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Les élèves de La Touche font mouche au Défi laitier du Cniel

L’interprofession laitière a organisé la première édition du Défi laitier pour les bac pro CGEA. De la visite virtuelle au grand oral parisien, les jeunes lauréats bretons ont saisi les enjeux de la filière lait.

Groupe élèves lycée La Touche à l'oral pour le Défi laitier du Cniel
À l’oral, les jeunes de La Touche ont insisté sur la performance économique et la production responsable de l’exploitation de Patrick Couderc, dans le cadre de France terre de lait.
© Lycée La Touche

« Quand nous avons regardé les vidéos, nous avons été captivés car les pratiques en Aveyron sont très différentes de celles que nous avons en Bretagne. Sur cette exploitation, pour la traite, l’éleveur se déplace avec sa griffe. Les techniques de pâturage et la gestion du climat n’ont rien à voir avec chez nous », racontent Axel Tregouët et Ethan Hercé, en 1re bac pro CGEA(1) au lycée de La Touche dans le Morbihan. En participant au Défi laitier, les élèves de Christelle Raison ont découvert une autre facette de l’élevage, par vidéos interposées.

Le Défi laitier bac pro GCEA aussi appelé « Élevage laitier visite guidée », était organisé, pour la première fois, lors de l’année scolaire 2023-2024. Il est piloté par le Cniel, France terre de lait sous l’égide du ministère de l’Agriculture et de sa direction générale de l’enseignement et de la recherche.

Le principe : l’exploitation d’un éleveur – cette année, Patrick Couderc, 35 vaches, 300 000 litres de lait et 40 hectares – est présentée en vidéos, découpées en huit chapitres tels que l’organisation du travail, la conduite de la reproduction ou encore l’alimentation.

Chaque vidéo est accompagnée de documents techniques et économiques. « Les chapitres retracent les grands éléments de l’exploitation. Rien n’est confidentiel : je parle de comptabilité, de ration, d’organisation de pâturage », confie l’éleveur.

Au fil de l’année, les jeunes des vingt établissements inscrits au concours visionnent et épluchent les supports en classe. Ils rédigent un compte rendu répondant à des objectifs pédagogiques, qu’ils rendent fin mars. Puis, quatre d’entre eux sont sélectionnés pour passer un oral à Paris. Le premier gagne 1 500 euros.

 

 
« Avec le Défi laitier, c’est comme si j’avais reçu 450 jeunes dans ma ferme. Pour moi aussi l’exercice est intéressant car tout a été décortiqué », salue ...
« Avec le Défi laitier, c’est comme si j’avais reçu 450 jeunes dans ma ferme. Pour moi aussi l’exercice est intéressant car tout a été décortiqué », salue Patrick Couderc. © O. Amy/cniel

La question de la transmission

Pour préparer le compte rendu, les élèves de La Touche ont mené un débat sur le potentiel de transmission de l’exploitation. « Un peu plus de la moitié d’entre nous ont dit « non » à la transmissibilité, rapportent Ethan et Axel. Nous avons argumenté sur l’organisation du travail, sur l’installation en société ou en individuel. C’est ce qui a plu au jury. »

« En Bretagne, une ferme de 35 vaches laitières, c’est moins courant, contextualise Christelle Raison. Le Défi laitier a permis de se poser des questions sur l’avenir des exploitations demain, de glaner des idées et de réfléchir à comment assurer le renouvellement des générations. »

Sélectionnés pour le second tour du concours, les jeunes ont abordé la démarche France terre de lait : « nous avons appris ce que c’était et nous l’avons expliqué lors de l’oral que nous avons passé à Paris, reprennent Axel et Ethan. Nous avons présenté deux axes de performance : la production responsable, dont l’empreinte environnementale et le bien-être animal, ainsi que la performance économique et sociale, soit produire du lait en gagnant sa vie ». Malgré un départ à 3 h du matin du Morbihan et un tirage au sort les faisant passer en premier devant l’auditoire, le « pitch » a su convaincre. La Touche a gagné.

« Le projet est fédérateur, se félicite Christelle Raison. Les jeunes se sont impliqués. Nous avons travaillé à plusieurs enseignants. Nous avons été reçus au Cniel, à Paris, et avons rencontré des représentants de l’interprofession. Le projet est très bien construit et répond aux exigences pédagogiques. » Quant à la somme remportée, elle devrait servir pour découvrir une nouvelle exploitation.

 

 
les élèves du lycée La Touche pour le Défi laitier du Cniel
En gagnant le Défi laitier, la classe de 1re bac pro CGEA du lycée La Touche remporte 1 500 euros. © Lycée La Touche
(1) Conduite et gestion de l’entreprise agricole.

Re-belote cette année

La visite virtuelle de l’exploitation n’a pas pour objectif de « supprimer le bus et les bottes », reprend Patrick Couderc, mais d’être « un support pédagogique » et une « opportunité pour des jeunes de Bretagne ou de l’est de la France de visiter une ferme aveyronnaise ». Si seules vingt classes peuvent s’inscrire au concours, les documents sont ouverts à d’autres, sur demande au Cniel. Cette année, le Cniel relance l’édition du Défi laitier. Les inscriptions sont ouvertes après le Sommet de l’élevage, à partir du 7 octobre 2024, sur la page web « élevage laitier visite guidée ». Premiers inscrits, premiers servis.

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