La complémentation minérale n’est pas à négliger
La complémentation minérale d’une ration est essentielle pour éviter les carences. Certains macro-éléments et vitamines jouent un rôle direct dans l’immunité tandis que d’autres maintiennent l’intégrité et le bon fonctionnement de l’organisme.
La complémentation minérale d’une ration est essentielle pour éviter les carences. « Cela concerne les macro-éléments, qui représentent 3,5 % du poids du corps de l’animal. Il s’agit du calcium, du phosphore, du magnésium et sodium pour les quatre plus importants, liste Laurent Saboureau, vétérinaire à l’Alliance pastorale. On va complémenter aussi au niveau des oligoéléments, qui représentent 0,015 % du poids du corps. Là on retrouve le fer, le zinc, le cuivre, le sélénium, le manganèse, l’iode, etc. Enfin, il va y avoir les vitamines, A, D, E, H et groupe B. »
Le sélénium et la vitamine E ont des rôles directs sur l’immunité. Tous les deux renforcent la protection cellulaire et en cas de carence de ces éléments, on constatera de la myopathie ou de la rétention placentaire chez les brebis.
Vigilance à la lutte et à l’agnelage
Chez les brebis, on sera particulièrement vigilant lors de la mise à la reproduction. Une carence en phosphore et oligoéléments entraîne de l’infertilité. Lors de la mise bas, une ration équilibrée en magnésium, zinc, iode et vitamines D3 et E va éviter un prolapsus vaginal.
Chez l’agneau, le signe clinique de carence en phosphore et oligoéléments va être l’apparition de pica, tandis qu’une carence de calcium ou un excès de phosphore va entraîner l’apparition de calculs urinaires. La carence de cuivre va provoquer le Sway-back, phénomène de torsion du dos chez l’agneau.
Les concentrations de ces éléments dans les fourrages de base de la ration ne sont pas fixes, elles vont dépendre des paramètres pédologiques, du type de végétaux, etc. Elles s’avèrent le plus souvent insuffisantes. Néanmoins, certains aliments présentent de bonnes teneurs de ces éléments. Les légumineuses sont intéressantes pour un apport en magnésium et en calcium.
Quel mode de distribution choisir ?
Les minéraux peuvent être ingérés via un bloc à lécher (soit bloc de sel pur, soit enrichi). La distribution est facilitée, mais on ne peut pas contrôler le niveau d’ingestion pâturage (compter 10 à 20 g consommés par jour par brebis) et les blocs ne résistent pas aux intempéries. Même constat avec les seaux à lécher, plus appétents car composés en partie de mélasse. Le niveau d’ingestion est autour de 40 à 50 g/jour/brebis.
Pour mieux maîtriser les doses administrées, l’éleveur peut se tourner faire des formats à incorporer dans la ration, en poudre, semoulette ou granulés mais cela ajoute du travail. Enfin, sous forme liquide, cela nécessite de s’équiper en pompe doseuse.