Des plaquettes de bois en guise de litière
Remplacer complètement la paille en litière par des plaquettes de bois ne modifie ni les performances ni le bien-être des brebis et des agneaux.
Lorsque le prix de la paille flambe, les plaquettes de bois sont une alternative possible pour le paillage. « Le bois est présent dans de nombreuses exploitations ovines, souligne Denis Gautier de l’Institut de l’élevage et du Ciirpo. À l’heure actuelle, il est principalement valorisé sous la forme de bois de chauffage. Les plaquettes de bois commencent à être utilisées en élevage bovin mais encore très peu en ovin. » Et pour cause : si les conséquences sanitaires d’une litière de mauvaise qualité sont bien connues, aucune référence n’était disponible jusqu’à présent lorsque les brebis sont sur du bois. C’est maintenant chose faite ! En 2018 et 2019, treize essais comparant des litières pailleuses et constituées de plaquettes de bois ont été réalisés sur cinq sites expérimentaux ou lycées agricoles du Massif central. Diverses essences ont été testées : pin sylvestre, frêne, peuplier, chêne, aulne, hêtre, bouleau, mélange de bois blanc et mélange de feuillus.
Possible de remplacer complètement la paille
Cette étude(1) a concerné des brebis vides, en fin de gestation et en lactation mais aussi des agneaux sevrés. Dans tous les dispositifs, deux lots d’animaux ont été comparés : l’un était classiquement sur paille et la litière du second était uniquement composée de plaquettes de bois ou bien en alternance de couches de bois et de paille). Les performances des animaux mais aussi leur bien-être et leur comportement ont été passés au peigne fin grâce à de nombreuses mesures et notations.
Un intérêt lorsque le prix de la paille flambe
Deux autres essais ont consisté à laisser le choix aux animaux entre paille et bois et à observer leur comportement. Au final, les deux types de litière s’avèrent aussi confortables l’une que l’autre à condition toutefois de respecter à la lettre l’itinéraire technique de fabrication des plaquettes. Cette étude a également permis de déterminer l’intérêt économique de cette technique. En fonction du prix d’achat de la paille, on peut calculer le prix maximum de fabrication ou d’achat des plaquettes afin que cette litière soit moins onéreuse. Une enquête réalisée en 2018 auprès d’éleveurs ovins du Massif central a montré que seuls quelques éleveurs utilisaient des plaquettes de bois pour la litière en sous-couche recouverte de paille. Grâce aux résultats de cette étude, toutes les références nécessaires pour savoir les utiliser et surtout à quel coût elles sont disponibles.
Un point reste toutefois à éclaircir : la qualité du fumier et ses répercussions à moyen terme sur les qualités agronomiques du sol. Il devrait être à l’étude dans les années qui viennent.