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Cotidienne du 30 mars 2020
Tendance des marchés céréaliers et oléagineux du vendredi 27 mars 2020

© Samuel Cauchois et La Dépêche Le Petit Meunier

Hausse des prix des céréales à paille portées par la demande mondiale

Face à une demande mondiale forte et à des questions sur la logistique, le cours du blé poursuivait modérément son ascension ce vendredi, tant sur les marchés physiques que sur les marchés à terme. Le cours du maïs avait tendance à perdre encore un peu de terrain sur les marchés à terme et à se stabiliser sur les marchés physiques.

Vendredi 27 mars, la Turquie a acheté environ 175 000 t de blé meunier d’origine optionnelle pour un chargement entre le 7 et le 27 avril 2020 à un prix d’environ 248,3 $/t Caf. Taïwan a également acquis près de 100 000 t de blé meunier. De son côté, l’OAIC en Algérie a annoncé revenir sur le marché cette semaine pour acheter du blé (50 000 t annoncées) pour chargement en juin. Le pays a par ailleurs indiqué que les stocks alimentaires étaient suffisants pour plusieurs mois. Les Etats-Unis ont, selon l’USDA, vendu 114 048 t de maïs vers une destination inconnue pour livraison en 2019/20, également vendredi 27. 

En revanche, le syndicat de la meunerie russe a tiré la sonnette d’alarme : la dépréciation du rouble russe (notamment dû à l’effondrement des cours du pétrole) a rendu les grains origine Russie plus compétitifs sur le marché international entraînant une augmentation des exports de blé notamment. Du coup, le syndicat estime que les réserves de blé meunier pour fabriquer de la farine couvriraient seulement les deux à trois semaines à venir. Le gouvernement russe a décidé aussi de limiter les exportations de blé pendant trois mois.

De son côté, selon MyAPK-Inform, Rusagrotrans, via la voix de son chef analyste Igor Pavensky, a annoncé des exportations 2020/2021 de grains s’élevant à 46 Mt, dont 36 Mt de blé. Avec les effets du changement climatique, les premiers volumes de grains russes pourraient arriver sur le marché dès la mi-juin a-t-il aussi indiqué.
Selon le ministre ukrainien de l’Agriculture, les semis de maïs viennent de commencer dans le pays, grâce à des conditions météorologiques favorables selon lui.

Sur le plan météo, il convient de surveiller le retour du froid pendant quelques jours, notamment en France.

 


 

Progression des cours du colza dans le sillage des huiles 

Concernant les graines oléagineuses, les prix du colza sur Euronext et le marché physique français ont gagné du terrain entre les séances du 26 et du 27 mars, suite à la hausse de ceux de l'huile de palme sur Kuala Lumpur. Les cours de l'or noir sur les marchés à terme de Londres et de New-York ont reculé, et ceux des graines de soja et de canola sur Chicago et Winnipeg se sont stabilisés.

La progression de l'huile de palme à Kuala Lumpur est toujours liée aux mesures de confinement mises en place dans le principal état producteur de Malaisie, soit l'état de Sabah. La baisse du ringgit face au dollar, redonnant de l'attractivité aux origines malaisiennes, a également joué. Néanmoins, la demande internationale est en berne, avec les mesures de confinement décidées dans bon nombre de pays importateurs d'huile de palme, notamment l'Inde.

Du côté du pétrole, la baisse des prix mondiaux est justifiée par une offre pléthorique face à une demande à l'arrêt. L'épidémie de Covid-19 engendre le confinement de milliards d'individus, freinant la consommation d'énergie fossile.

En soja, les cours sont stables à légèrement haussiers. Les soucis logistiques en Amérique latine permettraient aux origines états-uniennes de trouver plus facilement preneur à l'export. Problème: la consommation mondiale est également pénalisée par l'épidémie de Covid-19. L'USDA a annoncé le 27 mars une vente de 163 290 t de soja vers le Mexique, livraison 2019/2020. Le marché attend la publication du rapport de l'USDA sur les perspectives de semis 2020 états-unien mardi 31 mars. Une enquête de Reuters révèle que les opérateurs s'attendent à ce que 84,9 millions d'acres (Ma) soient semés cette année aux Etats-Unis, contre 76,1 Ma l'an dernier. 
La baisse du dollar canadien face au dollar états-unien redonne de l'attractivité aux origines canadiennes sur la scène mondiale, mais les ventes des agriculteurs locaux pèsent sur les prix du canola. Selon la Canadian Grain Commission (CGC), les livraisons ont atteint 406 800 t lors de la semaine s'achevant le 22 mars, certes en légère baisse par rapport à la semaine antérieure (415 700 t), mais restent à un niveau jugé élevé.

En tournesol, les cotations ont monté, à l'image de la graine de colza.

Signalons la nouvelle hausse des cotations du tourteau de soja arrivant en France, toujours pour les mêmes raisons: offre faiblement disponible sur le rapproché, compte tenu des soucis logistiques dans les ports d'exportations d'Amérique latine.

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