Aller au contenu principal

Pôles de compétitivité
SOS Protein : cinq ans de projets préconcurrentiels

La majeure partie des fabricants d’aliments pour animaux de Bretagne et des Pays-de-la-Loire ont été impliqués dans les cinq ans du projet SOS Protein, coordonné par les pôles de compétitivité de ces deux régions : Végépolys Valley et Valorial. Les retombées de ce programme pré-concurrentiel et de ses projets sont concrètes.

© Yanne Boloh

Les deux pôles de compétitivité du Grand Ouest, Végépolys Valley et Valorial ont coordonné durant cinq ans plus de 60 partenaires, issus de la recherche, des instituts techniques et des acteurs de la nutrition animale, qui ont réalisé des dizaines d’essais pour valider des pistes améliorant l’autonomie protéique pour les animaux d’élevage, même s’il est inconcevable d’atteindre 100 % pour toutes les espèces et tous les élevages. Les trois quarts des éleveurs de ruminants interrogés par l’Institut de l’élevage estiment pouvoir améliorer leur autonomie protéique en actionnant trois leviers : la production de fourrages plus riches en protéines, la production de leurs propres matières riches en protéines et l’amélioration de l’efficacité des apports.

Les graines de protéagineux à l'honneur

Les fabricants d’aliments pour animaux étaient largement impliqués, comme l’expliquent Christine Gérard (R&D Ruminants) et Erik Sulmont (responsable Ruminant) de Wisium : « A un titre ou un autre, toute la nutrition animale du Grand Ouest a été impliquée. Nous, du côté des ruminants, nous nous sommes particulièrement engagés sur deux axes : la valorisation des protéines de la graine de féverole grâce à la technologie et la formulation des rations en acides aminés pour réduire le besoin en protéines brutes ».

Peu utilisées dans les rations des ruminants alors qu’elles sont assez classiques en monogastriques, les graines de protéagineux (pois, lupin, féverole) complètent bien les rations déficitaires en lysine, l’un des deux acides aminés limitants (avec la méthionine) chez la vache laitière. Mais leurs protéines sont assez solubles et se dégradent donc au niveau du rumen réduisant d’autant leur intérêt pour l’animal. Plusieurs traitements technologiques réduisent cette dégradation, que ce soit le taostage, la cuisson extrusion ou le procédé "sweetan" développé par Wisium (tannage par apport de sucre réducteur et chauffage). L’intérêt de ces trois procédés a été validé par des essais terrain dans le cadre de SOS Protein.

Les acides aminés de synthèse en question

L’une des difficultés reste de disposer de graines en volumes suffisants et réguliers. Pour réduire nos importations, nous pouvons substituer les produits importés par d’autres, mais pour remplacer tout le soja importé, il faudrait trop de surfaces de culture. Cette démarche convient pour des cahiers des charges particuliers, notamment pour des gammes non OGM.

« Outre la substitution des sources de protéines, nous pouvons aussi intervenir sur les besoins des animaux. Il ne s’agit pas de réduire la production laitière, mais de réfléchir plus finement aux apports nutritionnels et pour cela, d’avoir recours aux acides aminés de synthèse. Cela fonctionne parfaitement du point de vue nutritionnel », explique Christine Gérard. « Mais cela induit une modification en profondeur des habitudes des éleveurs comme des techniciens qui rationnent sur la base de la matière azotée totale (MAT). En rationnant sur la base des acides aminés, nous pouvons baisser le taux de MAT en conservant la même efficacité nutritionnelle. Mais il faut que tout le monde accepte que moins de MAT ne veut pas dire moindre production laitière », conclut Erik Sulmont.

Les plus lus

Engrais chimique en granulé.
Marché des engrais : activité calme malgré le recul des prix de l’azote

L’activité du marché des produits azotés reste modérée durant avril, période de réapprovisionnement. 

Paysage en mai, diversité culturale, bocage, haies, colza en fleurs, orge.
Céréales et oléoprotéagineux bio : marché au ralenti dans l’attente de la nouvelle récolte

Début mai et ses ponts successifs mettent les transactions de matières premières bio en pause, avec néanmoins quelques…

Prix du soja sur le CBOT depuis le début de l'année 2025.
Le marché du soja au cœur de la tourmente en cette année 2025

Le Cyclope 2025 a été présenté à la presse, le 13 mai. Ce rapport annuel sur les grands marchés mondiaux des produits de base…

prix du blé tendre rendu Rouen, de l'orge fourragère rendu Rouen et du maïs rendu Bordeaux en juillet août 2024
L'incertitude domine les marchés des céréales quant à de supposés pourparlers entre la Chine et les États-Unis

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 24 et le 25 avril 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

Carte de la mer noire avec des flèches qui représentent les échanges de blé en mer Noire avec un graphique des cours du blé et le logo du CME Group
Le CME relance un contrat blé en mer Noire avec un indice Argus Media

CME Group, leader des marchés dérivés, lance un nouveau contrat à terme sur le blé de la mer Noire, effectif en juin. Ce…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne