Ovins
Les trois étages Raïole
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Selon la pousse de l´herbe, Bernard Grellier mène ses brebis en pâture à différentes altitudes. Histoire d´un système et d´une race très orientés sur les parcours.
Près de Valleraugues dans l´Hérault, Bernard Grellier s´est installé à 21 ans en 1975. "Mon beau-père possédait une trentaine de brebis, J´en ai repris l´élevage et j´ai travaillé uniquement en conservant les agnelles : aujourd´hui le troupeau atteint 236 mères Raïole" souligne Bernard Grellier.
La pause ©DR |
La pause
De constitution fine, mais actives à la marche : les Raïole de Bernard Grellier.
En pâturage toute l´année
La lutte s´effectue en plein air, du 23 avril au 1er juin avec 6 béliers "et c´est tout !" souligne Bernard Grellier. Il part ensuite le 15 juin sur le versant nord de l´Aigoual jusqu´au 15 septembre : il garde donc durant tout l´été et il mène sur cette estive 900 animaux. En fait, si on considère l´année, il pratique un système à trois étages :
- du 15 septembre au 15 décembre, les brebis pâturent les prairies qui bordent l´Hérault et elles sont en agnelage au début de cette période. C´est l´étage le plus bas ;
- du 15 décembre à fin mars, le pâturage s´effectue dans "les travers de châtaigniers". Ensuite, si l´herbe fait défaut, les animaux pâturent dans les bruyères, sous les chênes verts et autres ligneux, et reçoivent 350 g de pulpe de betterave. C´est l´étage moyen avec, en avril, un retour sur les prés pour préparer la lutte ;
- du 10 mai jusqu´au 15 juin, les brebis pâturent autour de la ferme sur de fortes pentes sous les châtaigniers et les chênes verts. C´est l´étage le plus haut.
"Avec ce système, la base hivernale de l´alimentation est constituée par les châtaignes, les glands" indique Bernard Grellier.
Sourire en coin, il affirme même que son troupeau "se trouve en concurrence directe plus ou moins marquée avec les sangliers : ici, on tue en moyenne un sanglier sur 8 ha soit 100 sur 800 ha".
Un agneau par brebis
"Je recherche un agneau par brebis, en moyenne, et guère plus" déclare Bernard Grellier. L´agnelage s´effectue en bergerie mais les brebis partent au pâturage en journée. Le soir, elles sont triées et partagent leur séjour dans deux tunnels contigus. Un trieur les sépare en 4 lots : adultes pleines, agnelées, vides et antenaises.
Les brebis en fin de gestation et les allaitantes à double agneaux reçoivent 400 g de "pulpmix". "C´est simple, pas cher et relativement efficace", apprécie Bernard Grellier.
L´agneau est vendu à 15-20 kilos avant Noël par le Gebro. Cette commercialisation précède l´ouverture des laiteries de Roquefort.
"Tous les éleveurs de la région pratiquent plus ou moins le même système : autrefois, de 1986 à 1992, j´étais associé en Gaec. Cela permettait de réaliser un agnelage de printemps et la vente directe de la production.
Aujourd´hui, je pratique le système de la région mais les agneaux vont en finition vers l´Espagne ou dans les ateliers d´engraissement" souligne Bernard Grellier.
Sur les hauteurs ©DR |
Sur les hauteurs
Les brebis Raïole entretiennent le paysage.
Mini transhumance ©DR |
Mini transhumance
Les Raïole descendent vers des pâturages plus verts.