Pois, soja, lentille : de nouvelles restrictions phytosanitaires en floraison
Le Conseil d’État a annulé la présence des pois, soja et lentille dans la liste des cultures considérées comme non attractives pour les pollinisateurs. Cette décision rendue le 26 avril 2024 a des conséquences immédiates sur les conditions d’applications des produits phytosanitaires sur ces cultures.
Le Conseil d’État a annulé la présence des pois, soja et lentille dans la liste des cultures considérées comme non attractives pour les pollinisateurs. Cette décision rendue le 26 avril 2024 a des conséquences immédiates sur les conditions d’applications des produits phytosanitaires sur ces cultures.
Pourquoi de nouvelles règles phytosanitaires sur pois, soja et lentille ?
C’est en vertu de données scientifiques disponibles lorsque la liste a été élaborée en 2022, que les juges du Conseil d’État ont retiré le pois (Pisum sativum), le soja et la lentille de la liste « des cultures non attractives pour les pollinisateurs » publiée dans le BO du 24 mars 2022. Émanant de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) et du ministère de l’Agriculture des États-Unis (USDA), les travaux mentionnés indiquent que les trois cultures « sont attractives pour les abeilles à miel, les abeilles solitaires et/ou les bourdons, éventuellement sous certaines conditions ».
En revanche, la littérature scientifique ne permet pas de justifier la suppression de la liste d’autres cultures comme les céréales à paille, ray-grass, houblon ou pomme de terre.
Quelles sont les nouvelles contraintes d’applications des phytosanitaires sur pois, soja et lentille en floraison ?
Une culture attractive est définie comme « une culture qui, par sa nature, présente un attrait pour les abeilles ou d’autres insectes pollinisateurs ». Cela entraîne des règles précises à respecter pour les applications de produits phytosanitaires pendant leur période de floraison. Les pois, soja et lentille sont donc désormais concernées par l’arrêté pollinisateurs du 21 novembre 2021 ou arrêté « abeilles », qui encadre les applications d’herbicides, fongicides, insecticides, acaricides, régulateurs et adjuvants en pulvérisation, sur les cultures attractives.
L’arrêté mentionne que les applications doivent intervenir uniquement pendant les deux heures qui précédent le coucher du soleil et dans les trois heures qui suivent. Ce choix horaire tient au fait que la présence des pollinisateurs décroît au cours de l’après-midi, et de façon particulièrement forte à partir de deux heures avant le coucher du soleil, avant de disparaître complètement au coucher du soleil.
Des exemptions sont prévues dans le cas de l’activité exclusivement diurne d’un bioagresseur ou de la présence de maladie dont le traitement fongicide ne peut pas attendre la plage horaire concernée.