« Nos vaches produisent 41 kg de lait au robot avec 45 % d’herbe pâturée »
Au Gaec Le Bois Denial, en Ille-et-Vilaine, le niveau d’étable est passé de 9 500 kg à plus de 12 000 kg après le passage au robot de traite avec une part d’herbe pâturée de 950 kg MS/vache/an.
Au Gaec Le Bois Denial, en Ille-et-Vilaine, le niveau d’étable est passé de 9 500 kg à plus de 12 000 kg après le passage au robot de traite avec une part d’herbe pâturée de 950 kg MS/vache/an.
Lorsque Tanguy Pinel s’est installé en 2018 pour remplacer son père, le niveau d’étable des soixante-dix prim’Holstein du troupeau flirtait avec les 9 500 kg de lait. Les prairies de RGA-TB étaient pâturées en full grass. « Avec la mise en route du robot en juillet 2019, notre objectif était d’avoir une moyenne d’étable à 10 000 kg par vache. Aujourd’hui, nous sommes à 12 200 kg », se réjouit Tanguy Pinel, associé avec sa compagne Adeline Fontaine et sa belle-mère à Chevaigné, en Bretagne.
En 2021, les vaches ont produit 12 236 kg de lait à 34 g/l de TP et 41 g/l de TB. Le jeune éleveur apprécie d’autant plus la performance que la part d’herbe pâturée peut représenter 45 % des fourrages consommés d’avril à mi-juin : environ 8 kg MS d’herbe pâturée, 8 à 9 kg MS d’ensilage de maïs et 1,5 kg MS d’enrubannage. Au Gaec, haut niveau de production laitière, pâturage et robot quasiment saturé font bon ménage. Il y a en moyenne 65 vaches traites au robot. Les vêlages sont étalés toute l’année pour optimiser la fréquence de traite. Cette dernière est de 2,8 en hiver et de 2,5 au printemps. « Un écart entre hiver et printemps de 0,3 à 0,4 traite est dans la norme », précise Anthony Baslé, responsable marché robot-nutrition chez Eilyps.
Paramétrage des sorties à 50 % des autorisations de traite
Le paramétrage d’autorisation de sortie sur le robot est un des leviers utilisés pour maintenir une bonne fréquence de traite. « J’applique un intervalle de 50 % par rapport aux autorisations de traite », souligne Tanguy Pinel. Concrètement, les vaches qui sont en début de lactation sont autorisées à la traite toutes les sept heures. Mais, avec le paramétrage choisi par Tanguy, trois heures et demie avant l’autorisation de traite, une vache n’est plus autorisée à sortir tant qu’elle n’est pas traite. Les vaches en début de lactation sont autorisées à 5 h 30 – 6 h 00. « Dans les élevages, la moyenne se situe autour de 75-80 %. Mais lorsque le robot est quasiment saturé, nous conseillons de garder un peu plus longtemps les vaches dans le bâtiment pour ne pas descendre trop bas en nombre de traites », précise Anthony Baslé.
Le pâturage des vaches limité à la nuit en été
Les associés ont opté pour du pâturage tournant dynamique. « Nous avons passé une semaine l’année dernière pour faire quinze paddocks d’un hectare en moyenne. Mais maintenant que c’est fait, nous sommes tranquilles. Nous n’avons pas besoin de bouger un fil tous les jours », apprécie Tanguy.
Sur les 17 hectares accessibles aux vaches, 15 sont réservés au pâturage, soit 20 à 23 ares pâturables par vache. Chaque année, 2 hectares sont labourés pour faire du maïs ensilage. Puis, ils sont ressemés en prairies. « Nous avons la chance d’avoir des terres portantes tôt en saison et très tard. » Les vaches commencent à sortir vers le 10-15 mars et restent dehors jusqu’au 15-30 novembre. « Dans cet élevage, les vaches sortent tôt. En revanche, beaucoup d’éleveurs ont tendance à sortir leurs vaches trop tard. Ils se retrouvent très vite débordés par l’herbe. Et quand il y a trop d’herbe disponible par vache, les éleveurs se démotivent parce que cela se traduit souvent par des baisses de lait et une mauvaise qualité de pâturage », constate Anthony Baslé.
L’organisation du pâturage est bien calée. Les vaches restent une journée dans un paddock. Elles y reviennent quinze jours plus tard. « L’herbe est toujours appétante et de qualité. » Les éventuels refus sont valorisés par du topping. L’herbe fauchée est alors consommée par les génisses. Ces dernières pâturent dès l’âge de 6 mois. « C’est très important d’habituer les génisses à pâturer avant de les intégrer dans le troupeau », assure Tanguy Pinel.
Poursuivre l’aménagement des chemins
En début de saison, les vaches sont autorisées à sortir de 9 h à 18 h. Puis, au fur et à mesure de l’avancement dans la saison, elles ont accès au paddock 24 h/24. Mais toutes les vaches sont ramenées le soir vers 18 h-19 h pour maintenir une bonne fréquence de traite. En été, quand la pousse de l’herbe est bien ralentie et qu’il fait chaud, le troupeau ne pâture que la nuit de 18 h jusqu’à 7h le lendemain matin. « C’est une bonne solution pour le confort des vaches. » D’autant que dans la journée, l’ambiance dans le bâtiment (75 logettes, 60 m de long et 15 m de large) et la ventilation sont plutôt bonnes. Il est ouvert sur le pan sud. Un filet brise-vent amovible a été installé côté nord. Le robot a été installé sur le pignon est.
Du lait par vache, des résultats de reproduction plutôt bons (intervalle vêlage-vêlage de 377 jours, 1,85 paillette par gestation), une bonne marge sur coût alimentaire… l’organisation globale ayant donné satisfaction, elle sera également appliquée au second site, intégré au Gaec en janvier dernier suite au départ en retraite du père d’Adeline. Situé à 7 km, il a été équipé d’un robot de traite en décembre 2021. « Le troupeau de 60 vaches étant constitué à 80 % par des normandes, notre objectif est de produire 600 000 litres de lait. Comme ici, le troupeau aura accès à 15 hectares de prairies en RGA-TB. » Le but est que les deux sites soient autonomes pour éviter les allées et venues. Le rassemblement des deux troupeaux sur un site a été écarté pour ne pas investir dans un nouveau bâtiment.