La précision s’invite discrètement en élevage ovin extensif
Bien que les innovations technologiques sur la reproduction et le pâturage se multiplient, l’usage d’équipements de précision n’est pas encore répandu dans les élevages ovins extensifs.
En théorie, les outils d’élevage de précision (identification électronique couplée à divers équipements de pesée, de tri, de traite, d’alimentation, GPS, accéléromètres, applications smartphones…) facilitent le travail des bergers. Mais en réalité, ils ne sont pas encore démocratisés en élevage extensif. Le travail de chercheurs italiens et israéliens souligne que dans les pays méditerranéens, leur prix et une certaine réticence à laisser les technologies s’emparer de la gestion d’étapes cruciales du travail laissent dubitatifs les éleveurs ovins. Cependant, les innovations continuent à aller bon train afin d’optimiser l’élevage de moutons.
À l’heure où les lecteurs de boucles commencent à se frayer un passage dans les bergeries, les puces sous-cutanées d’identification électronique des moutons sont améliorées pour mesurer la température corporelle, et limiter leur mouvement dans la peau de l’animal. De plus, ce mode d’identification encore peu utilisé permettrait l’utilisation d’outils de gestion des périodes de lutte comme les Alpha détecteurs, des harnais équipés de lecteurs de puces, actuellement à l’essai dans des fermes expérimentales. À chaque chevauchement, le détecteur sur le ventre du bélier lit la puce située dans la croupe de la brebis et enregistre une série de données (heure, date, identités des deux animaux) permettant aux ordinateurs de calculer des statistiques d’activité de chaque mâle et femelle concernés. Du côté du pâturage, des outils comme Grasshopper (en vente actuellement pour les bovins, adapté prochainement en ovin) permettent de mesurer la densité et la hauteur de l’herbe sur les parcelles équipées. En intégrant les données mesurées avec GPS, une cartographie complète est générée en indiquant la position des clôtures garantissant la bonne quantité d’herbe aux animaux (selon le temps de pâturage et le nombre de moutons).
Certains projets d’innovation peuvent cependant laisser les éleveurs songeurs, comme l’utilisation de capteurs mesurant le taux d’azote dans l’urine, ou encore de micros permettant l’analyse de la mastication.