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« Irrigation - Un objectif de 30 % d'économie d'eau avec le robot Oscar d'Osiris Agriculture »

Oscar, le robot d’irrigation d’Osiris Agriculture, initialement développé pour la pomme de terre, pourrait révolutionner le travail des irrigants. Ses inventeurs promettent, en effet, de grandes économies d’eau et une simplification de la mise en œuvre par rapport à des enrouleurs à canon.

<em class="placeholder">Robot Oscar en action d&#039;irrigation dans un champ de pommes de terre.</em>
Oscar est capable d’évoluer en autonomie dans le champ grâce aux quatre roues motrices et directrices et à son système de guidage par GPS.
© Osiris Agriculture

Jusqu’à 30 % d’économie en apport d’eau et une nette diminution des opérations d’installation du système irriguant par rapport à un enrouleur à canon, telles sont les promesses annoncées par Osiris Agriculture pour son robot d’irrigation Oscar. Dévoilé en 2021 par cette start-up implantée à Illies près de Lille (Nord), l’automate s’équipe d’une rampe d’irrigation allant de 24 à 40 mètres de large, dotée d’asperseurs espacés d’un mètre.

 

 
<em class="placeholder">Automate d&#039;irrigation Osiris Agriculture Oscar en action d&#039;irrigation dans un champ de pommes de terre</em>
L’automate Oscar a la capacité d’irriguer 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 à une allure d’environ 600 m/h. © Osiris Agriculture

Une augmentation de 10 % du rendement

« Nous avons réalisé plusieurs tests grandeur nature avec notre robot d’irrigation Oscar, annonce Henri Desesquelles, cofondateur d’Osiris Agriculture. L’étude réalisée en 2022 dans les Haut-de-France par le Gitep (Groupement d’intérêt technique et économique de la pomme de terre) comparait, à quantité d’eau constante sur une parcelle de pommes de terre, notre robot à un canon. Les résultats révèlent une augmentation de rendement de 10 %. » Une autre étude effectuée en 2024, cette fois-ci en collaboration avec la Chambre d’agriculture de l’Oise et Arvalis, confirme les premiers résultats. « Notre engagement auprès de nos futurs clients est d’obtenir une économie d’eau de 30 %. Pour atteindre les 20 % restants, nous devons développer l’application de la modulation de doses intraparcellaire avec un niveau de précision d’au minimum 10 mètres carrés et ajouter un système de ferti-irrigation », précise le cofondateur. Ces deux technologies sont à ce jour en cours de développement par les ingénieurs de la start-up.

L’énergie électrique fournie par l’eau

« Notre automate se déplace de manière totalement électrique grâce à la génératrice alimentée par la pression de l’eau. Cependant, lorsque Oscar n’est pas relié à une canalisation d’eau, il puise l’énergie dans des batteries tampons, d’une autonomie de quatre heures, indique Henri Desesquelles. Le châssis renforcé accueille jusqu’à 600 mètres de tuyau de 90 ou 100 millimètres de diamètre. Pour faciliter les manœuvres et s’adapter aux différents passages de roues des pulvérisateurs, le tuyau sort par l’arrière. » Le système de dépose est une invention technique propre à Osiris Agriculture. « Le tuyau est maintenu à la sortie du robot par des rouleaux qui le pincent. Ces derniers, actionnés électriquement grâce à la génératrice entraînée par la turbine, en assurent le déroulement et l’enroulement. Ce principe évite de tendre le tuyau et donc d’arracher les buttes de pommes de terre lorsque le robot change de trace de pulvérisateur », confie le cofondateur.

 

 
<em class="placeholder">Photo de groupe représentant l&#039;ensemble des effectifs de la start up Osiris Agriculture</em>
Henri Desesquelles, au centre, a crée en 2021, avec Léon Guyard et Rodolphe Cockenpot, la startup Osiris Agriculture. Cette dernière emploie aujourd’hui 15 salariés. © Osiris Agriculture

Quatre roues motrices et directrices

Le robot Oscar se distingue également des enrouleurs classiques par sa capacité de déplacement. « Notre automate dispose de quatre roues motrices et directrices à voie variable de 2,25 à 2,7 mètres. Il reçoit également la technologie de guidage par GPS RTK. En amont, l’utilisateur devra effectuer une cartographie de sa parcelle, notamment pour définir le contour. Nos ingénieurs ont par la suite implémenté le robot d’un algorithme capable de construire son itinéraire de déplacement. L’automate peut alors circuler sur le passage de roues du pulvérisateur et peut même se diriger vers le suivant tout en restant branché sur la même canalisation. Cela s’effectue bien évidemment dans la limite de la longueur du tuyau », ajoute Henri Desesquelles. En outre, Oscar disposera, d’ici 2026, pour ses déplacements entre les parcelles, d’un système de remorquage homologué route derrière tracteur.

Une irrigation totalement autonome

Un aspect supplémentaire démarque le robot des enrouleurs d’irrigation classiques. Il a la capacité d’irriguer 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 de manière totalement autonome et ce à faible allure, en dessous de 600 m/h. « L’utilisateur peut laisser travailler l’automate sur sa parcelle durant cinq jours consécutifs en l’alimentant avec la même canalisation d’eau. Par exemple, avec une consigne d’apport en eau de 25 mm sur une parcelle de 25 hectares, le robot distribuera 5 mm d’eau par jour. En cas de précipitations entre les interventions, Oscar pourra arrêter son travail, afin de conserver la valeur cible, alors que l’enrouleur classique à canon aura potentiellement distribué un tour d’eau en trop », indique le cofondateur. Il tient également à communiquer sur la présence d’un futur système de connexion automatique avec les canalisations, à ce jour en cours de développement. Par ailleurs, dans l’attente d’un déploiement d’une interface de contrôle pour l’utilisateur, la supervision du travail d’Oscar s’effectue directement par les techniciens de la start-up à l’aide des différentes caméras installées sur l’automate.

 

 
<em class="placeholder">Automate d&#039;irrigation Osiris Agriculture Oscar en action d&#039;irrigation dans un champ de pommes de terre</em>
L'automate Oscar se déplace de manière totalement électrique grâce à la génératrice alimentée par la pression de l’eau. © Osiris Agriculture

Un robot d’irrigation à la carte

Le robot d’irrigation Oscar de la start-up Osiris Agriculture est pour l’instant distribué dans le nord de la France grâce à la signature d’un accord avec le concessionnaire Verhaeghe Irrigation. D’autres partenariats sont en cours de finalisation, afin d’étendre la commercialisation chez les producteurs de pommes de terre du Bassin parisien, de la Belgique et même de l’Allemagne. Lors de la commande, l’acquéreur peut configurer Oscar selon ses besoins : nombre de roues motrices, type et largeur de rampe à asperseurs, dimensions du tuyau d’irrigation et des pneumatiques, système de guidage et de cartographie…

Fiche technique du robot d’irrigation Oscar

- Longueur du châssis : 4 m

- Largeur du châssis : 3 m

- Roues directrices et motrices : jusqu’à 4

- Puissance des moteurs de roues : 4 kW

- Charge des batteries : turbine alimentée par la pression de l’eau

- Longueur du tuyau : jusqu’à 600 m

- Diamètre du tuyau : 90 ou 100 mm

- Largeur de rampe : jusqu’à 40 m

- Débit d’eau entrant : 30 à 60 m3/h

- Poids : 12 t (enroulé) et 8 t (déroulé)

- Seuil de rentabilité : 25 ha

Hugo Duchaussoy – Directeur de Verhaeghe Irrigation (Montdidier - Somme)

« Le robot Oscar limite les risques de stress hydrique de la plante »

 

 
<em class="placeholder">Hugo Duchaussoy et Henri Desesquelles</em>
Hugo Duchaussoy (à gauche) annonce avoir vendu deux robots d’irrigation Oscar qui irrigueront chacun environ 30 hectares et qui seront livrés pour la campagne de pommes de terre 2025. © Verhaeghe Irrigation

Hugo Duchaussoy, directeur de Verhaeghe Irrigation à Montdidier dans la Somme, a organisé plusieurs démonstrations du robot d’irrigation Oscar d’Osiris Agriculture. « Ces mises en conditions réelles ont permis de démontrer l’autonomie et la capacité de cet automate à fractionner l’apport en eau. Cette spécificité réduit les risques de stress hydrique de la plante de pommes de terre en comparaison à un enrouleur à canon, facilitant ainsi sa croissance. Toutefois, avec une parcelle constamment humide, l’utilisateur pourrait rencontrer d’éventuels problèmes de maladie sur sa culture », précise-t-il. Selon le directeur, l’automate se positionne entre un système d’irrigation par enrouleur avec rampe et de la micro-irrigation. « Le prix de base de ce robot s’élève à 250 000 € HT (selon les options choisies) contre 100 000 € HT pour un enrouleur à canon. Toutefois, cet automate repose sur une base de porteur, qui pourra être valorisée pour d’autres applications, comme un porte-outil ou en guise de stockage d’énergie avec ses batteries. Parallèlement, l’utilisation de ce robot réduit les tâches répétitives de l’irrigation, répondant en partie à la diminution de la main-d’œuvre»

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