L’helminthosporiose de l’orge: une maladie à surveiller en conditions humides et douces
Sur orges d’hiver et de printemps, l’helminthosporiose est la maladie foliaire qui peut causer le plus de dégâts. À surveiller au printemps.
Sur orges d’hiver et de printemps, l’helminthosporiose est la maladie foliaire qui peut causer le plus de dégâts. À surveiller au printemps.
Reconnaître l'helminthosporiose des autres maladies foliaires de l'orge
Ovales, rectangulaires, punctiformes, linéaires ou en réseau : les taches sur feuilles causées par l’helminthosporiose de l’orge prennent des formes diverses. Ces taches sont de couleur brun foncé et souvent entourées de jaune. Elles sont visibles sur les deux faces de la feuille. Les symptômes les plus typiques sont les nécroses longitudinales plus ou moins longues bien délimitées par les nervures.
En donnant l’apparence d’un réseau, des marques suivent les nervures et colonisent les feuilles sur la largeur par des liaisons en angle droit. Les taches peuvent se rejoindre et la feuille finit par subir une nécrose généralisée. Elles se rencontrent également sur les gaines foliaires et sur les épis. Même si des taches peuvent apparaître dès l’automne, la maladie est plutôt tardive avec une apparition plus particulièrement au stade gonflement de l’épi et à l’épiaison. L’helminthosporiose est causée par le champignon Pyrenophora teres.
Comment combattre l'helminthosporiose ?
Semences : Utiliser des semences saines et désinfectées. Les semences certifiées apportent des garanties de qualité sanitaire. Contenant une molécule SDHI, le traitement de semences Systiva permet de bien contenir les maladies foliaires mais son efficacité sur helminthosporiose est remise en cause.
Variétés : Chez les orges d’hiver et de printemps, certaines variétés sont peu sensibles à l’helminthosporiose : à privilégier. Parmi les escourgeons, les variétés KWS Joyau, Creative, Julia, SY Scoop et Perroella figurent parmi les plus résistantes, ainsi que KWS Cassia et LG Globetrotter en orge 2 rangs. Chez les orges de printemps, les variétés les moins sensibles sont KWS Fantex, Fandaga, Explorer et Yoda.
Agronomie : Des semis précoces et des niveaux d’azote élevés favorisent la maladie. Pour réduire les contaminations, les débris de récoltes et repousses pourront être broyés finement et incorporés au sol. Les successions orge sur orge sont à proscrire. Arvalis conseille un intervalle d’au moins deux ans entre ces céréales.
Chimie : Compte tenu du développement de résistances de certaines populations de l’helminthosporiose, il est conseillé d’utiliser des produits ou mélange associant plusieurs familles de matières actives : triazole, SDHI et strobilurine. Des mélanges Kardix + Twist 500 SC, Elatus Era + Amistar, Revystar XL + Comet, Priaxor EC + Juventus ou Amplitude ont fait leurs preuves dans le réseau d’essais Performance mené par Arvalis. Parmi les nouveautés à venir, le projet Pavecto (métyltétraprole) affiche des efficacités élevées sur helminthosporiose. À partir du stade 1 nœud, le seuil d’intervention avec un fongicide est fixé à 10 % de feuilles atteintes pour les variétés sensibles et à 25 % pour les variétés moyennement à peu sensibles.
Cinq points clés sur l’helminthosporiose de l’orge
Maladie la plus préjudiciable de l’orge, l’helminthosporiose peut causer des pertes dépassant 30 % du rendement, en l’absence de contrôle.
Le pathogène résiste à plusieurs familles de fongicides au travers de ses populations. La résistance aux strobilurines est bien présente en France et celle aux SDHI se développe fortement. L’impact sur l’efficacité des fongicides ne se fait pas encore ressentir mais il est élevé en Irlande et au Royaume-Uni.
L’optimum de température se situe entre 15 et 25 °C pour le développement de ce champignon mais des infestations sont possibles dès 8 °C. Il faut une bonne humidité (supérieure à 80 %) pour les contaminations.
Les résidus de récolte (paille et repousses) hébergent les formes du champignon qui généreront les productions de spores et les contaminations. Les spores sont véhiculées par le vent sur plusieurs dizaines de mètres.
Les semences peuvent également transmettre la maladie. Le développement du mycélium peut alors faire apparaître des symptômes en quelques jours.