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Les entreprises de travaux agricoles attendent un meilleur soutien des pouvoirs publics

La Fédération nationale entrepreneurs des territoires (FNEDT) tient son congrès national à Aurillac. Le dynamisme des entreprises de travaux agricoles (ETA) ne doit pas masquer les contraintes réglementaires et les distorsions de concurrence, auxquelles elles font face.

" En 2021, les Entreprises de Travaux Agricoles Ruraux et Forestiers (ETARF) se composent de 21 500 entreprises, soit une augmentation de plus de 1 500 entités en 10 ans ", a déclaré Gérard Napias, Président de la FNEDT
© RDN

À l’occasion du 89e congrès de la Fédération nationale entrepreneurs des territoires (FNEDT) organisé à Aurillac les 9 et 10 mars, son Président Gérard Napias a rappelé le rôle essentiel des entreprises de travaux agricoles ruraux et forestiers (ETARF) pour accompagner les exploitations agricoles vers la transition agroécologique et énergétique. « La FNEDT souhaite être pleinement associée à la concertation sur le pacte et la loi d’orientation et d’avenir agricoles. » Les ETARF ne lésinent pas sur les investissements, aussi bien en matériels qu’en compétences, pour fournir à leurs clients agriculteurs des prestations de haut niveau, au meilleur prix. « Mais depuis deux ans, nous avons dû faire face à des hausses de prix exceptionnelles sur le matériel, le carburant, les consommables… qui ont fortement impacté la rentabilité de nos entreprises. Elles n’ont pas eu d’autre choix que d’augmenter le tarif de leurs prestations. »

En plus de cette conjoncture inflationniste, les ETARF doivent composer avec des contraintes réglementaires impactant de plus en plus leur activité. « L’interdiction de la taille des haies qui s’étend désormais du 15 mars au 15 août ampute la saison, ce qui rend les matériels de plus en plus difficiles à rentabiliser. Il en va de même dans les activités forestières avec les arrêts d’activité imposés l’été par les risques d’incendie liés à la sécheresse », illustre Gérard Napias.

« Seules les exploitations agricoles touchent des indemnités pour compenser les pertes »

Autre exemple d’évolution réglementaire, l’interdiction des néonicotinoïdes pour la culture des betteraves va fortement impacter les ETA qui sont très engagées, aussi bien dans les travaux d’implantation, qu’à la récolte. « Seules les exploitations agricoles touchent des indemnités pour compenser les pertes, alors que les ETA investissent dans des matériels onéreux, qui ne seront pas valorisés comme prévu, suite à la baisse des surfaces. Nous souhaitons que ce manque à gagner soit également reconnu par l’État. »

Afin de mieux prendre en compte les risques de baisse d’activité dus aux aléas climatiques, la FNEDT a entamé une réflexion sur un dispositif d’assurance. « À l'image de l’assurance récolte dont bénéficient les agriculteurs, nous souhaiterions que les ETARF puissent être protégées par un dispositif similaire. »

Moins d'aides et plus de charges

Autre cheval de bataille de la FNEDT, la distorsion de concurrence est mise en évidence à plusieurs niveaux. En termes de main-d’œuvre, la fédération regrette de ne pas être éligible au dispositif TODE (Travailleurs Occasionnels-Demandeurs d’Emploi) permettant une exonération de cotisations des employeurs du secteur agricole. « Entre un ouvrier saisonnier employé par une exploitation et un chauffeur saisonnier d’une ETA, il y a un écart de charges de deux euros de l’heure. » Gérard Napias illustre également cette différence de traitement en déplorant la multiplication des contrôles relatifs à l’utilisation des produits phytos ciblant les ETA. « Alors que nous avons fortement investi pour être certifiés comme applicateurs. Les exploitations agricoles sont en comparaison beaucoup moins contrôlées. »

L'ultime grief concerne les aides à l‘investissement. Dernier exemple en date, dans le cadre du dispositif Équipements pour la troisième révolution agricole inclus dans France 2030, les ETA n’ont pas le même plafond d’aides que les Cuma : 200 000 euros contre 500 000 euros. « Nous avons besoin d’une concurrence loyale avec les Cuma, mais aussi les agriculteurs qui réalisent des travaux à façon », insiste le Président.

Les ETARF en chiffres

21 524 entreprises

112 000 emplois salariés

32 000 emplois permanents

80 000 emplois saisonniers

35 000 équivalents temps plein

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