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Quel est le prix d'une vache laitière de réforme ?

L'année 2023, le prix de la vache laitière de réforme aura été marquée par le retour de la saisonnalité, après deux ans d'absence. Qu'en sera-t-il en 2024 ? Si l'Idele ne se prononce pas sur des niveaux de prix, l'institut prévoit que le volume des réformes laitières sera de nouveau significativement réduit, avec un ralentissement attendu de la décapitalisation.

Ramassage de vaches laitières de réforme avant le transport vers l'abattoir
Les coproduits, et notamment la viande, représentent près de 10 % du produit des ateliers lait spécialisés de plaine (Inosys 2019).
© Jean Nanteuil

 

Un retour de la saisonnalité sur le prix de la vache laitière de réforme en 2023

« En 2023, sur le prix des vaches de réforme laitière, on a vu un retour de la saisonnalité, qui avait été gommée en 2021 et 2022 », situe Caroline Monniot, responsable du service économie des filières de l'Institut de l'élevage. Ainsi pendant deux ans, c'est la pénurie qui prévalait sur le marché avec une offre assez restreinte, alors que la demande se maintenait, entraînant l'absence de baisse saisonnière des prix à l'automne. 

Lire aussi : Prix des gros bovins : 2023, année exceptionnelle

Graphique des prix des vaches Lait O3, stade entrée abattoir de 2015 à 2024
Graphique des prix des vaches Lait O3, stade entrée abattoir de 2015 à 2024 détaillées mois par mois sur une année

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Les vaches laitières de réforme concurrencées par les importations

Ce constat était autant valable sur le marché français qu'européen. « Sur les réformes laitières, le marché français est beaucoup plus connecté au marché européen que ne l'est le marché des réformes allaitantes, qui subit moins la concurrence des importations », explique d'ailleurs Caroline Monniot. 

La raison ? Le marché des vaches allaitantes se retrouve davantage dans les segments haut de gamme de la GMS et les boucheries traditionnelles, des segments de marché où il y a peu d'importations. Alors que la vache laitière de réforme approvisionne les GMS, la restauration et la viande hachée, des secteurs où l'import est plus présent.

Baisse des  prix de la vache laitière observé à l’automne

Pour finir d'expliquer ce retour de la saisonnalité sur le prix d’une vache laitière de réforme, il faut noter qu'en 2023, si l'offre était toujours assez faible, le pouvoir d'achat a été très affecté par l'inflation et la consommation de viande bovine a eu plutôt tendance à se réduire, avec donc moins de demande. « L'arrivée des réformes à l'automne a provoqué cette baisse des prix qui a été très marquée et d'autant plus marquée que l'on partait de prix qui étaient élevés », ajoute Caroline Monniot.

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Les vaches allaitantes ont bien résisté

Augmentation du prix de la vache R et U 

Sur le marché des vaches allaitantes, les prix ont dans l'ensemble bien résisté en 2023. Ainsi, en moyenne annuelle pour la vache R on était 10 % au dessus du prix de 2022 et 6% au dessus pour la vache U. « Même si on a connu un petit fléchissement à l'automne, il a été moins marqué que pour les laitières », note la responsable du service économie des filières de l'Institut de l'élevage.

La vache O, elle, démarre 2024 sur des niveaux inférieurs à 2023, puisqu'elle a chuté à l'automne, ce qui n'avait pas été le cas en 2022.

La vache U, quant à elle, démarre au-dessus de l'an dernier, alors que la vache R démarre au niveau de l'an dernier.

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En jeunes bovins, une saisonnalité différente de celle de la vache laitière

Sur les jeunes bovins (JB), production majoritairement exportée vers l'Italie, l'Allemagne et la Grèce, il n'y a pas la même saisonnalité que pour la vache laitière car ce segment suit de près le prix européen, notamment Italien. 

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Une offre qui arrive à une période de moindre consommation

Traditionnellement, le prix baisse sur le premier semestre de l'année et remonte à partir de la fin de l'été, jusqu'à la fin de l'année. La saisonnalité sur l'offre est moins forte qu'en vaches laitières.... « Même si on note tout de même une saisonnalité sur l'offre, due aux naissances dans le troupeau allaitant français... » Une grande partie des broutards naît entre février et avril et comme ils partent 18 mois plus tard, ils arrivent sur le marché l'été, une période ou il y a peu de demandes. 

Le prix des jeunes bovins en 2023 au dessus de celui de 2022

Toutefois comme là aussi on était dans une situation de pénurie en 2021 et 2022, la saisonnalité avait disparu, avant de faire son retour en 2023. En moyenne annuelle, le prix est quand même resté 4 % au-dessus de 2022.

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Quel niveau de production des bovins en 2024 ?

Prévisions de production de bovins par l’Idèle

Dans un communiqué, l'Idele a présenté fin janvier ses prévisions de production de bovins pour 2024. Résultat ? Après deux années consécutives de baisse de l’ordre de -5%, la production nette de bovins finis reculerait encore en 2024, mais à un rythme plus faible : -1,2% /2023 à 1,282 million de tonnes équivalent carcasse.

Baisse des tonnages de femelles, boeufs et veaux de boucherie

Les tonnages de femelles baisseraient de 13 700 téc, ceux de bœufs de 600 téc et ceux de veaux de boucherie de 7 400 téc. Seule la catégorie des taurillons et taureaux enregistrerait une hausse (+6 500 téc). 

Les exportations de broutards reculeraient encore (-5%) après une chute très marquée en 2023 (-7%).

 

Quel niveau de production pour la vache laitière de réforme ?

Ralentissement de la décapitalisation pour la vache laitière

Sur la vache laitière de réforme, la décapitalisation laitière a ralenti en 2023, tout comme en production allaitante, passant de -2,3% fin 2022 à -1,9% fin 2023. Comme dans le cheptel allaitant, ce ralentissement devrait se poursuivre (-1,6% en fin d’année 2024), grâce à un prix du lait attractif pour les producteurs laitiers et des stocks fourragers plutôt conséquents fin 2023. 

Rétention des vaches laitières en élevage

Ceci irait de pair avec une rétention des vaches en élevages, d’autant que les génisses de renouvellement prêtes à entrer en production en 2024 restent peu nombreuses. Les réformes de vaches laitières devraient donc encore reculer : - 2,5% /2023, en têtes comme en tonnage dans l’hypothèse d’un poids moyen stable.

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