Pois d’hiver : « Il ne faut pas se focaliser sur les conditions atypiques de 2024 »
Hervé Hemeryck, technicien Soufflet zone nord, incite à prendre du recul par rapport à la mauvaise campagne précédente en pois d'hiver et à apprécier les atouts de la culture sur des résultats pluriannuels.
Hervé Hemeryck, technicien Soufflet zone nord, incite à prendre du recul par rapport à la mauvaise campagne précédente en pois d'hiver et à apprécier les atouts de la culture sur des résultats pluriannuels.
« Presque toute la sole de pois d’hiver a été retournée avant récolte dans la grande zone nord de la France. En cause : le climat pluvieux incessant et son corollaire maladie (surtout ascochytose et bactériose).
Anticiper les traitements fongicides en préventif
Les traitements fongicides ont été faits de manière classique, avec le premier passage autour de la floraison. Avec du recul, il aurait été préférable de réaliser le premier traitement en mars, en sortie d’hiver avec une strobilurine (Amistar ou Diagonal extra), suivi d’un Pictor active en floraison (fin avril-début mai) et un metconazole (Sunorg pro) en fin floraison pour endiguer la maladie.
Cette campagne nous apprend qu’il faut être plus préventif en pois d’hiver qu’en pois de printemps pour les fongicides. Dès 10 °C, les champignons sont actifs. Ces températures étant atteintes dès fin février contre avril/mai il y a quinze ans, il faut dégainer plus rapidement.
Raisonner sa marge à l'échelle de la rotation
Le pois d’hiver reste une culture dont les rendements varient beaucoup selon les conditions météo. Certains veulent remplacer les pois d’hiver par de la féverole d’hiver qui a mieux performé cette année. Mais il faut réfléchir sur des années moyennes. De même, les calculs de marge du pois d’hiver se raisonnent à la rotation et non à la culture. Se focaliser sur l’année atypique 2024 serait une erreur, d’autant plus que sept années sur dix le pois d’hiver affiche des rendements supérieurs à ceux du pois de printemps. »