Moisson 2023 - Colza, blé dur et orge de printemps en baisse dans les prévisions d’Agreste
Les services du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire viennent de publier des prévisions pour les grandes cultures en France. Revue de détail.
Les services du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire viennent de publier des prévisions pour les grandes cultures en France. Revue de détail.
Agreste, le service de la statistique agricole du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire en France, vient de publier un bulletin Agreste Conjoncture concernant les grandes cultures et leur situation dans le pays au 1er août 2023.
A la baisse : colza, blé dur, orge de printemps
Il en ressort principalement quelques baisses (colza, blé dur et orge de printemps) alors que l’essentiel des cultures concernées connaissent des hausses.
Pour le colza, « la production est révisée à la baisse, à 4,3 Mt, en lien avec un rendement plus faible qu’attendu, à 32,3 q/ha. La production diminue de 4,2 % sur un an » indique le bulletin. En revanche, elle demeure « supérieure de 10,5 % à la moyenne 2018-2022 » grâce à une forte hausse des surfaces cultivées (+10,9 %). « Le manque d’ensoleillement lors de la floraison a impacté le rendement, qui diminue de 12,2 % sur un an et se situe légèrement en deçà de la moyenne 2018-2022 (-0,4 %). Par rapport au bon rendement de 2022, la baisse atteint 13,7 % en Centre-Val de Loire et 15,4 % en Pays de la Loire » analyse ensuite le bulletin.
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Baisse également en blé dur, notamment en termes de surfaces : estimation à 236 000 ha par Agreste, soit - 6,6 % par rapport à 2022. « Malgré un rendement à 53,5 q/ha (+0,5 %), la production ressort » à son niveau le plus bas depuis 25 ans (1,3 Mt).
Baisse aussi pour les orges de printemps avec une production de 2,7 Mt et ce pour la quatrième campagne consécutive. « Cette baisse est liée à celle des surfaces, qui reculent de 19 % sur un an et de 23,7 % par rapport à la moyenne 2018-2022. Le rendement, estimé à 59,2 q/ha, augmente par rapport à 2022 et la moyenne quinquennale (respectivement de +14,4 % et +1,6 %) ».
A la hausse : maïs, tournesol, soja... entre autres
Toujours selon Agreste, la production de maïs grain (y compris semences) est estimée à 11,2 Mt et serait ainsi supérieure de 2,6 % par rapport à la très faible récolte 2022, mais surtout inférieure de 15,8 % à la moyenne 2018-2022. « L’impact de la sécheresse l’an dernier sur cette culture ainsi que le contexte de prix au printemps s’accompagnent cette année par une diminution des semis (-10,3 %) ». Cependant, une forte hausse du rendement (+14,3 %) pourrait compenser ces aléas. Celui-ci est provisoirement estimé à 86,4 q/ha, proche de la moyenne quinquennale (+0,1 %). Côté maïs fourrage, la production atteindrait 14,9 Mt, en hausse de 8,4 % sur un an et en baisse de 6,6 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
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La production de tournesol approcherait cette année les 2 Mt. « Si le potentiel de rendement n’est pas affecté par les conditions climatiques d’ici la récolte, la production pourrait dépasser celle de 2021 (1,9 Mt) et être la plus élevée des années 2000 » met en avant le bulletin. Le rendement atteindrait 23,8 q/ha, en hausse de 15,2 % par rapport à 2022 et de 6 % par rapport à la moyenne 2018-2022. « Il augmenterait dans la plupart des régions notamment en Centre-Val de Loire (+6,2 %), Nouvelle-Aquitaine (+8 %) et Occitanie (+33,5 %) ».
La production de soja est elle estimée à 417 000 tonnes, en hausse de 11,3 % par rapport à la faible récolte 2022 et de 1,9 % par rapport à la moyenne 2018-2022. Le rendement de 26,5 q/ha, serait en forte hausse sur un an (+29,7 %) compensant la diminution des surfaces (-14,2 %).
La production de blé tendre est revue à la hausse en août, à 35,6 Mt, en lien avec un rendement réévalué à 74,7 q/ha. Les surfaces et le rendement augmentent respectivement de 1,5 % et de 4,1 % par rapport à 2022. « En région, les rendements sont plus homogènes que l’an dernier, mais diffèrent selon le type de sol : très bons en sols profonds, les rendements chutent sur les sols légers, car très vulnérables au manque de pluies ». D’après certains céréaliers et observateurs des cultures on note aussi des différences pour un même sol dans deux parcelles différentes mais peu éloignées l’une de l’autre. Un phénomène qui ne serait pas nécessairement lié à la seule météo.
La production d’orge d’hiver atteint 9,4 Mt, avec un rendement en hausse sur un an (+6,5 %), estimé à 69,7 q/ha.
Enfin, la production de protéagineux est révisée à la hausse en août, à 0,87 Mt. Elle augmenterait de 18,9 % par rapport à 2022, en lien avec la hausse conjointe des surfaces (+11,3 %) et du rendement (+6,9 %).