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Activité portuaire
Sica Atlantique : export inférieur à la norme au premier trimestre

Les chargements de céréales sur la période juillet-septembre sont en nette avance par rapport à la campagne catastrophique de 2020/2021. Mais les travaux sur les voies ferrées pourraient limiter l’approvisionnement en grains.

© Port Atlantique La Rochelle

« Le tonnage de grains expédié depuis le début de la campagne 2021/2022 atteint 670 000 t, dont 342 000 t de blé tendre, 200 000 t d’orge et 46 000 de blé dur. Si le volume est inférieur à une année classique (de l’ordre de 800 000 t), en raison du retard enregistré par les moissons et des problèmes logistiques engendrés, le trafic sortant est bien en avance par rapport au premier trimestre de la campagne 2020/2021 (440 000 t), qui – rappelons-le – a été la plus mauvaise de ces quarante dernières années », déclare Stéphane Bodescot, directeur général adjoint du groupe Sica Atlantique.

Des volumes en phase avec l’objectif de campagne

« Sur la campagne 2021/2022, Sica Atlantique espère exporter 2,4 Mt à 2,5 Mt », estime Stéphane Bodescot. C’est une « perspective raisonnable » si l’on prend en compte le rythme actuel des chargements : quatre trimestres à 670 000 t conduiraient à 2,68 Mt de grains expédiés, sachant que juillet et août sont traditionnellement les mois les plus dynamiques.

« La question qui se pose à nous est de savoir si le maïs [dont la récolte s’annonce importante] trouvera un débouché sur le grand export au départ de Port Atlantique La Rochelle [qui peut charger des navires de type panamax] », s’interroge le directeur général adjoint du groupe Sica Atlantique. Ce dernier exporte, selon les campagnes, entre 150 000 t et 500 000 t, en fonction de « l’équation de marché », qui dépend à la fois du disponible exportable de l’hinterland du port de La Rochelle et de la compétitivité prix de la marchandise française sur la scène internationale.

Des travaux sur le réseau ferré comme facteur limitant

Autre problématique à considérer : l’impact des travaux entrepris par SNCF Réseau et le grand port maritime sur l’approvisionnement en grains des silos de Sica Atlantique. De fait, depuis le 30 août jusqu’au 18 décembre, la voie ferrée, qui relie la gare de La Rochelle à la place portuaire, est et sera ponctuellement ou totalement fermée à la circulation pour « fiabiliser et pérenniser les infrastructures indispensables [entre autres] à la desserte du port », indique la dernière édition du journal d’information de Port Atlantique La Rochelle.

« Si, sur les neuf semaines d’interruption temporaire de la circulation, l’approvisionnement en grains est quasi normal, les cinq semaines d’interruption totale vont engendrer une baisse de trafic de 50 000 t, soit 2 % de notre activité annuelle », regrette Stéphane Bodescot. Tous les volumes transportés normalement par train ne sont, en effet, pas reportables sur la route. « Nous espérions pouvoir mettre en place une plate-forme de réception aux abords du port et "brouetter" la marchandise jusqu’à nos silos, mais l’équation technico-financière n’était pas supportable », indique le dirigeant.

A terme, ces travaux permettront « une meilleure fiabilité » de la desserte ferroviaire du port, en limitant les contre-temps pour cause de « problème d’écartement de voies », par exemple. « En juillet, des trains ont dû être annulés en raison d’un risque de déraillement », illustre Stéphane Bodescot. Par ailleurs, la technologie du "rail soudé" amoindrira le bruit pour le voisinage. Enfin, la vitesse sur les quatre kilomètres de ligne rénovés passera de 30 km/h à 50 km/h, « ce qui ne pas changer la phase du monde », commente avec humour le directeur général adjoint du groupe Sica Atlantique.

Une récolte de blé tendre bonne en volume mais de qualité « particulière » en 2021

« Si, en termes de volumes, la récolte céréalière nationale est dans la moyenne quinquennale, l’équation qualitative est particulière cette année », admet Stéphane Bodescot, directeur général adjoint du groupe Sica Atlantique.
Malgré de faibles poids spécifiques au nord-Loire et une moyenne inférieure au seuil contractuel (76 kg/hl), « le blé tendre n’est pas de mauvaise qualité », affirme le dirigeant. « Le blé meunier présente une très bonne qualité panifiable. Il faut simplement que la demande s’aligne sur l’offre, ce qui est en train de se faire », explique-t-il.
Quant à l’hétérogénéité des temps de chute de Hagberg, « c’est un paramètre qui demande un important travail du grain en termes d’allotement et de mélanges ». Une tâche qui n’a pas pu être effectuée en raison des moissons tardives, qui ont fait que « l’arrivée des grains aux silos, en gros volumes, s’est effectuée en même temps que celle des navires au port », relate Stéphane Bodescot. Et de conclure : « Dans ce contexte, nous n’avons pas pu gérer la qualité en portuaire, en homogénéisant les lots ».

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