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Moissonneuses-batteuses - Secoueurs ou rotors - Comment choisir ?

Entre une grosse machine à secoueurs et une moissonneuse-batteuse non-conventionnelle de début de gamme, il est naturel d’hésiter. Pour ne rien arranger, les constructeurs ont gommé les défauts qu’on reprochait historiquement à chaque technologie.

La technologie de battage est assurément le premier critère de choix au moment d’investir dans une moissonneuse-batteuse. La puissance arrive ensuite, mais ce paramètre est de moins en moins discriminant. En effet, les modèles à secoueurs atteignent désormais 500 chevaux, quand les machines à rotor (hybrides ou axiales) démarrent à 400 chevaux. Il faut tout d’abord tordre le cou à une légende rurale qui perdure à propos de la paille. “Les accusations de faire de la mauvaise paille avec des machines à rotor ne tiennent plus désormais”, alerte Aurélien Pichard, responsable produit moissonneuses-batteuses chez New Holland. “Tous les constructeurs ont travaillé sur ce sujet. Ce qui était vrai il y a 10 ans s’est nettement estompé. Les chauffeurs ont aussi progressé dans la conduite et les réglages”, explique-t-il. Ceci se traduit sur le segment de puissance concerné, par des ventes qui s’équilibrent désormais à 50/50, alors que les modèles à secoueurs ont longtemps été majoritaires.  

Comparer avec les bons éléments sous les yeux

Suite aux améliorations sur chaque type de machine, il peut venir à l’idée de comparer la puissance moteur. Mais « ce n’est pas vraiment le bon point de comparaison, car ce n’est pas un facteur limitant, pointe Bertrand Neuville, chef produit moissonneuse-batteuse chez Claas. Le facteur limitant est le taux de pertes aux secoueurs ou le taux de pertes aux grilles de rotor. » Le constructeur précise, que la machine soit hybride ou à secoueurs, son accélérateur de récolte APS - composé d’un batteur, d’un tire-paille et, sur les modèles à secoueurs, d’un séparateur rotatif - joue un rôle important pour élargir la fenêtre de travail en conditions humides.

Pour départager les protagonistes, l’acheteur est aussi face à des gammes et niveaux d’équipement différents. “Si vous souhaitez comparer équitablement les tarifs des deux solutions, pensez à choisir une CX pourvues d’options équivalentes ! La CR standard est plus équipée, avec l’autoguidage par exemple. Les prix des machines se retrouvent alors au même niveau, précise Aurélien Pichard.

Nouvelle équation aux abords des 400 chevaux

Claas et New Holland ont récemment introduit respectivement la Trion et la CH. Cette dernière est équipée d’un moteur de 374 chevaux. “Son batteur et son double rotor à séparation forcée offrent une meilleure capacité de séparation. La qualité du grain n’atteint pas les sommets de la CR, mais il y a une vraie demande pour ce type de machine chez les « petits » céréaliers”, résume Aurélien Pichard. Chez Claas, les Trion ont hérité de l’APS des anciennes Lexion avec un batteur de 600 mm. Les modèles 600 à 6 secoueurs atteignent 408 chevaux, tandis que les modèles hybrides 700 affichent jusqu’à 435 chevaux.

Tenir compte de l’assolement

Si l’on axe la comparaison près de la barre des 500 chevaux, la supériorité des rotors reste immuable sur le débit horaire de récolte. La consommation instantanée dépasse alors celle des machines à secoueurs. Sauf cas très rares, la consommation de carburant par tonne de grain récoltée est finalement similaire entre les deux conceptions. Un élément déterminant peut cependant aider à arbitrer : l’assolement. “Un client qui a beaucoup de soja, tournesol ou maïs fera le meilleur choix avec les modèles à rotor, pointe Aurélien Pichard. Les modèles à secoueurs sont les plus polyvalents, mais quand les conditions sont optimales, leur débit horaire de récolte reste indiscutablement inférieur. Sur ce sujet, Claas fait le même constat grâce à la télémétrie.

Des coûts d’entretien qui varient

Côté maintenance, chez New Holland, la facture en pièces de rechange est moindre pour les CR. Chez Claas, il y a un léger avantage économique dans l’entretien des modèles à secoueurs. Enfin, il faut noter que les écarts dans les courbes de décote entre les deux types de machines sont désormais très réduits. De quoi donner encore un peu plus de grain à moudre pour choisir entre le haut potentiel en performance brute des rotors et le compromis offert par les secoueurs.

L’Axial-Flow fait valoir ses atouts

Le réglage de la face avant du convoyeur donne à l’Axial-Flow une possibilité de réduire le talonnage de la coupe si les conditions sont humides.

Alors que la moissonneuse-batteuse Case IH Axial Flow 5150 (312 chevaux) vit sa dernière année de commercialisation, les modèles 6150 (400 chevaux) et 7150 (460 chevaux) correspondent au segment de marché sur lequel se chevauchent les grosses machines à secoueurs et les petites non-conventionnelles. “L’Axial Flow est appréciée pour la moisson de graminées, petites graines et aussi porte-graines. Elle est choisie par des gens qui diversifient leurs assolements. Cette moissonneuse-batteuse est très facile à régler. Le rotor et le contre-rotor sont très accessibles et la machine se nettoie très rapidement lors de changements de cultures”, argumente Brice Moirin, responsable marketing produit récolte France & Benelux. Case IH a travaillé sur la chute de la paille en sortie de machine : “Elle est désormais posée sur le chaume, alors qu’avant elle s’enfonçait dedans.” Le constructeur met aussi en avant des maintenances et réparations plus rapides, grâce à la conception simple.  

Brice Moirin note que “certains éleveurs recherchent de la paille défibrée qui absorbe mieux et la Case IH correspond très bien à cette demande.” La fenêtre de travail en conditions humides a été élargie sur ces modèles du fait du nouveau dessin du rotor. Mais la spécificité du convoyeur, dont l’angle de la face avant est réglable, offre un avantage “en conditions humides quand le sol est mou et que la machine s’enfonce. On peut compenser et éviter que la coupe talonne et peine à avaler la récolte. »

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