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Semoirs à céréales : Vers davantage de technologies sur la distribution

Sur les semoirs à céréales pneumatiques, les agriculteurs bénéficient de plus en plus d’automatismes améliorant leur confort et générant des économies.

Élément clé de la réussite d’un semis, la distribution des semoirs en ligne a connu de multiples évolutions ces dernières années sur les appareils à transport pneumatique de la graine. L’entraînement électrique du doseur s’est largement démocratisé. Si la modulation du dosage mécanique se joue sur l’ouverture des sorties, le dosage électrique joue également sur la vitesse de rotation du doseur. L’opérateur peut ainsi moduler le débit depuis la cabine. Outre le confort pour le conducteur, cette solution permet de changer rapidement et simplement les réglages lorsqu’on passe d’une variété à l’autre. En outre, lorsque le semoir se situe dans un passage jalonné, bon nombre des doseurs électriques réduisent le dosage instantané dans la proportion de rangs qui sont fermés, pour ne pas surdoser l’ensemble des rangs non jalonnés. "L’autre solution consiste à avoir un retour des graines en cuve pour les rangs jalonnés, explique Julien North de Kuhn. C’est plus complexe mécaniquement, mais il n’y a pas de perturbation de flux d’air. Sur les systèmes sans retour en cuve, on observe une légère surpression à proximité des rangs coupés, qui se traduit par un surdosage de 3 à 4 % des rangs jouxtant les rangs jalonnés." Le DPAE s’effectue alors en prenant l’information de la vitesse à l’aide d’un radar, plus rarement avec un GPS. Seule limite, "il faut un petit temps d’adaptation au radar, explique François Doisy de Väderstad, ce qui fait que l’on surdose volontairement pendant 2,5 secondes au démarrage d’un passage."

Bobine unique ou bobines interchangeables

Au niveau des doseurs, deux clans s’affrontent ou se côtoient. Les partisans du doseur universel prônent la polyvalence et la simplicité de la bobine unique, tandis que les adeptes des bobines interchangeables mettent en avant la précision sur une plus grande plage de dosages. "Nous proposons les deux types de doseurs, explique Aurélien Mâchefer, de Kverneland. La plupart des appareils disposent de la distribution Accord à cannelures universelles. Mais sur les U-Drill, nous avons choisi d’installer quatre types de bobines interchangeables (colza-petites graines/céréales de type blé/pois/fertilisation). Car, quand on est amené à semer à 15-18 km/h sur une largeur de 6 m, l’amplitude de débit instantané est trop grande avec un doseur unique." Qui plus est, "pour des dosages très faibles, il y a des risques de casse de graine, abonde Philippe Goumin d’Amazone. À l’inverse, pour les gros dosages, si la bobine tourne trop vite, les alvéoles ne se remplissent pas correctement".

Faciliter la modulation de dosage

Le dosage électrique facilite également la modulation de dose. Bien souvent, celle-ci s’effectue manuellement en appuyant sur des boutons +/- sur le terminal en cabine. L’agriculteur peut ainsi choisir de surdoser une zone où la levée est difficile. Plusieurs constructeurs proposent de paramétrer le pourcentage de variation de dose à chaque impulsion (exemple : 2, 5 ou 10 % chez Kverneland). Encore marginale, la modulation de semis automatique à partir d’une cartographie de préconisation ne semble plus être un problème technique pour plusieurs constructeurs. "En plus, cela ne représente plus un surcoût conséquent, puisque le GPS est bien souvent déjà présent sur l’exploitation", affirme Jean-Luc Farges de Lemken. "Avec une prise RS 232 sur le terminal et le protocole LH Agro, c’est devenu un savoir-faire maîtrisé", poursuit Alexis Guilloton de Sulky.

Jalonnage symétrique, asymétrique…

Autre point à gérer lorsque l’on parle de distribution, le jalonnage. Une majorité de constructeurs propose un pilotage simple du jalonnage, avec la possibilité de couper 2 x 2, 2 x 3, voire jusqu’à 2 x 5 rangs par passage régulier. Ce jalonnage s’effectue de façon symétrique, asymétrique, ou en combinant les deux. "Nombre d’agriculteurs demandent également la coupure de la demi-largeur, notamment lorsque la largeur du pulvé est un multiple de celle du semoir", explique Julien North de Kuhn. Ainsi, en semant qu’une demi-largeur lors du premier passage, le jalonnage est réalisé en symétrique : les deux passages de roue sont parfaitement parallèles, ce qui n’est pas forcément le cas en asymétrique, où les passages sont réalisés l’un après l’autre. Ces rangs à couper sont présélectionnés mécaniquement, tandis qu’un dispositif électrique ou hydraulique active ou désactive ces rangs selon le passage que l’on travaille. Parmi ces constructeurs, certains proposent une autre configuration, comme la coupure d’une demi-largeur. Avec son système IDS, Pöttinger propose tous les rythmes de jalonnage, "pour peu que ce soit un multiple de l’interligne (12,5 ou 15 cm), explique Mathieu Lallemand. La tête de répartition dispose de moteurs électriques sur chaque sortie. On peut ainsi couper 1 rang sur 2, 2 rangs sur 3, mettre en place un jalonnage qui ne soit pas un multiple de la largeur du semoir ou couper un demi-semoir. On a tout ce qu’il faut pour couper également rang par rang, mais ce n’est pas encore activé aujourd’hui".

En attendant la coupure rang par rang…

Avec la démocratisation de la coupure de tronçons par GPS sur les pulvérisateurs et sur les épandeurs d’engrais, et plus récemment, la coupure de rangs sur les semoirs monograines, l’étape suivante consiste à automatiser l’enclenchement et la coupure de l’alimentation en semences par GPS à chaque bout de champ, voire en deux ou quatre tronçons. Certains constructeurs vont jusqu’à paramétrer le pourcentage de chevauchement à partir duquel l’alimentation du demi-rang est coupée. "À partir de tests réalisés sur une parcelle virtuelle de 5 hectares à l’aide de notre écosimulateur, nous avons pu établir que la coupure automatique de demi-largeur sur un semoir de 6 mètres permettait d’économiser 1,5 % de semence dans une parcelle rectangulaire et jusqu’à 7 % dans une parcelle biscornue", annonce Aurélien Mâchefer de Kverneland.

Récompensé d’une médaille d’argent à Agritechnica, la combinaison GPS-Switch et AutoPoint d’Amazone va jusqu’à prendre en considération la vitesse d’avancement, les propriétés d’écoulement de chaque semence et le temps qu’il faut à celle-ci pour réaliser le trajet entre la distribution et la mise en terre pour affiner le pilotage de l’ouverture et de la fermeture des tronçons.

S’appuyant sur la répétivité permise par le GPS RTK, Lemken propose, avec son système HeadlandCommand, de piloter automatiquement la coupure de tronçons, de façon à laisser en tournière une bande correspondant à un multiple de la largeur de semoir : les tournières sont ainsi semées sans chevauchement ni manque.

Se simplifier la tâche

Ces dernières années, les constructeurs se sont évertués à simplifier l’opération fastidieuse du calibrage. Si elle s’effectue toujours avec une pesée manuelle, les constructeurs ont bien souvent intégré un bouton électrique ou un petit terminal pour que l’opérateur n’ait à descendre de cabine qu’une fois. Une fois la pesée effectuée, la valeur est rentrée dans le terminal qui corrigera, au besoin, les réglages. Sur son Solitair 25, Lemken dispose d’un système de pesée intégré dans la trémie. L’étalonnage est automatique, l’opérateur n’ayant plus à sortir du tracteur, et valide ou non les paramètres initiaux, proposant si besoin des ajustements. De leurs côtés, Väderstad et Horsch s’appuient respectivement sur des capteurs optiques et piézométriques au niveau de chaque rang, pour compter les graines et piloter automatiquement le dosage en fonction du nombre de graines par mètre carré souhaité : le calibrage s’effectue en direct et en automatique.

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