[DOSSIER]
Se faire accompagner pour mieux recruter en élevage caprin
Éleveur est un métier complexe et exigeant : traite, soins aux animaux, gestion de l’exploitation, production des fourrages, parfois en plus transformation à la ferme et commercialisation… Le recours au salariat est de plus en plus souvent envisagé pour alléger la charge de travail et libérer du temps. Cela suppose une réflexion en profondeur sur l’organisation de l’exploitation et la définition précise du besoin : temporaire pour les pics de travail (mises bas, récoltes…) ou permanent ? pour quelle durée ? quelles tâches déléguer ? Une fois ce travail réalisé, il faut trouver le bon candidat. Ce dossier ne livre pas de solution clé en main mais des pistes pour avancer dans sa recherche et se faire accompagner.
Éleveur est un métier complexe et exigeant : traite, soins aux animaux, gestion de l’exploitation, production des fourrages, parfois en plus transformation à la ferme et commercialisation… Le recours au salariat est de plus en plus souvent envisagé pour alléger la charge de travail et libérer du temps. Cela suppose une réflexion en profondeur sur l’organisation de l’exploitation et la définition précise du besoin : temporaire pour les pics de travail (mises bas, récoltes…) ou permanent ? pour quelle durée ? quelles tâches déléguer ? Une fois ce travail réalisé, il faut trouver le bon candidat. Ce dossier ne livre pas de solution clé en main mais des pistes pour avancer dans sa recherche et se faire accompagner.
Tous les secteurs d’activité sont touchés ou presque : les difficultés de recrutement ne concernent pas uniquement l’élevage. Cette question a même été tout récemment portée à l’attention du Premier ministre et du ministre de l’Agriculture explique la FNSEA dans un communiqué : « avec un taux de chômage à 8 %, il devient de plus en plus difficile de recruter tant des salariés saisonniers, que permanents. »
À tous les échelons, national, régional, départemental, des initiatives sont mises en place depuis plus ou moins longtemps pour faire face à ce problème. Citons par exemple la campagne France Relance les #EntrepreneursDuVivant lancée en 2021 par le ministère de l’Agriculture sur l’attractivité des métiers. Le CAP main-d’œuvre initié en région Centre Val de Loire il y a huit ans pour former des futurs salariés en reconversion en est un autre. En région Occitanie, un accompagnement des éleveurs par un cabinet de recrutement peut être financé. En Pays de la Loire, c’est l’action « Relève le défi » qui fait parler d’elle, avec des futurs installés et salariés en agriculture représentés en super héros. Une campagne originale de l’ADPAP et du GIE ovin du Centre Ouest avec le slogan : « Ne devenez pas un mouton, élevez-en ! »
« Posez-vous les bonnes questions et n’hésitez pas à vous renseigner auprès de vos conseillers »
Les départs en retraite d’associés, l’augmentation de la taille des cheptels, la recherche de nouveaux débouchés… entraînent un surcroît de travail et le recours à de la main-d’œuvre salariée peut être envisagé, parmi d’autres solutions (association, délégation des travaux des cultures…). « Quand la charge de travail augmente, que ce soit conjoncturel ou structurel, l’éleveur, le fromager, y fait face le plus souvent en allongeant son temps de travail au détriment de sa vie personnelle. Cette réaction, légitime, n’est généralement pas tenable dans la durée. Mais devenir employeur, c’est un peu apprendre un nouveau métier, et certains éleveurs redoutent de franchir le pas, exposent les conseillers du réseau Inosys dans une plaquette intitulée Emploi en élevage caprin en région Centre-Val de Loire. Pourtant, de nombreuses solutions existent comme des aides à l’embauche ou des solutions d’emploi partagé. »
Réfléchir à son organisation
« Le constat, c’est que nous avons besoin de plus en plus de bras, et de moins en moins de candidats, expose Joël Mazars, administrateur de la Fnec. Le travail mené au niveau local est primordial. Les partenariats entre les fédérations, l’Anefa, Pôle emploi, les établissements de formation… Nous avons toutes les expertises à disposition, il ne faut pas hésiter à s’en servir ! »
Dans une enquête (1) récente, les éleveurs interrogés citent le manque de compétences comme principale difficulté rencontrée lors du recrutement. L’absence de candidat, l’éloignement géographique des exploitations et l’incompatibilité horaire sont également cités.
« Si l’inconvénient de nos métiers d’élevage c’est l’astreinte, il faut la voir comme un atout, poursuit-il. Nous pouvons proposer différentes organisations à un ou plusieurs salariés : temps plein seul ou à plusieurs, temps partiel, CDI, CDD, groupement d’employeurs, service de remplacement… On peut aussi jouer sur les horaires. Une palette de fonctionnement est à notre disposition. Il y a beaucoup de souplesse et de possibilités. »
85 % des candidats sur le marché visible
Avant de passer à la phase de recrutement à proprement parler, le choix du salariat pour pallier un manque de main-d’œuvre demande de réfléchir à son organisation de travail, à ses besoins.
« Sachez que 85 % des candidats font leurs recherches via le marché visible (annonces…) alors que seulement 15 % des employeurs utilisent ce canal ! Ne négligez donc pas cet outil de recrutement », conseille Coline Gilson, de la MireLux (mission régionale pour l’emploi du Luxembourg).
Dossier réalisé par Virginie Hervé-Quartier
menée du 20 juillet au 20 septembre 2020 par la FNB, la FNEC, la FNO et la FNPL
Pourquoi recruter ?
Après un temps de formation variable mais qu’il ne faut jamais négliger, un salarié pourra permettre à l’éleveur ou au fromager :
Côté Biblio
De nombreuses ressources existent pour accompagner les éleveurs dans leur démarche de recrutement : calcul du coût d’un salarié, aides mobilisables, organisation du travail, diffusion des offres d’emploi : les fiches du RMT travail en agriculture, la plaquette Emploi en élevage caprin en région Centre-Val de Loire rédigée par l’Idele, la chambre d’agriculture Centre Val de Loire et Touraine Conseil élevage, le site de l’Anefa et de l’Ocapiat, entre autres outils.