein des élevages porcins européens, du fait notamment des difficultés à assurer leur maintenance.
De plus, un nettoyage complet du tapis est nécessaire à chaque bande. Une modification des préfosses est difficile à mettre en place sur des bâtiments déjà existants.
Des solutions peuvent être envisagées dans le cadre de constructions neuves (réduction de leurs dimensions et mise en place de parois inclinées). Ces solutions impliquent cependant une plus grande surveillance du niveau de remplissage car les capacités de stockage sous les caillebotis sont alors réduites. L’inclinaison des parois peut également engendrer une accumulation de lisier si l’angle est mal formé.
Les balles flottantes sont une technique intéressante du point de vue financier. Elles nécessitent cependant une surveillance régulière afin de vérifier si elles peuvent encore bouger et si le lisier ne reste pas collé. Dans ce cas, le nettoyage des balles constitue une charge de travail supplémentaire importante.
2-Modifier l’état du lisier
La modification de l’état du lisier se présente sous trois formes : la dilution, le refroidissement et l’acidification.
3-Traiter l’air extrait des salles
Le traitement de l’air extrait des porcheries peut être réalisé par plusieurs systèmes : le biofiltre (l’air passe au travers d’un substrat organique), le biolaveur (l’air passe au travers d’un maillage humide), et le laveur d’air à l’acide. Un système d’épuration d’air complet à deux ou trois étages peut combiner un laveur à l’acide, un biolaveur et même éventuellement un biofiltre. L’ensemble de ces systèmes requiert d’avoir une extraction de l’air centralisé. Ils sont consommateurs d’eau et d’énergie. De plus, du stockage supplémentaire doit être prévu pour l’eau sale.
L’azote contenu dans l’eau doit être pris en compte dans le plan d’épandage. En France, deux systèmes sont majoritairement rencontrés : le biolaveur et, plus récemment, le biofiltre. Le laveur d’air à l’acide est peu fréquent. Comme pour l’acidification du lisier, cette technique demande des mesures de sécurité importantes pour la manipulation de l’acide.
Par ailleurs, l’eau acidifiée peut entraîner une diminution du pH des sols lors de l’épandage. Des contrôles du pH et de la conductivité doivent être réalisés en permanence afin d’éviter les risques de saturation des eaux de lavage. Les systèmes d’épuration d’air à deux ou trois étages rencontrés en Belgique demandent de l’espace. Il y a peu de recul sur leur longévité et leur maintenance.