Mildiou sur pommes de terre : « En 2021, les variétés à sensibilité intermédiaire ont craqué »
Georges Laigle, planteur à Bihucourt (62), teste un itinéraire en agroécologie sur pommes de terre, sans fongicides de synthèse. Malgré le biocontrôle, les variétés à résistance intermédiaire face au mildiou du feuillage ont montré leurs limites en 2021.
Georges Laigle, planteur à Bihucourt (62), teste un itinéraire en agroécologie sur pommes de terre, sans fongicides de synthèse. Malgré le biocontrôle, les variétés à résistance intermédiaire face au mildiou du feuillage ont montré leurs limites en 2021.
"Depuis 2020, je teste un itinéraire de pommes de terre en agroécologie, sans utilisation de fongicides de synthèse après la levée, sur 5 à 10 % de mes parcelles pour un groupe de la grande distribution. L’acheteur a voulu garder des variétés connues, à sensibilité intermédiaire (Galante, Franceline, Marabel). En 2020, nous avons réussi à suivre le protocole, avec un coût entre 1 000 et 1 200 euros l'hectare supplémentaire par rapport à nos pommes de terre conventionnelles. Les passages en biocontrôle sont très nombreux et systématiques après la pluie ou une irrigation.
En 2021, malgré les applications de produits de biocontrôle, les variétés ont « craqué ». En trois jours, Marabel a été envahi de mildiou. Nous avons dû revenir à un schéma conventionnel avec des produits curatifs pour la sauver et avons eu des pertes de tonnage. De plus, le mildiou galopant a contaminé mes autres parcelles conventionnelles.
Ces schémas sans fongicide de synthèse doivent s’appuyer sur des variétés résistantes au mildiou. Il ne faut pas tout miser sur une seule variété comme Allians, sinon elle va perdre sa résistance. Il faudrait aussi, si la météo est favorable au mildiou comme en 2021, pouvoir utiliser les fongicides de synthèse pour éviter de perdre toute la récolte."