Les astuces de la bergerie du Ciirpo
Couloir réduit, table roulante, local sanitaire, bâche enroulable, panneaux photovoltaïques… La conception de la nouvelle bergerie du Ciirpo multiplie les astuces.
Prévue pour loger 280 brebis et leurs agneaux, la nouvelle bergerie de la ferme expérimentale du Ciirpo au Mourier en Haute-Vienne allie astuces et simplicité. Au milieu de la bergerie de 54 mètres de long sur 16 de large, le couloir central ne fait que deux mètres de large. « Ce nouveau concept de bergerie permet de loger les brebis en limitant la surface occupée par les couloirs », explique Michel Pierrefixe, technicien à la ferme du Ciirpo. Avec ce couloir de taille réduite où aucun tracteur ne peut passer, 70 % des 864 m² de la bergerie sont constitués d’aire paillée. « On économise ainsi 135 m² de surface de couloir bétonné, soit entre 20 000 et 25 000 euros par rapport à une bergerie offrant la même aire aux animaux ». Le couloir central, surélevé de 40 cm, sert surtout à la surveillance et à la circulation des hommes et des animaux. Cependant, la largeur des couloirs a été déterminée pour pouvoir passer avec le transporteur pour distribuer le concentré ou bien en quad avec une remorque.
La table à roulettes se déplace sur le couloir central
Au-dessus des barrières encadrant ce couloir central, des rails ont été fixés pour supporter une table roulante surélevée. Ce chariot à roulettes permet de transporter le matériel nécessaire aux mises bas ainsi que le concentré ou des plis de paille ou de foin pour les cases d’agnelages. Les cases d’agnelages en bois sont en effet installées de part et d’autres du couloir avec des abreuvoirs placés pour abreuver deux cases à la fois. Après les mises bas, le solide chariot est enlevé pour faciliter les déplacements dans le couloir. Au milieu du bâtiment, un local sanitaire de 20 m² disposant de l’électricité et d’un lavabo avec eau chaude sert à stocker le matériel. Le local abrite aussi le circulateur d’eau.
« La bergerie est conçue pour les mises bas et les lactations mais les brebis gestantes ou vides, les agnelles de renouvellement ou les agneaux de boucherie peuvent également y être logés sans aménagement supplémentaire » détaille Michel Pierrefixe en expliquant que la taille des lots peut être modulée grâce à des barrières métalliques ou en bois.
Du photovoltaïque au Sud et des translucides au Nord
Sur les deux côtés de la bergerie (2 x 56 m), la table d’alimentation, de 80 cm de large et 40 cm de haut, est tournée vers l’extérieur. Ainsi, la distribution mécanisée d’aliments et de fourrages se fait par les longs côtés devant les cornadis. Au-dessus de la table d’alimentation, une bâche relevable de 3 m de haut dont 1 m de filet brise-vent protège les auges des intempéries. La bâche est enroulée par commande électrique pendant la distribution d’aliment et en fonction de la météo.
Ce bâtiment, appelé Fina du nom d’une chienne qui a marqué l’équipe, est couvert de 350 m² de panneaux photovoltaïques sur le versant sud de la toiture. Côté nord, des translucides apportent de la luminosité aux bâtiments. Le puits de lumière au faîtage, large de 1,6 mètre, complète l’éclairage naturel tandis qu’une quinzaine de néons peuvent assurer l’éclairage nocturne.
Combien ça coûte ?
152 000 euros la bergerie
Grâce à une partie d’autoconstruction pour les aménagements intérieurs, la bergerie est revenue à 151 800 euros avec le local sanitaire mais sans le terrassement. Aux 89 800 euros de charpente et bardage, s’ajoutent 25 500 euros de maçonnerie et 8 500 euros pour l’électricité et l’eau. La bâche automatique a coûté 14 400 euros pour les deux côtés et les aménagements intérieurs 13 600 euros. Au final, la bergerie de 280 places revient à 540 euros par brebis logée.