Gestes barrières et premiers secours pour la biosécurité en élevage ovin
La gestion sanitaire préventive vise la santé et le bien-être du troupeau, au quotidien comme lors des périodes critiques d’agnelage, de détection de maladie ou encore d’introduction d’animaux. De l’isolement au massage cardiaque, les éleveurs ont un vrai rôle à jouer pour éviter les épidémies dans leur troupeau. Les points de vigilance sont nombreux, tout en variant d’un élevage à l’autre selon les habitudes sur l’exploitation. La filière ovine s’est donc mobilisée afin de proposer un accompagnement plus pertinent dans la maîtrise sanitaire des élevages.
La gestion sanitaire préventive vise la santé et le bien-être du troupeau, au quotidien comme lors des périodes critiques d’agnelage, de détection de maladie ou encore d’introduction d’animaux. De l’isolement au massage cardiaque, les éleveurs ont un vrai rôle à jouer pour éviter les épidémies dans leur troupeau. Les points de vigilance sont nombreux, tout en variant d’un élevage à l’autre selon les habitudes sur l’exploitation. La filière ovine s’est donc mobilisée afin de proposer un accompagnement plus pertinent dans la maîtrise sanitaire des élevages.
À l’heure où le Covid a mis en avant l’importance de la maîtrise sanitaire en cas d’épidémie, des vétérinaires, éleveurs et conseillers font le point sur la biosécurité en élevage ovin. Si la crise sanitaire a rappelé la nécessité de se laver les mains régulièrement, les pratiques de biosécurité vont un peu plus loin dans les bergeries. En effet, il s’agit non seulement de prévenir l’introduction d’agents pathogènes en élevage ainsi que leur dissémination hors de l’exploitation (biosécurité externe), mais aussi d’éviter leur dispersion à l’intérieur de l’élevage (biosécurité interne). Comme l’élevage ovin n’est pas un élevage hors sol, il y a forcément des variables environnementales impossibles à maîtriser. Les épidémies engendrent des coûts psychologiques et économiques, tout en perturbant l’organisation de l’élevage de manière imprévue. Les maladies ovines, qu’elles soient causées par des parasites, des virus ou des bactéries, ne sont pas toujours facilement détectées par les dépistages, et ne peuvent pas souvent être éradiquées rapidement. Mettre en place des mesures de biosécurité, c’est accepter de changer son organisation de manière anticipée plutôt que subir les conséquences d’une épidémie. "Théoriquement, les vecteurs d’entrée de pathogènes sont à peu près partout (principalement les animaux, ainsi que les intervenants, le matériel en commun), mais rien ne sert de tomber dans la paranoïa, ou de s’ajouter des contraintes de travail injustifiées”, temporise Myriam Doucet, chargée des projets de maîtrise de la santé des troupeaux à l’Institut de l’élevage. La gestion sanitaire s’inscrit dans la préservation de l’environnement en réduisant la propagation de germes pathogènes, mais elle a aussi son importance dans la santé humaine, par la maîtrise des zoonoses et en évitant les périodes dramatiques et compliquées de gestion d’épidémies dans les élevages.
“Le mot d’ordre : être propre et donner les moyens aux autres d’être propre"
La biosécurité externe relève de problématiques sanitaires locales, propres à chaque territoire et à chaque élevage. L’enjeu est collectif, il concerne l’ensemble des intervenants dans une exploitation. Les techniciens du contrôle laitier, de la chambre d’agriculture, du GDS, les vétérinaires généralistes et sanitaires sont des appuis à solliciter pour des conseils personnalisés à chaque élevage. Cependant, dans certaines régions la proportion d’élevages ovins est faible donc il peut être difficile d’organiser des réseaux d’échanges.
Les fondements d’une surveillance efficace résident dans le lien entre les éleveurs et leurs animaux. En effet, lorsque les brebis sont en confiance avec les éleveurs, elles se laissent approcher sans encombre. Si le mouton et l’éleveur sont tous les deux calmes lors des auscultations et des manipulations, il est plus facile de se concentrer sur les gestes que l’on fait, et sur la sécurité sanitaire de ceux-ci (le thermomètre ne tombe pas par terre car la brebis s’est agitée, l’éleveur peut garder les mains propres…). Stéphanie Dayde-Fonda, éleveuse de brebis en Haute-Loire et spécialiste des comportements animaux, donne quelques conseils pour l’apprentissage et le maintien du lien éleveur brebis : “Il ne faut pas oublier que les brebis sont des proies, donc leurs sens leur permettent de détecter le moindre danger bien plus rapidement que les humains.” Pour mettre en place un lien privilégié avec ses brebis, les moments clés sont la naissance et tout particulièrement le sevrage des agnelles. Pour se faire connaître des agnelles, il suffit de passer quelques minutes avec elles par jour. “Dans le calme, on entre dans leur parc en évitant de les fixer, on peut s’asseoir à un endroit et lire, pailler, ranger quelque chose, comme si elles n’étaient pas là, puis repartir. Les animaux comprennent alors que la présence de l’éleveur n’est pas une menace.”
Définitions
Bien entretenir et observer ses animaux
La bonne santé des animaux commence par le respect des principes basiques de bien-être : une bonne alimentation (de qualité et complète pour éviter les carences) et un accès illimité à une eau propre. Le développement des maladies est favorisé lorsque la litière n’est pas propre, et les bâtiments totalement fermés. Avec ces principes qui découlent du bon sens, il ne manque qu’une bonne observation des moutons pour avoir les bases de la prévention sanitaire en élevage. Pour le vétérinaire Pierre Autef, il faut surtout penser à observer les animaux quotidiennement, en les faisant bouger : “Une brebis peut être couchée parce qu’elle se repose, auquel cas si on s’approche elle se lève et rejoint les autres ; mais elle peut aussi être fatiguée, et ne pas se lever. De même, pour la toux ou les boiteries, les moutons manifestent leurs symptômes s’ils sont au sein du groupe, car s’ils sont isolés, ils sont en position de proie et le danger inhibe en quelque sorte l’expression d’une faiblesse.”