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Comment optimiser l’efficience alimentaire des ovins

Le projet de recherche international Smarter tire les premières conclusions sur les déterminants de l’efficience alimentaire en élevage ovin allaitant et laitier.

Initié en 2019 et réunissant des chercheurs de 12 pays, le projet Smarter (Small ruminant breeding for efficiency and resilience) a pour but de trouver des pistes pour améliorer l’efficience alimentaire des ovins et caprins. Les premiers résultats ont été présentés lors d’un webinaire le 14 mars.

L’efficience alimentaire consiste à évaluer la quantité d’aliments nécessaire pour obtenir une unité de produit animal. Malgré une faible documentation sur le sujet en petits ruminants, c’est un enjeu majeur de la durabilité de l’élevage ovin. L’alimentation représente entre 10 % et 20 % des coûts de production et les émissions de méthane par les ruminants participent au changement climatique.

Le génotype est le meilleur prédicteur

L’objectif du projet est d’approcher l’efficience alimentaire au sein d’une large diversité de systèmes d’élevage. Pour cela, il faut identifier les facteurs, ou prédicteurs de l’efficience alimentaire. Ils doivent être disponibles à grande échelle pour pouvoir reproduire ces calculs dans un maximum d’élevages et être héritables afin de sélectionner les animaux en fonction de leur efficience.

Une première étude réalisée sur 255 agneaux de race Romane conclut que le génome de l’animal serait le meilleur prédicteur de l’efficience alimentaire en ovins allaitants. À l’inverse, le microbiote ruminal s’avère être trop sensible aux variations de l’environnement, ce qui en fait un mauvais prédicteur de l’efficience alimentaire. Les données fécales semblent plus prometteuses que les données ruminales pour prédire l’efficacité alimentaire. Combiner les prédicteurs donne des résultats légèrement meilleurs mais nécessiterait trop de mesures sur le terrain.

L’efficience des brebis dépend du mois de lactation

Une seconde étude réalisée sur 15 élevages regroupant 4 600 brebis laitières, en majorité de race lacaune, montre que l’efficience alimentaire dépend du mois de lactation de la brebis. Elle est particulièrement corrélée à la teneur en acides gras du lait et au taux protéique.

​​​​​Toutefois, les chercheurs ne peuvent calculer ici qu’une efficience « approchée » car les mesures sont effectuées à partir de lots puis estimées individuellement. Contrairement à l’étude en ovins allaitants, les élevages ne disposent pas de distributeurs à aliments individuels parce que trop coûteux, ce qui rend l’efficience alimentaire individuelle difficile à évaluer en ferme commerciale. Coralie Machefert, doctorante à l’Inrae [Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement], souligne que « pour améliorer la fiabilité des résultats, il faudrait cibler davantage les efforts sur l’accessibilité des données individuelles d’alimentation et de production ».

D’autres études dans le cadre du projet Smarter ont montré que les systèmes avec des rations combinant concentrés et fourrages donnaient des brebis plus efficientes qu’un système uniquement basé sur de l’aliment concentré. Quant aux émissions de gaz à effet de serre, elles sont au cœur des expérimentations actuelles car leur corrélation avec l’efficience alimentaire reste très débattue. Les chercheurs s’intéressent également au microbiote et au spectre infrarouge du lait pour mieux prédire l’efficience alimentaire des brebis laitières.

Côté web

Retrouvez les présentations et le replay du webinaire sur idele.fr/umt-star/dossiers-et-publications

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