Se débarrasser du piétin
Le piétin reste la principale cause de boiterie chez les ovins. Se débarrasser de cette maladie contagieuse passe par le traitement, la prévention puis l’éradication. Les animaux malades doivent être parés et traités alors que la lutte dans le troupeau passe par le pédiluve, la réforme, la supplémentation en zinc et la vaccination. De nouveaux médicaments vétérinaires et moyens de détection apparaissent alors qu’une stratégie nationale est en cours de définition. Les éleveurs touchés sont exaspérés par la maladie. Comme le rappelle un éleveur touché : « Celui qui n’a pas le piétin, il ne sait pas la chance qu’il a ! »
Le piétin reste la principale cause de boiterie chez les ovins. Se débarrasser de cette maladie contagieuse passe par le traitement, la prévention puis l’éradication. Les animaux malades doivent être parés et traités alors que la lutte dans le troupeau passe par le pédiluve, la réforme, la supplémentation en zinc et la vaccination. De nouveaux médicaments vétérinaires et moyens de détection apparaissent alors qu’une stratégie nationale est en cours de définition. Les éleveurs touchés sont exaspérés par la maladie. Comme le rappelle un éleveur touché : « Celui qui n’a pas le piétin, il ne sait pas la chance qu’il a ! »
Échauffement entre les onglons, environnement chaud et humide, mauvais état des pieds… Autant de facteurs pouvant déclencher l’apparition du piétin, maladie bactérienne contagieuse. Pour éviter l’hécatombe dans la bergerie, la combinaison de multiples solutions reste le moyen le plus efficace contre cette envahissante maladie.
C’est la synergie de deux bactéries anaérobies, Dichelobacter nodosus et Fusobacterium necrophorum, qui provoquent la maladie du piétin. Dichelobacter ne vit que deux semaines dans le milieu extérieur mais peut perdurer si le milieu lui est favorable (litière humide, boue..). Tandis que Fusobacterium, peu pathogène et très résistant, fait partie de l’environnement normal des moutons. Le piétin est favorisé par un temps chaud et humide. Le printemps est une période favorable au développement de la maladie. Cependant, il faut également faire attention aux prairies humides de l’automne. Ensuite, la bactérie s’infiltre au sein de l’espace interdigité. C’est d’abord Fusobacterium necrophorum qui s’immisce dans l’épiderme puis Dichelobacter nodosus qui est à l’origine de l’infection. Cette dernière peut provoquer des lésions podales accompagnées de douleurs importantes. La douleur s’avère d’autant plus pénible chez les animaux lourds tels que les mâles ou les brebis en fin de gestation. Enfin, l’évolution de l’infection conduit au pourrissement de l’onglon. Ce dernier devient nécrosé et finit par tomber. Le piétin est également la porte d’entrée aux myiases à Wolfahrtia. En effet, les plaies causées par le piétin constituent une zone de développement privilégiée pour la ponte des œufs de mouche.
Le parage des onglons pour un pied sain
L’état du pied pouvant favoriser le développement de la maladie, un bon parage des onglons est primordial. « Le parage permet d’éliminer la corne morte où sont logées les bactéries, explique Laurent Saboureau, vétérinaire à l’Alliance Pastorale. En nettoyant et débarrassant le pied des salissures, l’air circule de nouveau autour des pieds et cela contribue à lutter contre les bactéries anaérobies. Quand on pare, il faut limiter au maximum les saignements qui seraient une nouvelle porte d’entrée pour les germes. » 93 % des éleveurs enquêtés par l’Institut de l’élevage pratiquent le parage curatif des onglons sur les animaux qui boitent. Le parage préventif sur la totalité du troupeau peut aussi être réalisé lors de périodes clés comme la mise en lutte ou lors de l’achat d’animaux.
Des produits d’hygiène à action antiseptique et cicatrisante peuvent être appliqués par pulvérisation d’une solution ou application au pinceau d’un gel. Un aérosol à base de cuivre et de zinc peut remédier à l’usage systématique d’antibiotiques. En effet, ces derniers sont à utiliser sur des lésions profondément infectées et anciennes. Dans ce cas, une injection d’érythromycine, de tulathromycine ou de gamithromycine peut être prescrite par le vétérinaire.
Pour Michel Viguié, éleveur du Lot : « La réforme est un des piliers de la lutte contre le piétin. Ce n’est pas facile d’envoyer des bonnes brebis ou des jeunes à l’abattoir mais c’est très efficace ». La réforme est en effet un moyen radical mais coûteux d’enrayer définitivement la maladie.
Le pédiluve, une pratique en curatif
« Le passage au pédiluve est efficace s’il est propre, bien dosé et précoce », prévient Pierre Autef, vétérinaire à Bellac en Haute-Vienne. La règle des trois 15, recommandée par Laure Calmettes, technicienne ovins à la chambre d’agriculture de Tarn-et-Garonne, peut être appliquée : 15 cm d’eau, 15 % de sulfate de zinc, 15 minutes de trempage par animal. Cependant, certains éleveurs déplorent le caractère polluant du pédiluve et ses risques éventuels sur la santé humaine.
La vaccination, très peu utilisée, est aussi efficace contre le piétin, à condition d’être correctement réalisée et associée à d’autres méthodes. En règle générale, les brebis sont vaccinées une fois par an avec le vaccin Footvax après une primo vaccination la première année. À titre indicatif, le coût du vaccin est de 75 à 80 € pour 50 ml sachant que la posologie est d’un ml par animal.
En termes de prévention, la mise à disposition de pierres à lécher enrichies en zinc améliore la résistance des pieds des brebis au piétin. Il ne semble pas nécessaire d’en apporter toute l’année mais de limiter la supplémentation au cours des périodes à risques pendant plusieurs semaines consécutives, les périodes pluvieuses notamment.