Thierry Arguilh - "Je valorise la polyvalence de ma remorque à tapis tout au long de l’année"
Agriculteur et entrepreneur dans les Hautes-Pyrénées, Thierry Arguilh réalise plus de 3 000 voyages par an avec sa remorque Joskin Drakkar à vidange à plat.
Agriculteur et entrepreneur dans les Hautes-Pyrénées, Thierry Arguilh réalise plus de 3 000 voyages par an avec sa remorque Joskin Drakkar à vidange à plat.
"Avec ma remorque à tapis, je peux transporter des gros volumes et les vider n’importe où", résume Thierry Arguilh. Agriculteur biologique sur 160 hectares à Villembits (Hautes-Pyrénées), il gère aussi deux autres sociétés, l’une spécialisée dans le tri, le séchage et le stockage des récoltes biologiques, l’autre dans le bois énergie (plaquettes forestières). La benne Joskin Drakkar 9600 lui sert pour ces trois métiers. Il en est propriétaire depuis six mois, après en avoir loué une la saison précédente. Avec sa caisse de 9,50 m de long et ses côtés de 1,80 m surmontés de rehausses hydrauliques de 80 cm, la remorque à vidange à plat affiche une capacité allant jusqu’à 60 m3. "Même chargée à bloc de plaquettes de bois (densité de 0,25 à 0,3), je ne dépasse pas la charge utile", explique le chef d’entreprise, qui possède aussi trois bennes de 25 tonnes de charge utile. Le bois énergie occupe une grande partie du temps de Thierry Arguilh. De la mi-octobre à la mi-mai, ce ne sont pas moins de 15 à 20 voyages par jour qui sont effectués avec la Drakkar. Le reste de l’année, le rythme se calme à deux-trois voyages quotidiens. "Je cherchais une benne qui puisse contenir des gros volumes, rouler vite (NDLR : elle est homologuée à 40 km/h en France), afin de déplacer de grosses quantités sans avoir les contraintes des camions routiers (contrôles techniques, tachygraphe limitant les volumes horaires journaliers, interdiction de circuler le week-end…). Mais il fallait aussi que cette remorque puisse convenir aux autres activités, comme le transport de récolte." La remorque à déchargement à plat à chaînes et barrettes a donc tout de suite été écartée au profit de la Drakkar, qui est étanche. "Je cultive et récolte du chia, dont les graines font moins de 1 mm de diamètre, et je n’ai pas constaté de fuite."
Le déchargement à plat sécurisant
Outre les plaquettes et le chia, la remorque sert au transport de céréales, des oléoprotéagineux, du fumier ou encore du compost. Afin d’éviter la surcharge, les rehausses sont abaissées si nécessaire. "Pour le compost, c’est contrôlé par une pesée, donc pas de risque de ce côté-là. Pour le reste, le chargement se fait à vue de nez et c’est l’expérience du chauffeur qui parle pour respecter la charge."
Outre le volume de caisse, la remorque Drakkar est appréciée pour son confort et sa maniabilité. "On va dans les bois avec sans difficulté." D’un point de vue sécurité, le fait de pouvoir décharger à plat est également un atout de l’outil de transport. "Il n’y a pas de risque de renversement quel que soit l’endroit où l’on décharge." Le temps de vidange est également à l’avantage de la Drakkar, comparativement à une benne classique, un atout en termes de débit de chantier.
Pour ce qui est de la longévité, il est encore trop tôt pour établir un bilan. Mais le tapis ne montre pas pour l’instant de marques d’impacts, malgré les projections de plaquettes par la déchiqueteuse. Pour Thierry Arguilh, le seul frein reste le prix d’achat, 120 000 euros, soit près de trois fois le tarif d’achat de la dernière benne 25 tonnes qu’il a achetée. Malgré cela, l’agriculteur songe à investir dans une deuxième remorque Drakkar.
L’assolement de Thierry Arguilh
160 hectares, dont :
- 60 de soja
- 35 de tournesol
- 35 de maïs
- 15 de chia
- 15 de blé
Les 4 types de remorques à déchargement à plat
Plusieurs solutions existent pour vidanger une remorque, sans la basculer.
Le marché des remorques à déchargement à plat s’appuie sur différentes technologies : front poussant (ou tirant), fond mouvant, tapis ou encore chaînes et barrettes. Néanmoins, ces véhicules de transport se caractérisent par des points communs. Il s’agit bien souvent de remorques de grand volume, qui se destinent souvent à des usages de transport d’ensilage, notamment en méthanisation, ou encore de transport de plaquettes de bois et/ou de miscanthus pour la biomasse énergie. Le déchargement à plat est vecteur de sécurité, comparativement aux bennes basculantes, dont la longueur de caisse peut mettre en péril la stabilité du convoi lors de la vidange. Le déchargement à plat figure également comme un atout pour vider dans les bâtiments, le facteur limitant devenant alors la hauteur au point le plus haut de la caisse ou de la porte arrière une fois levée.
Les remorques à front poussant (ou front tirant)
Elles disposent d’un fond et de côté fixes, ainsi que d’un fond mobile sur la partie avant et d’une paroi avant mobile. Poussés par des vérins, le fond avant et la paroi frontale reculent éjectant le contenu. Dans la seconde partie de la course, la paroi frontale coulisse sur le fond avant, achevant la vidange. Les deux éléments mobiles sont ensuite remis en position initiale, une opération qui peut s’effectuer sur le trajet vers le lieu de chargement. Étanches, elles peuvent recevoir tout type de récolte, ainsi que du compost ou du fumier. À de rares exceptions près, terres et cailloux sont en revanche proscrits. Ces remorques présentent l’avantage de pouvoir comprimer la récolte, porte fermée, et donc de pouvoir transporter davantage de matière.
Les remorques à fond mouvant
Également appelées remorques à fond alternatif, ces remorques étanches aux plus petites graines n’ont de mobile que le fond, composé de lames en alu coulissantes (alternativement une sur trois, puis l’ensemble, et on recommence). Même avec une paroi avant mobile, le temps de vidange est plus élevé (2-3 minutes contre moins d’une minute pour les autres), mais le fond mobile évite toute contrainte sur les parois latérales lors de la vidange.
Les remorques à tapis
Capables de transporter tout type de récolte, des plaquettes de bois, du compost ou du fumier, elles disposent d’une paroi frontale solidaire d’un tapis en fond de caisse. Le tapis s’enroule à l’arrière emmenant la paroi frontale. Le fait que le fond soit mobile limite les efforts exercés sur les côtés lors de la vidange. Comme les remorques à fond mouvant, elles permettent de charger par l’arrière des palettes, des big-bags ou des bottes, en inversant le sens de déchargement. Une télécommande facilite le pilotage du fond.
Les remorques à chaînes et barrettes
Elles constituent la plus ancienne technologie des remorques à déchargement à plat et aussi la plus économique (10 % moins cher qu’un modèle à tapis). Composées d’un fond tôlé, ces remorques s’appuient, pour la vidange, sur des chaînes et barrettes entraînées hydrauliquement, éventuellement complétées de rouleaux doseurs. Elles se destinent uniquement au transport de produits en vrac grossiers, à savoir l’ensilage et les plaquettes de bois.