Faciliter l’apprentissage des agnelles à la traite
On gagne du temps à habituer, voire dresser, les agnelles à passer en salle de traite avant le début de la traite.
Un chantier témoin sur le passage des agnelles en salle de traite a été analysé pour la deuxième journée d’échanges sur la question du travail en élevage ovin, réunissant des éleveurs, salariés et techniciens de la filière ovine laitière. Lors de cette réunion du 6 novembre dernier à Pont-de-Salars dans l’Aveyron, Karine Lazard, une ergonome de la chambre d’agriculture du Cher, est venue présenter ces observations et réflexions. Différentes bonnes pratiques ont été identifiées à partir de vidéos supports.
Anticiper le dressage de ces agnelles
Les premiers passages des agnelles en salle de traite sont souvent compliqués. Comment est-il possible de rendre ce chantier plus fluide ? Les différents retours d’expériences sont unanimes : le dressage des agnelles s’anticipe ! Pour certains éleveurs, les agnelles passent en salle de traite avant la lutte avec des brebis adultes en fin de lactation ; pour d’autres, c’est trois semaines après la lutte. L’important, c’est d’habituer les agnelles à rentrer sur le quai de traite et à s’accrocher au cornadis. Dans l’idéal, elles doivent être familiarisées à l’utilisation des cornadis, si possible similaires entre les différentes installations.
La séparation avec leurs agneaux est vécue comme un stress supplémentaire. En pratique, il est préférable de séparer les agnelles de leurs agneaux avant le passage à la traite pendant trois jours et de relâcher les agneaux 30 minutes plus tard. « Ça bêlera moins », témoigne un éleveur. En plus, on observe un gain de santé mammaire avec « moins de boutons et de morsures ».
Des pistes sur la conception ou l’amélioration d’une salle de traite
Une meilleure compréhension du comportement des agnelles a permis de se questionner sur l’aménagement des salles de traite. Pour faciliter la circulation des animaux, le couloir étroit avec des parois pleines est à privilégier en évitant les angles droits. Les ovins sont très sensibles au contraste lumineux : une zone d’ombre peut apeurer l’animal et le figer. « J’éclaire la bergerie pour avoir la même lumière que dans la salle de traite », explique par exemple un éleveur.
Pour limiter les glissades dans la salle de traite, la nature du revêtement du quai doit être légèrement granuleuse et en même temps facilement lavable. Une agnelle qui adhère mieux au sol sera plus confiante pour revenir en salle de traite.
Suivant les types d’installation de stalles, l’éleveur peut se positionner devant l’agnelle pour l’attacher au cornadis. Ainsi, l’éleveur gène moins l’animal pour accéder au quai, il est moins visible. De plus, cela est sans danger pour l’éleveur, qui peut se faire « coincer les poignets dans les cornadis ».
Des travaux complémentaires vont être menés pour identifier d’autres bonnes astuces pour faciliter l’apprentissage des agnelles en salle de traite. L’ensemble des travaux seront restitués lors d’un séminaire à mi-parcours du projet Casdar AmTrav’ovin, qui se tiendra les 15 et 16 janvier 2020 à Toulouse.